NATURE - Des universitaires appellent à la libération d'Ahmadreza Djalali, qui a été jeté en prison, en avril dernier, sans procès. La santé d’un chercheur iranien emprisonné à Téhéran depuis 11 mois est en train de se dégrader après une grève de la faim de plus de deux mois. Ce mois-ci, des chercheurs du monde entier ont lancé des appels urgents pour sa libération.
Ahmadreza Djalali, chercheur en médecine des catastrophes et résident de la Suède, a été arrêté lors d'une visite universitaire à Téhéran en avril 2016. Le 11 mars, il a été conduit dans un hôpital carcéral après avoir refusé de manger en signe de protestation suite à des menaces de mort et au refus des autorités à lui accorder le droit de choisir un avocat. Djalali, qui attend encore un procès, a ressenti des douleurs rénales et cardiaques et pendant une semaine, fin de février, il a refusé de boire des liquides, a dit sa femme, Vida Merhannia. Il a perdu 30% de son poids corporel depuis son entrée en prison.
Djalali, 45 ans, travaille pour l'amélioration des interventions d'urgence des hôpitaux face au terrorisme armé et aux menaces radiologiques, chimiques et biologiques. Il a des liens avec l'Institut suédois Karolinska à Stockholm et l'Université italienne du Piémont oriental à Novara. Mais le 25 avril 2016, il a été arrêté et accusé de « collaboration avec un gouvernement hostile ». Selon sa femme, il a été maintenu en isolement pendant trois mois et puis contraint de signer une confession.
Djalali a entamé une première grève de la faim, fin de décembre, pour protester contre ce qu'il a dit être à sa femme : une fausse accusation. Fin janvier, un juge du tribunal révolutionnaire iranien l'a menacé d'une condamnation à mort. Il a arrêté sa grève le 15 février, mais l'a reprise trois jours plus tard après que le juge lui ait ordonné de changer d'avocat ou d’en choisir un nommé par le tribunal. Son procès n'a pas encore été planifié.
Pétition organisée
Le 9 mars, les collègues de Djalali, ainsi que le Comité des scientifiques concernés de New York et des groupes de défense des droits de l'homme tels qu'Amnesty International et Scholars at Risk, ont écrit aux autorités iraniennes pour demander que Djalali soit traité selon une procédure légale, puis libéré, à moins qu’il ne soit accusé d’une « infraction pénale identifiable ».
Le cas de Djalali a attiré une attention particulière en Italie, en partie à cause de ses liens avec le Piémont oriental. Les parlementaires ont protesté auprès de l'ambassadeur iranien, et Elena Cattaneo, une sénatrice et chercheuse dans le domaine des cellules souches à l'Université de Milan, a déclaré qu'elle refuserait d'assister à la conférence de juillet sur les cellules souches en Iran, en signe de protestation.
Le 9 mars, les collègues de Djalali, ainsi que le Comité des scientifiques concernés de New York et des groupes de défense des droits de l'homme tels qu'Amnesty International et Scholars at Risk, ont écrit aux autorités iraniennes pour demander que Djalali soit traité selon une procédure légale, puis libéré, à moins qu’il ne soit accusé d’une « infraction pénale identifiable ».
Le cas de Djalali a attiré une attention particulière en Italie, en partie à cause de ses liens avec le Piémont oriental. Les parlementaires ont protesté auprès de l'ambassadeur iranien, et Elena Cattaneo, une sénatrice et chercheuse dans le domaine des cellules souches à l'Université de Milan, a déclaré qu'elle refuserait d'assister à la conférence de juillet sur les cellules souches en Iran, en signe de protestation.
Ce qui est flou c’est pourquoi le gouvernement iranien a arrêté Djalali, a dit son collègue Luca Ragazzoni, chercheur dans le domaine de la santé à l'Université du Piémont oriental, qui a travaillé avec lui de 2012 à 2015. Dans un cas séparé, le physicien Omid Kokabee - libéré d'une prison de Téhéran en août 2016 après cinq ans d'emprisonnement - croit qu'il a lui-même été puni pour avoir refusé d'aider un programme d'armes nucléaires secrètes. Mais Ragazzoni dit que la recherche sur la santé en cas de catastrophe est moins controversée. « Les données avec lesquelles nous travaillons ne sont pas sensibles et nous publions tous nos résultats : je ne vois pas à quoi le gouvernement pourrait s’intéresser, a-t-il dit. Il pense que les collaborations internationales du groupe pourraient avoir augmenté les soupçons.
Scientifiques emprisonnés
L'accord nucléaire entre les Etats-Unis et l'Iran en 2015 avait suscité l'espoir d'une plus grande liberté de l’enseignement en Iran. Mais depuis cet accord, d'autres chercheurs, outre Djalali, ont été emprisonnés ou condamnés. Homa Hoodfar, anthropologue social irano-canadien qui a été arrêté en mars 2016 et accusé de « s’aventurer sur de sujet de féminisme et de sécurité » avant d'être relâché « pour raisons humanitaires », 112 jours plus tard ; Et Mohammad Hossein Rafiee-Fanood, politologue iranien à la retraite, condamné à six ans de prison en mai 2015 pour son militantisme politique et libéré l'année dernière en congé médical.
L'accord nucléaire entre les Etats-Unis et l'Iran en 2015 avait suscité l'espoir d'une plus grande liberté de l’enseignement en Iran. Mais depuis cet accord, d'autres chercheurs, outre Djalali, ont été emprisonnés ou condamnés. Homa Hoodfar, anthropologue social irano-canadien qui a été arrêté en mars 2016 et accusé de « s’aventurer sur de sujet de féminisme et de sécurité » avant d'être relâché « pour raisons humanitaires », 112 jours plus tard ; Et Mohammad Hossein Rafiee-Fanood, politologue iranien à la retraite, condamné à six ans de prison en mai 2015 pour son militantisme politique et libéré l'année dernière en congé médical.
Hamid Babaei, étudiant iranien en mathématiques et en doctorat dans le domaine de la finance à l'Université de Liège en Belgique, lorsqu'il a été arrêté en août 2013, est toujours en prison pour une peine de six ans pour « espionnage et contact avec des Etats ennemis ». Il a dit avoir été jeté en prison pour avoir refusé d'être un informateur en Belgique pour le ministère iranien des renseignements.
« Les scientifiques iraniens ont accès aux institutions mondiales et aux sites web mondiaux des l'informations scientifiques, mais ils ne jouissent cependant pas de la liberté de désaccord politique. L'accord nucléaire n'a pas changé cette situation d'un pouce », explique Eugène Chudnovsky, physicien à la City University of New York, coprésident du Comité des scientifiques concernés.
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