CNRI- Les militants des droits de l'homme en Iran ont alerté à propos des nouvelles pressions exercées par les autorités iraniennes à l'encontre de la militante Nargesse Mohammadi dont l'État de santé s'est détériorée ces derniers jours. Malgré l’avis des médecins qui ont exigé son hospitalisation, les mollahs ont refusé pendant plusieurs jours de donner l'autorisation de son transfert à l'hôpital.
Les conditions difficiles de la prison ont aggravé ses problèmes de santé. Elle souffre notamment d'embolie pulmonaire et de paralysie partielle. Ses problèmes de santé ont été provoqués lors de ses multiples séjours en prison, dont la première remonte à 2010 qu'en elle a été placé en isolement pendant plusieurs mois.
Le 29 juin dernier 650 militants de la société civile et des personnalités culturelles et universitaires ont signé un appel pour la libération de Nargesse Mohammadi. Nargesse Mohammadi et lauréate de prix internationaux pour son combat courageux en faveur des droits de l'homme en Iran.
Narges Mohamadi, vice-présidente de centre des défenseurs des droits humains en Iran, avait rencontré secrètement Catherine Ashton le 8 mars 2013, lors d'une visite de cette dernière à Téhéran pour des discussions sur le dossier nucléaire. Elle avait dénoncé les exactions du régime.
Narges Mohamadi a entrepris une grève de la faim en mai pour protester contre son arrestation illégale par les autorités. Elle a envoyé secrètement une lettre de la prison en mai où elle s’est insurgé contre les mollahs qui s’acharnent sur une mère qu’on sépare sans préavis de ses enfants, fustigeant les juges islamistes qui intriguent pour la mettre à genoux.
Elle a écrit avec courage depuis sa cellule : « ma santé s’est nettement dégradée hier (16 mai). On m’a refusée mes médicaments indispensables pour mon cœur malade. On m’a menacée que le juge (Salavati) prononcerait un verdict très défavorable parce qu’on fait trop de bruit à mon sujet à l’extérieur. Je demande à mon mari d'écrire une lettre au procureur pour lui signifier qu’il sera tenu responsable de cette détention et de ces agissements. J'ai été arrêtée par les forces de sécurité du ministère du Renseignement. On m'a menti lors de mon interpellation en affirmant que ce n’était que pour un bref interrogatoire. On ne m’a pas autorisée à m'occuper de mes enfants. Je n'ai toujours pas vu le mandat d'arrêt me concernant. »
La porte-parole du Centre des défenseurs des droits de l’homme, (interdit en Iran) avait déjà été arrêtée à plusieurs reprises, notamment en juin 2010. Suite à la pression subie durant les interrogatoires, elle avait été victime d’une crise de nerfs, ce qui avait abouti à son hospitalisation pour une paralysie. Deux mois plus tard, elle avait été condamnée à onze ans de prison ferme pour “réunion et complot contre la République islamique”, “publicité contre le régime” et “collaboration avec le Centre des défenseurs des droits de l’homme”.
Le 3 mai 2015, elle a été à nouveau convoquée devant la 15e chambre du tribunal de la révolution de Téhéran pour répondre des accusations telles que “action contre la sécurité nationale et publicité contre le régime” et pour ces “récentes activités”, notamment pour avoir participé aux différentes campagnes contre la peine de mort ou contre l’impunité en Iran. Elle soutenait notamment la mère du blogueur Sattar Beheshti, tué en détention dans un centre de la cyberpolice iranienne le 3 novembre 2012, qui réclame justice pour son fils.
L’arrestation de Narges Mohammadi a rapidement entraîné plusieurs réactions tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Ses compagnons de lutte, notamment la mère de Sattar Beheshti et le professeur Mohammad Maleki, figure universitaire emblématique en Iran ont organisé un sit-in devant la prison d’Evine. Dès la nouvelle de son arrestation, un groupe de mères et de familles de martyrs du soulèvement de 2009 se sont rassemblées devant la prison d’Evine pour protester.
Sarvnaz Chitsaz, présidente de la commission des Femmes du CNRI, a appelé les Iraniens à exprimer leur soutien et leur solidarité avec Narguesse Mohammadi. Elle demande aux instances internationales de défense des droits humains et des droits des femmes de prendre des mesures efficaces pour la faire libérer au plus vite, ainsi que les autres prisonnières politiques.
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