mercredi 30 septembre 2015

Amnesty international: Le décès d'un syndicaliste en Iran doit déclencher une action contre les conditions de détention déplorables


Amnesty: Décès de un syndicaliste iranien doit déclencher une action pour lutter contre les conditions de détention déplorables

Amnesty International stigmatise les conditions de détention déplorables et le manque d’accès aux soins médicaux appropriés dans les prisons du régime iranien

CNRI – Amnesty International a publié un communiqué dans lequel l'organisation de défense des droits de l’Homme a stigmatisé les conditions de détention déplorables et le manque d’accès aux soins médicaux appropriés dans les prisons iranieniennes.
La traduction d'extraits du communiqué daté du vendredi 25 septembre:
« Shahrokh Zamani est mort dans la prison de Radjaï-Chahr (située à Karaj, au nord-ouest de Téhéran) alors qu’il purgeait une peine de prison de 11 ans pour ses activités syndicales pacifiques. Une enquête sur sa mort doit déterminer dans quelle mesure les mauvaises conditions de détention et le manque d’accès aux soins médicaux adéquats ont contribué à son décès.»
« Depuis son arrestation, Shahrokh Zamani n’a jamais bénéficié d’une autorisation de sortie de prison. En mars 2014 il a entamé une deuxième grève de la faim en solidarité avec les autres détenus et pour protester contre les mauvaises conditions de détention dans la prison de Radjaï-Chahr. »
« La mort de Shahrokh Zamani en prison est un exemple illustrant les conditions de détention épouvantables et le manque de soins médicaux pour les détenus dans un système judiciaire qui emprisonne des individus notamment pour l’exercice pacifique de leurs droits. »
(Le prisonnier politique iranien Shahrokh Zamani a été retrouvé mort dans sa cellule de prison le 13 septembre 2015 alors que sa bouche était pleine de sang et qu’il avait des traces de coups sur sa tête. Agé de 51 ans, M. Zamani était artisan peintre et militant syndical. Arrêté le 8 juin 2011 à Tabriz, il a été pendant 32 jours en grève de la faim pour protester contre son arrestation injustifiée.)
« De façon plus générale, Amnesty International appelle les autorités iraniennes à réviser d’urgence les conditions inhumaines de détention qui prévalent dans beaucoup de prisons en Iran, lesquelles contribuent à l’aggravation de maladies préexistantes chez les prisonniers ou à l’apparition de nouvelles maladies chez eux. »
« Les autorités doivent veiller à ce que tous les détenus aient accès aux traitements médicaux appropriés, en conformité avec les normes internationales en matière des droits de l’Homme, et veiller à ce que les personnes ayant besoin de traitements spécialisés bénéficient d’un congé médical. »
« La section des prisonniers politiques dans la prison de Radjaï-Chahr est la seule section de cette prison où les détenus ne bénéficient pas de la possibilité de contacter leur famille par téléphone. Certains de ces prisonniers avaient précédemment essayé d’utiliser des téléphones portables clandestinement introduits dans la prison pour communiquer avec leurs familles, en particulier ceux dont les familles vivent trop loin et ne peuvent par venir leur rendre visite régulièrement. Amnesty International a reçu des rapports selon lesquelles les autorités carcérales ont installé dans l’enceinte de cette prison un système de brouillage des ondes pour empêcher toute utilisation de téléphones portables. »
« Beaucoup de prisonniers, notamment Shahrokh Zamani, ont déclaré qu’ils ont souffert de nausées et de maux de tête depuis la mise en place de ces appareils de brouillage des ondes. »
« Dans beaucoup de prisons en Iran, notamment à Radjaï-Chahr, il y a de graves problèmes de surpopulation carcérale, de malnutrition et de mauvaises conditions sanitaires. Les effets conjugués de ces problèmes peuvent aggraver les maladies préexistantes chez les prisonniers ou contribuer à l’apparition de nouvelles maladies chez eux. »
« Les recherches effectuées par Amnesty International montrent que les détenus se voient parfois refuser l’accès à des soins médicaux appropriés, notamment l’accès à des médecins spécialisés. »
« Amnesty International a recensé un certain nombre de cas où les prisonniers malades ont été privés de soins médicaux adéquats et de médicaments ou privés du droit de sortir de prison dans le cadre d’un congé médicale prévu par le code carcéral en Iran. »
« Amnesty International a reçu de nombreux rapports concernant les problèmes de surpopulation carcérale, de températures extrêmes, d’insalubrité et de nourritures immangeables dans d’autres prisons situées en provinces, notamment dans la prison de Dizel-Abad à Kermânchâh, la prison d’Adel-Abad à Chiraz et la prison de Vakil-Abad à Machhad. »

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