Des défenseurs des droits de l’homme, des hauts dignitaires et des responsables politiques européens se mobilisent dans le cadre d’une campagne pour sauver une vingtaine de prisonniers politiques iraniens en grève de la faim et pour appeler à la constitution d’une commission internationale d’enquête sur les massacres des prisonniers politiques en Iran, pendant l’été 1988.
Une conférence a eu lieu en marge d’une exposition qui s’est tenue à ce sujet à la Mairie du 1er arrondissement de Paris, en présence du Maire Jean-François Legaret, le jeudi 17 août 2017.
Une exposition sera également organisée les 30 et 31 août à la mairie du 2ième arrondissement de Paris. Des interventions auront lieu le jeudi 31 août à 14h à cette mairie du 2ième.
Lors de la conférence le 17 aout à la mairie du 1er arrondissement, M. Le Maire Jean-François Legaret est intervenu.
Voici un extrait de son intervention :
Merci à vous. D’abord quelques mots d’accueil pour vous souhaiter la bienvenue à la mairie du 1er arrondissement. C'est la deuxième fois d’ailleurs que nous faisons une exposition pour commémorer le massacre de 1988 en Iran, comme d'ailleurs la Mairie du 2e l'avait fait dans un arrondissement proche.
Je voulais saluer les personnalités qui m’entourent. Tout d’abord madame Sarvnaz Chitsaz, qui est présidente de la commission des femmes du CNRI et qui représente Mme la Présidente Maryam Radjavi et je suis très heureux de sa présence, M. Stevenson, le préfet Yves Bonnet et puis les maires qui m'entourent qui vont s'exprimer et qui se sont engagés comme moi-même pour cet appel des maires et des élus de France pour rétablir la mémoire et honorer les victimes du massacre de 1988.
L’exposition que vous venez de voir témoigne bien du fait qu'il y a le crime qui a été commis en 1988. C'est un acte barbare. Plus de 30.000 victimes; 33.700 - ce serait le chiffre l'approximation à laquelle on parviendrait. Exécutions sans jugement, qualifiées désormais par Amnesty International de crime contre l'humanité.
Il y a le crime commis en1988. Mais il y a le crime commis, encore aujourd'hui, par le régime actuel qui consiste à effacer, à nier la mémoire de ce massacre, à effacer les traces de ces massacres pour rendre inopérante une éventuelle commission d'enquête.
Ça c’est un autre crime qui se poursuit tous les jours, comme se poursuivent des exécutions capitales en Iran aujourd'hui sous l'égide du régime actuelle qui a pourtant été présenté par la presse internationale, y compris hélas par la presse française comme un régime libéral et ouvert aux idées nouvelles. En réalité, comme l'a dénoncé Amnesty International, 55 % des exécutions commises dans le monde sont commises aujourd'hui en Iran.
Ça c'est la réalité. Je suis frappé comme nous tous par le fait que la presse internationale, la presse française n'en parlent jamais. Notre devoir et de lutter contre ce silence, contre cette désinformation massive en établissant des faits.
Je dois dire que nous ne menons pas un combat vain, un combat perdu d'avance. Nous avons grâce à vous tous déjà accompli des progrès. D’abord parce que depuis que ces expositions ont été faites dans un certain nombre de mairies à Paris et dans la France, des témoignages ont pu être recueillis, des familles ont communiqué des photos des victimes. Jusqu’à présent la grande majorité de ces morts étaient des morts sans visages, sans tombes, sans mémoire, sans hommage.
Et bien nous avons des visages. Nous ne sommes en train de reconstituer par les messages qui nous ont été transmis par les familles, la mémoire de ces hommes et de ces femmes qui ont été massacrés sans jugement.
Nous devons poursuivre, nous devons être solidaires, nous devons nous rassembler, nous devons échanger.
Je remercie beaucoup les organisateurs de cette exposition. Il s'agit d'un combat pour la mémoire, d'un combat pour les droits de l’homme, d’un combat pour la liberté et pour la paix.
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