mercredi 21 mai 2014

La lettre ouverte d’un prisonnier politique iranien

                      

CNRI – Mohammad Banna-Zadeh, prisonnier politique iranien, a écrit une lettre ouverte dans laquelle il a souligné que ces derniers mois, les pressions et les mauvais traitements envers les prisonniers politiques ont augmenté de façon considérable.
 Mohammad Banna-Zadeh, âgé de 70 ans, est un homme d’affaires bien connu à Téhéran. Il est emprisonné depuis novembre 2009. La principale raison de son arrestation est son lien de parenté avec des membres de la Résistance iranienne.
Dans sa lettre ouverte envoyée à l’extérieur de la prison il y a quelques jours, Banna-Zadeh écrit :
« Au lendemain de la publication de la nouvelle d’exécutions de onze prisonniers, les bruits des bottes des gardiens retentissaient dans les couloirs de la prison de Rajai-chahr à Karadj. C’était leur façon de nous avertir que nous pourrons être à notre tour la cible d’une attaque, comme celle qu’a eue lieu dans la section 350 de la prison d’Evine. Ils ont voulu créer à l’intérieur de la prison un climat de terreur et d’insécurité. Ces derniers mois, non seulement aucun prisonnier politique n’a été libéré, mais aussi les pressions psychologiques sur les prisonniers ont augmenté de façon considérable. En tant qu’un prisonnier politique qui est détenu depuis plusieurs années, je considère que les nouvelles conditions de vie dans la prison sont insupportables. Nous ne pouvons plus faire confiance à personne, ni aux instances judiciaires, ni au personnel de l’infirmerie de la prison ou de l’hôpital. Nous vivons dans une situation catastrophique. »
Banna-Zadeh ajoute : « Lorsque la loi n’est pas respectée et que la force et la répression dit le dernier mot, que faut-il faire ? Bazargan (le premier chef de gouvernement de l’Iran après la chute du Chah) avait dit que dans de telles conditions, il reste deux choix : soit vivre une vie au rabais en tant que traître, soit résister dans la limite de ses capacités et ses moyens pour rester debout et défendre ses droits en tant qu’être humain. »
Ce prisonnier politique courageux conclut ainsi sa lettre : « Alors que je suis au crépuscule de ma vie, peut-être que ma mort pourrait devenir un moyen pour faire respecter les droits de l’Homme. »

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