jeudi 22 octobre 2015


La messagerie Telegram refuse des outils de censure et d'espionnage à l’Iran
L'application de messagerie Telegram, très populaire en Iran, a été bloquée le 20 octobre, après que son créateur a refusé de collaborer avec les autorités iraniennes qui lui demandaient "des outils de censure et d'espionnage", rapporte le blog du quotidien Le Monde sur l’Iran.
Dans un tweet publié sur son compte, l'entrepreneur russe et le créateur de cette application, Pavel Durov, a dévoilé que la demande avait été formulée par le ministère iranien de l'information et des technologies de communication. "Les autorités iraniennes veulent espionner leurs citoyens. Nous ne pouvons pas et n'allons pas les aider", a-t-il ajouté.
Les tweets de Pavel Durov ont provoqué un tollé parmi les internautes iraniens qui l'ont remercié pour son éthique et pour ne pas s'être incliné devant les exigences des autorités.
Selon un responsable chargé de surveiller la Toile, 13 millions d'Iraniens utilisent l'appplication Telegram, le rival russe de WhatsApp qui était au départ un simple lien de contacts entre les amis et les familles.
Les différentes agences de presse ou journaux utilisent l'application pour y mettre des liens vers leurs dépêches. Ainsi, les utilisateurs peuvent avoir accès aux informations sans acheter un journal ou être devant leur ordinateur. Les Iraniens utilisent aussi les applications Line ou Imo pour des appels téléphoniques gratuits en Iran même ou vers l'étranger.
Certains réseaux sociaux ont été filtrés ces derniers mois parce que les utilisateurs avaient publié des blagues insultantes contre le fondateur de la République islamique, Khomeini, et contre l'actuel guide suprême, Khamenei.
Les Iraniens utilisent massivement Internet et surtout les smartphones, ce qui rend difficiles les restrictions. Plus de 50 % des 79 millions d'Iraniens utilisent plus ou moins régulièrement l'Internet. Surtout, il y a plus de 30 millions de smartphones en Iran et le ministre des Télécommunications a estimé récemment que d'ici fin mars, le nombre de téléphones intelligents allait atteindre les 40 millions.
La dictature iranienne appliquent une politique répressive contre le libre accès à internet et filtre des millions de sites politiques, d'informations ou aux réseaux sociaux Facebook, Twitter ou Youtube.
Pour contourner ces mesures scandaleuses, les jeunes iraniens utilisent des logiciels pour contourner la censure d'internet. Selon une étude menée par le ministère des Sports et de la Jeunesse du régime, "69,3% utilisent des proxys (logiciels permettant de contourner la censure) pour aller sur internet".
En Iran, un organe, " le Groupe de travail pour l'identification des contenus délictuels caractérisés", est chargé de la censure sur l'espace cybernétique. Six ministres du gouvernement Rohani font parties de ce "groupe de travail" honorable!

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