mardi 20 octobre 2015

Un membre de l’OMPI évoque devant des parlementaires britanniques la récente arrestation de ses parents en Iran


Un membre de l’OMPI évoque devant des parlementaires britanniques la récente arrestation de ses parents en Iran

CNRI – Shaqayeq Azimi, membre de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI), a décrit sa peine et sa souffrance, après avoir entendu il y a quelques jours la nouvelle de l’arrestation de ses parents par le régime des mollahs en Iran.
Shaqayeq a pris la parole lors d’une réunion sur la situation des droits de l’Homme en Iran. Organisée par « le Comité parlementaire britannique pour la Liberté en Iran », cette réunion a eu lieu le 19 octobre 2015, au siège de la Chambre des Communes à Londres.
Vous trouverez ci-dessous la traduction des déclarations de Shaqayeq Azimi devant des parlementaires du Royaume-Uni.
Mesdames et Messieurs les membres du Parlement,
Mesdames et Messieurs,
Je tiens à remercier le Comité parlementaire britannique pour la Liberté en Iran de me donner l’occasion de vous parler aujourd’hui.
Je m’appelle Shaqayeq Azimi et je suis un membre de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI).
J’ai appris il y a quelques jours que mes parents ont été arrêtés en Iran le 11 octobre, en raison des activités politiques de ma sœur et moi et parce qu’ils sont sympathisants de l’OMPI.
Mes parents sont tous les deux d’anciens prisonniers politiques. Ma mère souffre de la maladie de sclérose en plaques. Dans les années 1980, elle a passé de nombreuses années de sa vie derrière les barreaux et sous la torture.
En 2009, elle a été de nouveau arrêtée et a emprisonnée pendant deux ans, uniquement parce qu’elle avait rendu visite à moi et à ma sœur au camp d’Achraf en Irak. Ma mère est actuellement exposée à de graves risques, en raison de son état de santé et à cause des conditions de vie très difficiles dans la prison.
Comme je l’ai déjà dit, mon père est aussi un ancien prisonnier politique. Il a été victime de persécutions à l’époque du régime du chah, puis sous le régime des mollahs.
Mais le prix payé pour la liberté par notre famille ne se limite pas à la prison et aux tortures subies par nos parents au cours des trois dernières décennies. Ma cousine, Nastaran Azimi, diplômée en informatique de l’Université de Téhéran, a été contrainte de quitter l’Iran après avoir été emprisonnée en raison de ses activités politiques à l’université. Après avoir quitté l’Iran, elle est allée à la Cité d’Achraf.
Mais, malheureusement, elle a été tuée lors de l’attaque meurtrière du 8 avril 2011 lancée par les forces irakiennes contre la Cité d’Achraf. Au moment où elle est tombée martyre, elle n’avait que 23 ans.
Ces dernières semaines, plusieurs personnes ont été arrêtées en Iran, en raison de leur lien de parenté avec des membres de l’OMPI.
Alors que les membres de ma famille et d’autres dissidents iraniens souffrent sous la torture dans les prisons des mollahs, les ministres européens se précipitent vers l’Iran et serrent la main avec les responsables de ces atrocités, en espérant de signer des contrats commerciaux juteux. Ils courent derrière les intérêts commerciaux, mais à quel prix ? Combien de temps le monde va fermer les yeux sur les massacres commis par des dictateurs contre des personnes innocentes ?
Aujourd’hui, je suis ici pour être la voix des sans-voix, la voix de ces prisonniers qui souffrent dans les prisons moyenâgeuses du régime tyrannique au pouvoir en Iran.
Il y a quelques jours, le ministre allemand des Affaires étrangères était à Téhéran. Malgré des risques élevés, un groupe de prisonniers politiques lui a envoyé une lettre avant son voyage, en lui posant cette question : « Comment pouvez-vous attendre des solutions pour des problèmes de sécurité régionales et internationales, de la part d’un régime qui n’assure pas la sécurité de son propre peuple, un régime qui torture et tue des citoyens de son propre pays ? »
Ces prisonniers ont ajouté : « Nous les prisonniers politiques iraniens, n’approuvons pas votre visite à Téhéran et vos rencontres avec les responsables du régime iranien. Cependant, si vous décidez de faire cette visite, nous souhaitons vous inviter à venir nous rendre visite dans les prisons et entendre notre avis sur le rôle du régime iranien vis-à-vis de la sécurité dans la région et dans le monde. »
Un autre prisonnier politique a envoyé au président du Parlement européen une lettre ouverte dans laquelle il a affirmé : «Vous avez l’intention de vous rendre à Téhéran pour rencontrer les dirigeants du régime iranien, un régime répressif qui torture, qui exécute et qui soutient le terrorisme.
Vous allez donc serrer des mains sur lesquelles il y a le sang des enfants du peuple iranien. » (La visite de Martin Schulz à Téhéran, initialement programmée pour mi-octobre 2015, a été reportée à une date ultérieure).
Je voudrais demander à tous les gouvernements européens – de la part de mes parents, de la part de tous les prisonniers politiques et de la part du peuple iranien – de ne pas fermer les yeux sur la situation catastrophique des droits de l’Homme en Iran.
Alors que vous négociez avec le régime des mollahs pour développer vos relations commerciaux avec ce régime, mes compatriotes, notamment des femmes, sont pendues à des grues dans les rues à travers l’Iran.
Et je voudrais demander à vous les représentants du peuple britannique de prendre la parole et d’utiliser tous les moyens dont vous disposez pour être la voix de ceux qui souffrent en Iran.
Je vous remercie tous pour votre soutien et votre solidarité.

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