dimanche 8 février 2015

Éditorial: L’intégrisme islamiste et l’Iran


L’intégrisme islamiste peut se manifester dans les rues de France, au Yémen ou en Syrie, et ses victimes peuvent être différentes, mais c’est une seule et unique problématique à laquelle le monde entier se trouve confronté.
L’intégrisme islamiste peut se manifester dans les rues de France, au Yémen ou en Syrie, et ses victimes peuvent être différentes, mais c’est une seule et unique problématique à laquelle le monde entier se trouve confronté. C’est un phénomène qui peut paraître aléatoire et non-planifié, mais il est encouragé et soutenu habilement en réalité par un régime qui en dépend pour sa survie même. L’empreinte du régime théocratique iranien est présente à tous les niveaux de l’intégrisme islamiste.
À la suite de sa défaite dans la guerre avec l’Irak, qui a duré huit ans, le régime iranien a commencé à mettre en œuvre une politique étrangère agressive, en menant des activités dans des régions diverses du Moyen Orient et même d’Afrique. Il a également intensifié la répression du peuple iranien et exporté le terrorisme afin de nuire aux habitants d’autres pays.
Les frontières n’arrêtent pas l’extrémisme, surtout lorsqu’un régime répressif cherche à le répandre dans d’autres régions du monde. Le régime iranien est sous l’emprise d’un fascisme religieux qui ne sait pas coexister avec le reste du monde ; le régime restera donc toujours l’adversaire d’espérances universelles.
Il est inconcevable qu’un régime puisse imposer une interprétation pervertie de la religion à ses citoyens, avec un clergé qui s’empare du pouvoir, et en même temps prétendre rejoindre le monde en tant que partenaire légitime. Le régime adhère à une idéologie expansionniste qui cherche à étendre son influence par tous les moyens, et plusieurs exemples existent pour démontrer la mise en œuvre de sa philosophie.
Le régime iranien s’est donné comme mission de sauver Bashar Assad, le dictateur brutal de la Syrie, lui prodiguant un soutien financier, politique et militaire. Le Hezbollah, soutenu par l’Iran, est également actif dans le pays, de même que d’autres milices soutenues par l’Iran en Irak and au Yémen.
Au Yémen, des rebelles Houthi aidés par l’Iran sèment le trouble. Depuis que le régime a pu accéder au territoire de l’Irak sous le prétexte de combattre Daesh, ses milices commettent des actes de violence contre des communautés sunnites.
Il est naïf de penser que le régime agit en Irak pour aider le peuple irakien et lutter contre le terrorisme. Les actions du régime montrent clairement qu’il poursuit des objectifs qui ne sauraient se concilier avec les aspirations de l’Occident et du peuple irakien.
On pourrait soutenir que des groupes terroristes sunnites ont pris leur essor au Moyen Orient et au-delà en réaction au terrorisme soutenu par l’Iran. C’est l’Iran qui est très largement responsable du sectarisme qui sévit dans la région, dans la mesure où le pays agit par procuration, soutenant des mandataires afin de réaliser sa vision et se créer de l’espace.
La menace de Daesh, qui s’est étendue de manière dramatique récemment, n’aurait pas sévi sans le rôle joué par l’Iran en Irak et en Syrie. Dans la mesure où un État brutal déchaîne la violence contre son propre peuple afin de s’accrocher au pouvoir sans aucun mandat légal ou moral, dans la mesure où un régime étranger comme celui de l’Iran porte secours à l’oppresseur, cette réaction n’a rien de surprenant. L’intervention préjudiciable du régime iranien a exacerbé la violence sectaire, permis à Assad de rester au pouvoir et contribué à la situation actuelle.
Le monde n’a pas su bien identifier l’origine de l’intégrisme islamiste : c’est peut-être pour cette raison qu’il n’a pu jusqu’à présent en contrer la menace. Les États-Unis, ainsi que d’autres États occidentaux, n’ont pas reconnu le rôle du régime iranien dans l’essor du terrorisme. De même, ils n’ont pu comprendre la valeur symbolique et le soutien idéologique fourni par le régime iranien aux extrémistes religieux, du seul fait de son existence en tant que modèle auquel ils peuvent aspirer. Que veulent-ils au juste, ces divers groupes aux noms différents, agissant dans différentes régions du monde ? Un califat dans lequel ils veulent imposer leur version de la charia. Le régime iranien adhère au même concept et le met en œuvre, se présentant comme le modèle vivant d’un espace où le clergé usurpe le pouvoir au nom de la religion, étouffe les droits et les libertés, ignore les droits de l’Homme et opprime le peuple en réprimant tout et en infligeant des punitions brutales.
L’Occident doit se rendre compte de la réalité de la situation et comprendre le rôle désastreux du régime iranien. Reconnaître une légitimité au régime par le commerce ou la diplomatie n’aide en rien les efforts consentis pour lutter contre l’intégrisme.
Chercher la conciliation en faisant des concessions sur le nucléaire ne servira qu’à encourager le régime, qui répondra en intensifiant ses opérations. La désescalade recherchée par l’Occident ne viendra jamais. Il sera beaucoup plus facile de vaincre l’intégrisme islamiste lorsque l’ennemi aura été clairement identifié. La communauté internationale devra faire en sorte que l’Iran soit évincé de l’Irak et de la Syrie. Sa présence continue dans ces pays ne fera que saper tous les efforts positifs et amener une crise plus importante à l’avenir.
À terme, il faudra renverser le régime iranien afin de couper la source qui alimente le cloaque du terrorisme. Pour ce faire, la communauté internationale devra écouter la voix du peuple iranien, qui ne partage pas la vision du régime, continuant à espérer et à résister malgré la sévérité de l’oppression. Le monde aurait intérêt à reconnaître le peuple iranien, à l’aider à s’émanciper, à soutenir sa lutte, car dans sa réussite se trouve la solution au problème auquel le monde fait face aujourd’hui.

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