samedi 18 mars 2017

« La situation des enfants syriens a touché le fond », a déclaré Juliette Touma, porte-parole régionale de l'Unicef, dans un communiqué.

 INDEPENDENT - Des enfants syriens utilisés pour travailler comme gardiens de prison et à des postes de contrôle humains, en 2016,  la « pire année à ce jour », révèle un rapport de l'Unicef. Une nouvelle analyse avant le sixième anniversaire de la guerre civile constate que le nombre d'enfants tués, blessés ou forcés de prendre part à la violence que jamais, est en augmentation.
Un nouvel article de l'Agence des Nations Unies pour l'Aide à l'Enfance (Unicef) a déclaré que l'année dernière, les plus hauts niveaux de violences graves commises contre les enfants syriens ont été enregistrées depuis l'éclatement de la guerre en 2011.

Au moins 652 enfants ont été tués en 2016, mais étant donné que l'Unicef ne consigne que les décès confirmés, le chiffre réel devrait être beaucoup plus élevé, a annoncé l'Agence, lundi. En outre, au moins 850 enfants ont été recrutés par des factions armées pour combattre.
Le nombre de décès enregistrés en 2016 est supérieur de 20 % à celui de 2015 et près de trois fois plus d'enfants ont été forcés de participer au conflit en 2016 par rapport à l’année précédente, ce qui marque une augmentation dramatique des dangers auxquels est confronté ce qui a été qualifié de « génération perdue » de la Syrie.
Des enfants de sept ans seulement ont été forcés par plusieurs groupes rebelles liés à Al-Qaïda et à Isis, de se battre sur la ligne de front ou de servir de kamikazes et de bourreaux.
Durant l’année 2016, le gouvernement syrien, avec l'aide des avions de guerre russes, a continué à bombarder des infrastructures civiles telles que des écoles et des hôpitaux. Au moins 255 enfants ont été tués à l’intérieur ou à proximité des écoles, dont une attaque mortelle à Idlib en octobre qui a tué au moins 26 personnes.
 Le rapport dit que les deux côtés ont montré un « mépris insensible » pour la vie des enfants.
La situation pour ceux qui ne sont pas emmenés au front reste sinistre : en Syrie, au moins 1,7 million d'enfants ne sont pas scolarisés, une école sur trois étant inutilisable. Il y a au moins 2,3 millions d'enfants syriens réfugiés, ailleurs au Moyen-Orient, environ deux tiers de ce nombre étant contraints de travailler au moins à temps partiel pour subvenir aux besoins de leur famille.
« Je ne sais pas comment lire ou écrire - je sais seulement comment dessiner le ciel, la mer et le soleil », a déclaré Fares, un enfant syrien vivant au Liban, âgé de quatre ans.
« ... j'ai servi des haricots, du maïs, de l'houmous, du narguilé, des pommes de terre et des graines. J'ai nettoyé la boutique et j'ai servi de la crème glacée aux enfants. Je ne sais pas comment remplir le cône, mais j'aide [les autres] à le faire. Je veux quitter ma maison. C'est comme une prison ».
Le rapport avertit également que face aux mécanismes de soins médicaux qui s'érodent rapidement en Syrie, davantage d'enfants entrent dans le monde du travail, se marient précocement et participent aux combats. Des dizaines de personnes meurent aussi de maladies évitables, de faim ou parce qu’elles ont marché sur des mines anti personnelles ou sur des sous-munitions tout en jouant.
« L'année dernière a été la pire année depuis le début de la crise, avec des enfants poussés à la dérive - recrutés à un âge de plus en plus jeune, utilisés à des postes de contrôle humains, formés pour utiliser des armes et servant de gardiens de prison. Nous possédons aussi des rapports d'abus sexuel de petites filles par des enfants mineurs, donc c'est très sinistre.
Un rapport publié la semaine dernière par l'organisme de bienfaisance international « Save the Children » a également averti que les jeunes syriens montrent des signes de « stress toxique » qui peut conduire à des problèmes de santé tout au long de leur vie, y compris des difficultés avec la toxicomanie et les troubles mentaux qui continueront à l'âge adulte.
La sanglante guerre civile qui, arrive timidement à sa sixième année, ne montre aucun signe de ralentissement, et a tué plus de 400 000 personnes et expulsé la moitié de la population syrienne de chez eux.
Tous les efforts diplomatiques visant à apporter une paix durable à la crise ont échoué. D'autres pourparlers sont prévus dans les prochaines semaines en Suisse et au Kazakhstan.

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