mardi 5 décembre 2017

Une femme prisonnière politique écrit une lettre depuis la prison sur le massacre des prisonniers politiques en 1988

 Après que l’affaire de Maryam Akbari Monfared concernant le dossier de son frère et de sa soeur massacrés ait été accepté par l'ONU, dans une lettre depuis la prison d’Evine en Iran, le prisonnier politique Golrokh Ibrahimi Iraie a qualifié cette mesure de pas positif et de première étape pour traduire en justice les violateurs des droits de l’homme.
Sa lettre se lit ainsi, en partie :
« Certains se rappellent des années 80, certains en ont entendu parler, mais Maryam l'a vécu ...
Avec un simple oui ou une absence de réponse, ils ont exécuté des milliers de personnes par des pelotons d’exécution ou sur la potence. Ils ont ensuite entassé leurs corps, et certains étaient encore vivants, les uns sur les autres dans des camions dégoulinant de sang, destinés à des fosses communes sans pierres tombales au plus profond de la nuit ...
Et maintenant, cette douleur commune ne disparaîtra pas tant que tout ne sera pas dit et qu’une réponse convaincante soit donnée à la place des démentis et des excuses ...
Maryam n'est pas une seule personne.
Elle est la voix de milliers de personnes qui ont perdu leur famille sur un peloton d'exécution ou sur la potence, ou dans des affrontements de rue ou sous la torture, ou en haïssant le despotisme qui a jeté les bases de cette tyrannie.
Aujourd'hui, Maryam cherche la justice pour une famille qu'ils ont essayé d’éliminer, mais leur souvenir est présent et ils sont entrés dans l'histoire.
Les trois frères et une sœur de Maryam ont donné leur vie pour la liberté de leur pays ...
Il est opportun que nous devenions la voix de ceux qui ont pleuré toutes ces années dans les cieux de cette ville endormie, et que nous déclarions que nous réclamons tous la justice pour les crimes sanglants des années 80 ...
Espérant un lendemain où le silence aura été brisé, le non-dit a été dit, et la justice a prévalu pour les innocents qui ont été tués.
Golrokh Ibrahimi Iraie, Section des femmes de la prison d'Evine.
Source : Les Militants des droits de l'homme en Iran, le 28 novembre 2017

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