samedi 30 janvier 2021

L’Iran exécute un Baloutche qui a été torturé pour avouer

Javid-Dehghan

Javid Dehghan

CSDHI – Les autorités iraniennes ont exécuté samedi 30 janvier 2021 Javid Dehghan, membre de la minorité ethnique baloutche d’Iran. Pourtant, les Nations unies avaient lancé un appel pour arrêter son exécution.

Un prisonnier baloutche pendu pour le meurtre de pasdarans

Le site officiel de la justice iranienne a rapporté que les autorités du régime ont pendu Javid Dehghan, 31 ans, à la prison centrale de Zahedan. Elles l’ont accusé du meurtre de deux membres des pasdarans, il y a cinq ans, dans le sud-est de la province du Sistan-Baloutchistan. Il a décrit le prisonnier politique baloutche comme le dirigeant d’un groupe militant sunnite connu sous le nom de Jaish al-Adl (Armée de la justice).

Les agents du régime ont arrêté Javid Dehghan en mai 2015. La justice l’a par la suite condamné à mort pour « inimitié contre Dieu » (moharebeh) en mai 2017. Elle l’a accusé pour son appartenance présumée au groupe armé.

Enfermé en isolement et torturé

Javid a passé une longue période en isolement, après son arrestation. Les agents du régime l’ont sévèrement torturé pour obtenir des aveux forcés. Notamment, Ils l’ont fouetté avec des câbles et en lui arrachant les ongles.

Le cas de Javid Dehghan serait sous le contrôle des pasdarans. Le tribunal du régime a rejeté la demande d’appel de son avocat sur les conseils des pasdarans. En fait, ils ont demandé son exécution rapide.

Intervention des Nations Unies pour stopper l’exécution du prisonnier

Les Nations unies avaient imploré l’Iran de suspendre l’exécution « imminente » de Dehghan. Elles avaient aussi demandé la « révision de son affaire » et de celles des autres cas de peine de mort conformément à la législation sur les droits humains », a tweeté le 29 janvier le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH).

« Nous condamnons fermement la série d’exécutions — au moins 28 — depuis la mi-décembre, y compris de personnes appartenant à des groupes minoritaires », a-t-il ajouté.

L’ONU a déclaré que le régime iranien a condamné à mort Dehghan en 2017 pour avoir « pris les armes pour prendre des vies ou des biens et pour créer la peur. »

Condamnation d’Amnesty International

Le 28 janvier, Amnesty International a déclaré qu’en condamnant Javid Dehghan à la peine capitale, le tribunal s’est appuyé sur des « aveux » obtenus sous la torture. Il a ignoré les graves abus de procédure. Ceux qui sont commis par les gardiens de la révolution, les agents et les autorités chargées des poursuites pendant le processus d’enquête.

Amnesty International exhorte les autorités iraniennes à « ne pas aggraver le catalogue choquant des violations des droits humains déjà commis contre Javid Dehghan. Notamment, en procédant à son exécution », avait déclaré le groupe de défense des droits humains avant qu’il ne soit mis à mort.

Les autorités iraniennes ont lancé une campagne de répression contre les minorités depuis la mi-décembre. Elles ont pris pour cible en particulier les communautés kurde, arabe ahwazi et baloutche.

Selon les militants baloutches, le régime a exécuté au moins 16 membres de la minorité baloutche au cours des deux derniers mois.

La Haute-Commissaire aux droits humains de l’ONU doit agir pour sauver la vie des autres prisonniers

Iran Human Rights Monitor appelle une fois de plus la Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, le Conseil des droits humains des Nations Unies et les autres institutions de défense des droits de l’homme à prendre des mesures urgentes pour sauver la vie des prisonniers iraniens dans le couloir de la mort. Le dossier des violations des droits humains du régime iranien doit être renvoyé au Conseil de sécurité des Nations Unies. Les dirigeants et les responsables du régime clérical en Iran doivent être traduits en justice pour quatre décennies de crimes contre l’humanité.

Source : Iran HRM

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