vendredi 18 août 2017

Appel à la constitution d’une commission d’enquête internationale sur les massacres de 1988, de 30.000 prisonniers politiques en Iran

 Les Droits de l’homme et la poursuite en justice des responsables des massacres de 1988, devraient être au cœur de la politique envers l’Iran

Des défenseurs des droits de l’homme, des hauts dignitaires et des responsables politiques européens se sont joints à la Résistance iranienne pour appeler à la constitution d’une commission internationale d’enquête sur les massacres des prisonniers politiques en Iran, pendant l’été 1988, pour traduire en justice les protagonistes de ce génocide.
Les intervenants ont souligné que la question des Droits de l’homme, devraient être au cœur de la politique à l’égard de l’Iran. Ils ont appelé les Nations Unies, l’UE et les États-Unis à mettre la question des violations flagrantes et systématiques des Droits de l’Homme en Iran dans leurs priorités. 

L’appel a été lancé lors d’une exposition sur les massacres de 1988 à la Mairie du 1er arrondissement de Paris, en présence du Maire Jean-François Legaret, le jeudi 17 août 2017.

Plusieurs Maires de communes d’iles de France sont également intervenus lors de cette exposition, dont MM. Armand Jacquemin, Maire de Moussy-le-Vieux (Seine et Marne), Jean-Claude Jegoudez, Maire de Grisy-Sur-Seine (Seine et Marne) et Jacky Duminy, Maire d’Ors (Nord-Pas-de-Calais).

Dans un message adressé à l’exposition, et lu par Mme Sarvnaz Chitsaz, présidente de la Commission des femmes du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), Mme Maryam Radjavi, la présidente élue du CNRI a rappelé que 30.000 prisonniers politiques ont été pendus en Iran en quelques jours pendant l’été 1988, sans la moindre réaction de la part des gouvernements occidentaux.
La Présidente élue de la Résistance iranienne a affirmé que ceux qui sont restés silencieux face à cette tragédie ont trahi l’Humanité parce que les mollahs ont su que leurs crimes n’auront aucune conséquence pour eux, et cela les a encouragés d’exporter le terrorisme et l’intégrisme vers d’autres pays et réaliser un véritable bain de sang dans le Moyen-Orient.
Mme Radjavi a affirmé que le peuple iranien voulait mettre fin à l’impunité des protagonistes de ces massacres pour les traduire en justice. « C’est la revendication politique la plus importante du peuple iranien face au régime des mollahs » a-t-elle ajouté, avant d’appeler le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme des Nations Unies de constituer une commission d’enquête indépendante pour enquêter sur les massacres de 1988.

« Le Conseil de sécurité des Nations Unies devrait mettre en place une Cour pénale internationale pour juger les dirigeants du régime iranien », a préconisé la dirigeante de la Résistance iranienne qui a aussi appelé les États à conditionner leurs relations diplomatiques et leurs accords commerciaux avec le fascisme religieux de Téhéran, à l’arrêt des exécutions capitales et des tortures.
Le Préfet Yves Bonnet (l’ancien directeur de la DST) et le politicien écossais, Struan Stevenson (Président de « l’Association européenne pour la liberté en Irak » et ancien Président de la délégation du Parlement européen pour les relations avec l’Irak), sont également intervenus à cette exposition. Yves Bonnet a souligné : « aujourd’hui notre devoir est de poursuivre ce combat pour que la république islamique d’Iran et ses dirigeants, dont plusieurs ont participé à ce massacre, soient déférés devant une juridiction internationale. »

Stevenson a notamment déploré le récent voyage de Mme Federica Mogherini, en Iran.
« Rohani a été saluée en Occident comme un modéré et un réformiste, malgré le fait que plus de 3.500 personnes, dont 80 femmes, ont été exécutés au cours des quatre années de son premier mandat qui ont projeté l’Iran à la première place des pays du point de vue des exécutions capitales per capita », s’est exclamé l’ancien chef de la délégation du PE pour l’Irak.
« Plusieurs centaines de personnes ont été exécutées jusqu'à présent cette année, dont des femmes et des adolescents. Trois jours avant l’arrivée de Mogherini à Téhéran, Amnesty International a publié un rapport de 94 pages mettant en évidence l’oppression qui s’abat sur l’Iran, avec des détails choquants sur la situation des Droits de l’Homme dans le pays », a précisé M. Stevenson.

« Le gouvernement Français et l’UE devraient aussi réclamer une enquête des Nations Unies sur les massacres de 1988, contre Khamenei, Rohani et leur bande de clercs tueurs accusés de crimes contre l’Humanité pour les traduire devant les tribunaux internationaux de la Haye », a encore ajouté le politicien écossais.
Plusieurs proches des victimes et des rescapés des prisons iraniennes étaient également présents à cette exposition et sont intervenus pour décrire les horreurs qu’ils ont vécu. Dr. Saleh Radjavi, représentant du CNRI en France, dont la sœur Monireh a été exécutée dans ce massacre, ainsi que Mostafa Naderi l’un des rares survivants, ont apporté leurs témoignages émouvants.

Pendant l’été 1988, Khomeiny, le fondateur du régime des mollahs, a ordonné dans une fatwa sans précédent, le massacre de tous les prisonniers politiques qui sont toujours fidèles à l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI). Plus de 30.000 prisonniers politiques dont la plupart étaient en train de purger une peine de réclusion prononcée par les tribunaux du pouvoir en place, ont été assassinés en quelques mois après cette fatwa. Des « Commissions de la mort » envoyaient à la potence des prisonniers qui n’étaient pas prêts à condamner l’OMPI, après des procès qui duraient à peine quelques minutes. Les victimes étaient inhumées en secret dans des fosses communes.
Malgré tous les efforts des dirigeants de Téhéran de garder le silence autour de ce crime contre l’Humanité, un mouvement réclamant la justice en faveur des victimes a fait tache d’huile dans le pays depuis un an et s’est transformé en véritable phénomène de société qui est un véritable défi pour les mollahs au pouvoir.

Ce mouvement pour la justice a notamment mené à l’échec les tentatives d’Ali Khamenei pour amener un ancien membre de la « Commission de la mort » des massacres de 1988 au poste de Président de la République.
De nouvelles informations ont été récoltés pendant une année d’activités de ce mouvement pour la justice, notamment des identités des victimes et les emplacements des nombreux charniers que les mollahs avaient dissimulés jusque-là.
Le silence qui aurait dû englober ces massacres de 1988 était en quelque sorte un consensus dans le sérail de la dictature religieuse, toutes factions confondues.

Au cours de son premier mandat, Hassan Rohani avait nommé l’un des principaux responsables des massacres de 1988, Moustapha Pourmohammadi, comme son ministre de la Justice. Pour son second mandat, il a nommé un nouveau ministre de la Justice, Alireza Avaï, qui est lui aussi était membre de la commission de la mort pour ce massacre de 1988 et a exercé avec cruauté dans la province du Khouzistan en tant que procureur. Avaï se trouve déjà sur la liste des personnes sanctionnées par l’Union européenne pour violations des Droits de l’Homme.

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