lundi 11 décembre 2017

Les Droits de l'homme : la vulnérabilité ultime de l'Iran

 Forbes - Les développements au Moyen-Orient ont de nouveau attiré l'attention sur l'Iran et ses tentations hégémoniques.
Cette optique s’inscrit parallèlement avec les appels de partis tels que la France et l'Allemagne, sur lesquels l'Iran comptait auparavant face aux pressions américaines, exigeant le retrait de Téhéran sur son programme de missiles balistiques et sur soutien apporté aux groupes mandatés dans la région.

 Tandis que toutes ces mesures sont nécessaires et méritent une escalade, les violations des droits de l'homme à Téhéran exigent encore plus d'attention. Il s’agit d’un problème à la fois de frissons de peur au sein du régime en place et que cela apporte un soutien direct au peuple iranien dans sa lutte pour la liberté, la démocratie et toutes les autres valeurs embrassées par le monde du 21ème siècle.
 Alors que le monde célèbre la Journée internationale des droits de l'homme le 10 décembre, nous sommes également dans la première année du second mandat du président iranien Hassan Rohani.
 Surnommé « le modéré » dans la politique iranienne, nombreux sont ceux qui soutiennent le contraire, le spectacle observé en Iran pendant son mandat est bien loin de là. Plus de 3 500 exécutions, ce ne sont que les premières traces d'un rapport atroce sur les violations des droits de l'homme.
 Un nouveau rapport de l'Iran Human Rights Monitoring examinant le sort réservé aux droits de l'homme en Iran au cours de l'année 2017 met en lumière une réalité que le régime s'efforce de dissimuler au monde.
 Mme Asma Jahangir, Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme en Iran, a fait état dans un rapport semestriel de l'absence de pouvoir judiciaire indépendant en Iran. L'amélioration de la situation des droits de l'homme dans le pays passe par la réforme du système judiciaire, a-t-elle ajouté.
 Dans son rapport 2016-2017, Amnesty International a indiqué qu'en dehors de la Chine, l'Iran est le lieu où s’effectuent 55 % des exécutions dans le monde.
 En juin, le Guide suprême iranien, Ali Khamenei, a utilisé le terme « feu à volonté » dans un discours, ce qui a entraîné une augmentation des mesures répressives et des violations flagrantes des droits humains.
 Cela inclut une augmentation de 22 % du nombre d'arrestations, une augmentation de 25 % des exécutions de femmes, l'exécution de quatre mineurs, et une augmentation des peines inhumaines et humiliantes, selon le rapport Iran-HRM.
 L'Iran a été témoin de 520 exécutions depuis le début de l’année 2017 à fin novembre, alors que seulement 91 affaires ont été rapportées par les agences de presse officielles du régime. 28 d'entre elles étaient des pendaisons publiques et cinq impliquaient des prisonniers politiques.
 L'assassinat systématique des porteurs transfrontaliers par les forces de sécurité de l'État dans les régions frontalières de l'Iran, comptant jusqu'à présent 84 affaires de ce type en 2017, a soulevé des remous sur les réseaux sociaux et même dans les médias internationaux.
 Le rapport met également en lumière les conditions de détention atroces dans les prisons iraniennes, car de sévères mesures de répression ont rendu les prisons bondées de détenus. Cela a conduit à de mauvaises conditions d'hygiène, à de la nourriture de mauvaise qualité et à de nombreux autres dilemmes pour les prisonniers.
 Les prisons iraniennes abritent également au moins 640 prisonniers politiques, un problème que Téhéran refuse de reconnaître ou sur lequel il refuse de fournir des informations. Ces personnes sont constamment torturées et soumises à des pressions inhumaines, puisque plus de 56 d’entre elles sont victimes de tortures mentales et psychologiques.
 Une de ces pratiques ignobles a été d'enchaîner les détenus à un poteau de la cour, que l’on a vu se dérouler dans la prison d'Ardebil, dans le nord-ouest de l'Iran, selon le rapport.
L'Iran est également connu pour avoir recours à des mesures inhumaines ressemblant à celles pratiquées au Moyen Age. Cinq amputations de membres, 32 flagellations et plus de 105 parades d’humiliation en public, ont été enregistrées de janvier à novembre 2017.
