Quatre jeunes condamnés à la peine capitale pour des crimes commis avant l’âge de 18 ans, risquent une exécution imminente selon un rapport parvenu des militants des droits de l'homme à Sanandaj, dans le Kurdistan iranien.Les identités des condamnés sont les suivantes :
Youssef Mohammadi, 20 ans, arrêté à 14 ans ;
Himan Oraminejad, 18 ans, arrêté à l'âge de 17 ans
Amanj Hosseini, 19 ans, arrêté à 17 ans
Siavosh Mahmoudi, 20 ans, arrêté à 17 ans.
Ce dernier a déclaré d’avoir agi par légitime défense face à un agresseur qui tentait de le violer.
Il y a deux semaines une jeune fille, Fatemeh Salbehi, 23 ans, et un garçon, Samad Zahabi, 20 ans, ont été pendues pour des crimes commis lorsqu'ils étaient mineurs.
Fatemeh Salbehi avait été condamnée pour la mort de son mari qu'elle avait été forcée d'épouser à l'âge de 16 ans et qui la brutalisait. Elle était la 11ème femme exécutée cette année en Iran où au moins 700 personnes ont été exécutées depuis janvier.
"Ces exécutions sont un exemple troublant d'une augmentation du nombre d'exécutions et posent des questions sur le caractère équitable des procès dans la République Islamique d'Iran", a affirmé le 17 octobre dans un communiqué Ahmed Shaheed, rapporteur spécial de l'ONU sur les droits de l'Homme en Iran.
"Il s'agit d’exécutions illégales commises par l'Etat, l'équivalent de meurtres commis par des individus", a affirmé Cristof Heyns, rapporteur de l'ONU sur les exécutions sommaires dans le même communiqué. « Exécuter un jeune prévenu, particulièrement après un procès douteux, va directement à l'encontre de la Convention internationale sur les droits des enfants, à laquelle l'Iran est partie. L'Iran doit immédiatement cesser de tuer des enfants ».
Les experts de l'ONU ont appelé l'Iran à un moratoire immédiat des exécutions en vue d'abolir la peine de mort.
Par ailleurs l’Union européenne s’est dite préoccupée par le nombre élevé des exécutions en Iran : « Les condamnations à la peine capitale pour les crimes commis par des personnes âgées de moins de dix-huit ans sont contraires aux obligations internationales de l’Iran en vertu du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et de la Convention relative aux droits de l’enfant. »
Dans un communiqué le 15 octobre, Said Boumedouha, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International a de son côté déclaré : « Le recours à la peine de mort est cruel, inhumain et dégradant dans tous les cas, mais il est particulièrement choquant lorsqu’il vient punir un crime commis par une personne qui était mineure au moment des faits, et que cette sentence est prononcée à l’issue d’une procédure qui vide de son sens la justice pour mineurs ».
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