CNRI - Ce qui se passe en Irak, résulte d'une politique des États-Unis erronée qui a laissé grandes ouvertes les portes de l'Irak à l'ingérence Téhéran depuis une décennie", a déclaré Jean-Pierre Brard.
L'ancien député s’exprimait dans une conférence internationale le 1er septembre à Paris, intitulée « Un an après le massacre d’Achraf, le Moyen-Orient en crise : menaces et solutions ».
Dans son intervention, Jean-Pierre Brard a ajouté: « Il existe un consensus sur l'origine de la crise actuelle en Irak. Notre ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius l'a reconnu la semaine dernière lors de son audition à l'Assemblée nationale. Il s'agit de la politique autoritaire et sectaire de l'ancien premier ministre Maliki qui a marginalisé les sunnites et les Kurdes, tout en monopolisant le pouvoir dans les mains d'une fraction chiite complètement inféodée au régime des mollahs de Téhéran.
« Pendant son deuxième mandat, Maliki était à la fois chef des armées, ministre de l'intérieur, de la défense et du renseignement, agissant en laquais du régime de Téhéran. Une véritable mobilisation nationale et internationale s’est formée pour son départ, alors qu'il était soutenu jusqu'au bout par le régime iranien. Cette situation était le résultat de la politique de complaisance des grands pays occidentaux et de l'ONU.
« Le résultat de cette politique qui a conduit l'Irak au bord de la désintégration a créé les conditions pour l'émergence et le développement de groupes extrémistes violents qui a fini par constituer un califat auto proclamé "État islamique" sur une partie du territoire irakien. Il existe aussi un consensus pour contrer ce danger et ses conséquences. Or une fausse idée émerge: il faudrait associer l'Iran à la recherche d'une solution. Eh bien moi je vous le dis : il faut regarder les enseignements de l'histoire. Quand on cède, on recule de plus en plus, et à force de reculer on capitule.
« Rappelez-vous: 1938, Hitler annexe l'Autriche avec le consentement des grandes puissances, des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France. Ils protestent mais c'est tout. Qu'est-ce qui se passe après ? Au cours des accords de Munich on vend la Tchécoslovaquie à Hitler.
« Et bien si demain on fait de l'Iran un interlocuteur, on fait la même chose qu'avec Hitler, on encourage le crime contre la liberté des peuples. L'histoire doit servir. C'est vrai que parfois elle se répète en farce, mais souvent elle se répète en tragédie. Donner une place au régime des mollahs pour régler la situation complexe de la région serait criminel et il ne faut pas céder 1 mm aux mollahs.
« Les États occidentaux, particulièrement notre gouvernement par une diplomatie active et efficace en faveur de l'Irak, peuvent jouer un rôle déterminant. En encourageant le nouveau premier ministre Al-Ebadi à assumer une responsabilité nationale et à s'opposer à l'ingérence dans les affaires irakiennes de son grand voisin. Ce qui se passe en Irak, résulte d'une politique des États-Unis erronée qui a laissé grandes ouvertes les portes de l'Irak à l'ingérence Téhéran depuis une décennie.
« Cette politique a échoué et les conséquences sont dramatiques et inquiètent la communauté internationale aujourd'hui. L'implication de l'Iran ou sa coopération dans la recherche d'une solution pour combattre le califat doit être une sorte de ligne rouge à ne pas dépasser.
« Associer l'Iran des mollahs c'est jeter du pétrole dans le brasier. Le sort réservé au camp Liberty, l'attitude du pouvoir irakien, l'implication des grands États pour protéger ses résidents, sont devenus le critère évident du positionnement des uns et des autres. Ce sera la condition de la paix dans la région, et attention, de la paix dans le monde. »
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