 Dirigée par un régime fondé sur des piliers de répression, l'Iran a longtemps été critiqué pour son manque de liberté de la presse ; Plus de 30 journalistes et 18 blogueurs sont actuellement derrière les barreaux à travers le pays. Au moins cinq journalistes sont interdits d’exercer leur profession et des dizaines d'autres purgent de lourdes peines.
 Dans son communiqué d'avril, Reporters sans frontières a classé l'Iran au 165ème rang sur 180 pays dans son index sur les libertés de la presse, ajoutant que le pays dirigé par le régime de Téhéran est considéré comme l'une des plus grandes prisons du monde pour les journalistes.
 Après avoir imposé la censure pendant des décennies et maintenu le peuple iranien à l'écart du monde extérieur, le régime iranien contrôle le pouvoir d'internet et des médias sociaux, en particulier.
 Alors que l'Iran ne peut pas se permettre de couper complètement Internet, le simple fait que près de 40 millions d'Iraniens soient en ligne quotidiennement est littéralement une bombe à retardement pour Téhéran. Le régime a pris les mesures nécessaires pour interdire et filtrer de nombreux sites Web et plateformes, en particulier Telegram, considéré comme très populaire en Iran en raison de la confidentialité et de la sécurité offertes à ses utilisateurs.
 Les responsables iraniens ont annoncé publiquement le filtrage de quelques 16 000 à 20 000 canaux de télégrammes, allant jusqu'à bloquer toute diffusion vidéo en direct sur Instagram et filtrée sur Twitter.
 Les minorités religieuses et ethniques en Iran, en particulier les chrétiens et les bahaïs, connaissent des restrictions similaires, parallèlement au fait de ne pas être reconnues par les extrémistes au pouvoir iraniens et systématiquement placées sous la pression des autorités et des responsables de l'État. Dans son rapport, la Rapporteuse spéciale des Nations Unies a évoqué le harcèlement dont les minorités religieuses et ethniques sont victimes, notamment le fait que les Pasdarans soient responsables de l'arrestation des membres des minorités.
 Pour la première fois, le rapport de la Rapporteuse spéciale des Nations Unies évoque le massacre en 1988 de plus de 30 000 prisonniers politiques, composé principalement de membres et de sympathisants de l'Organisation iranienne des Moudjahidine du Peuple (OMPI / MEK).
 Nous sommes impatients d'accueillir un groupe d’éminents conférenciers @PressClubDC pour discuter de « L'été du sang » : l'assassinat extrajudiciaire de 30 000 dissidents en 1988 par les dirigeants iraniens, dont beaucoup sont encore au pouvoir aujourd'hui. https://t.co/qDLL4kyp2k - Amb. Adam Ereli (@erelija), 30 novembre 2017.
 Un groupe d'éminents politiciens américains a participé à une discussion récente à Washington, dévoilant un nouveau livre publié par le bureau représentatif américain du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), la principale coalition composée de l'OMPI et d'autres groupes dissidents iraniens.
 Le président américain Donald Trump a exprimé à deux reprises la solidarité du peuple américain avec ses frères iraniens, signalant un contraste frappant en matière de politique avec son prédécesseur qui n'a pas réussi à se tenir aux côtés du peuple iranien pendant son soulèvement de 2009.
 Des sanctions et toute une série de mesures restrictives prenant pour cible l'élan nucléaire de Téhéran, le programme de missiles balistiques, et enfin le soutien au terrorisme et aux groupes de pression, sont très nécessaires et devraient augmenter. Parallèlement à ces actions, les mesures visant les hauts responsables iraniens et les entités à l'origine des violations des droits de l'homme doivent être inscrites à l'ordre du jour de la communauté internationale.
 Je suis un activiste politique et des droits, concentré sur l'Iran et le Moyen-Orient. J'écris aussi dans Al Arabiya English, et j'ai contribué à The Federalist, The Hill et Raddington Report. Je tweet @HeshmatAlavi
 Source : FORBES, le 8 décembre 2017

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