CNRI - «La lutte qui se joue avec les camps Achraf et Liberty est une lutte humaniste. Ce n'est nullement la seule histoire du monde iranien. C'est l'histoire globale de l'avènement pour la liberté des hommes. Une histoire dont la vocation est éminemment universelle,» a déclaré Cynthia Fleury, professeur de philosophie politique.
La philosophe s’exprimait dans une conférence internationale le 1er septembre à Paris intitulée « Un an après le massacre d’Achraf, le Moyen-Orient en crise : menaces et solutions ».
«Dans son intervention, Cynthia Fleury a ajouté : « Depuis sa création, le camp Achraf est le symbole de la lutte pour les droits de l'homme, la liberté de penser et de croire, la volonté de mettre en place un état de droit, d'inventer un rapport plus égalitaire entre les individus et bien sûr entre les hommes et les femmes.
« Nous sommes réunis en ce jour pour commémorer le terrible anniversaire du massacre d'Achraf. Nous sommes ici pour nous rappeler leur lutte, pour leur témoigner notre attachement et notre estime, pour rappeler leur courage et leur malheur.
« Hélas ! La communauté internationale, malgré la réitération de ses engagements, n'arrive nullement à assurer la sécurité des ex-Achrafiens. Le statut de personne protégée par la Quatrième Convention de Genève n'aura servi à rien. À Liberty, les droits des réfugiés continuent d'être bafoués.
« Aujourd'hui, l'Organisation des Moudjahidine du Peuple est devenue l'emblème de la résistance au fondamentalisme religieux, le réquisit de la dénucléarisation, en un mot, l'emblème de la lutte, l'emblème de la lutte mais pacifique. Sans doute aussi parce que l'OMPI connaît dans sa chair et dans son historique le désastre de la violence. C'est pour cette raison que nous devons, Iraniens et démocrates du monde entier, unir nos forces et nos cœurs, pour créer une alternative politique, mais aussi profondément culturelle, contre les régimes extrémistes religieux.
« La lutte qui se joue avec les camps Achraf et Liberty est une lutte humaniste. Ce n'est nullement la seule histoire du monde iranien. C'est l'histoire globale de l'avènement pour la liberté des hommes. Une histoire dont la vocation est éminemment universelle.
« Le 3 avril 2014, le Parlement Européen adoptait une résolution mettant en accusation le régime iranien en matière de droits de l'homme. La conférence a constaté que dix mois après l'entrée en fonction de Rohani, le nombre des exécutions et des attaques contre Achraf et le camp Liberty ont prouvé que ce régime est incapable de modération. La conférence a appelé à une position de fermeté contre la politique des mollahs, son programme nucléaire, ses violations des droits de l'homme, son bellicisme et l'exportation du terrorisme dans la région. Elle a exhorté l'Union Européenne à subordonner le développement de ses relations politiques et économiques à la fin des exécutions.
« À l'inverse de cela, ce sont l'Union Européenne et la communauté internationale qui ont les mains liées, parce qu'elles croient aux pseudo-négociations iraniennes sur le nucléaire. Du coup, les exactions se perpétuent. Les massacres d'Achraf, les tortures, les blocus sur Liberty, l'Iran devra un jour en répondre devant la Cour Pénale Internationale de Justice, et pour cela, l'Europe peut et doit jouer son rôle d'observateur à l'Assemblée Générale de l'ONU.
« Depuis l'arrivée de Rohani, celui-ci troque. Des avancées minimes au niveau diplomatique contre le renforcement de l'autoritarisme national à destination de ses ressortissants. L'année 2013 a été une année record avec plus de 700 exécutions recensées dont huit au moins sur des mineurs. Cette même tendance semble se poursuivre en 2014, avec déjà plus de 300 exécutions déjà recensées dont sept sur des mineurs. La presse internationale rappelle également que de nombreux prisonniers de conscience sont encore en détention et que les arrestations continuent. Ils ne seraient pas moins de 1000 prisonniers d'opinion derrière les barreaux en Iran aujourd'hui, sans parler également des hommes et des femmes mis en danger pour leur foi, qu'ils soient soufis, qu'ils soient sunnites, qu'ils soient chrétiens.
« Rohani avait promis d'assouplir la censure contre la presse. Rien, rien n'a évolué. Les résistances locales sont réprimées au plus haut niveau. C'est donc aussi pour cela que notre travail avec l'OMPI est si important pour rappeler qu'il existe une alternative. Et malgré ce qu'on veut nous faire croire, cette alternative est soutenue par d'autres voix résistantes en Iran qui, au péril de leur vie, accompagnent les vœux de l'OMPI.
« Nous ne sommes pas seuls. Les résistants au régime tortionnaire des mollahs sont bien plus nombreux et unis qu'on ne le croit. Et c'est sans doute aussi pour cela que la répression est si forte.
L'ayatollah Khamenei est un ennemi toujours aussi certain de l'état de droit.
L'ayatollah Khamenei est un ennemi toujours aussi certain de l'état de droit.
« En ce jour d'anniversaire sanglant, nous, qui faisons partie de cette communauté internationale, qu'elle soit politique, qu'elle soit universitaire, qu'elle soit plus culturelle, nous déclarons aux Achrafiens qu'ils doivent garder espoir en nous, eux qui sont un si bel espoir pour nous. Je vous remercie. »
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