Le rédacteur réformiste Ehsan Mazandarani a été choqué avec un Taser tout en étant ramené à la prison d'Evine à Téhéran par des agents de l'organisation des renseignements du Corps des gardiens révolutionnaires islamiques (Les Pasdarans), le 11 mars 2017, moins d'un mois après sa libération. « Aux environs de midi, un agent l'a contacté et lui a dit qu'il voulait aller à l’intérieur du garage d'Ehsan », a déclaré Sam Hosseini, le beau-frère de Mazandarani, au Centre pour les Droits de l'Homme en Iran (CHRI). « Quand Ehsan est sorti pour voir ce qui se passait, il a vu plusieurs Pasdarans qui sont alors entrés chez lui ».
« Une dispute a suivi, et l'un des agents, qui a dit son nom, était Mehdi Bahari, et il a donné à Ehsan un choc électrique et l'a emmené de force », a-t-il ajouté.
Mazandarani a entamé une grève de la faim pour protester contre « l'action illégale, politique et arbitraire » au moment de son entrée en prison, a déclaré Hosseini.
« Lorsqu'on a demandé aux agents pourquoi ils arrêtaient Ehsan à nouveau, ils ont simplement dit qu'il y avait eu une erreur et qu'il n'aurait pas dû être libéré », a-t-il ajouté, ajoutant que c'était en fait les Pasdarans (l’IRGC) qui avait commis l'erreur.
Après son procès, Mazandarani a été verbalement informé qu'il aurait dû purger deux ans de prison, mais il a dit avoir reçu une peine plus courte - celle qu'il avait effectivement purgé avant d'être libéré - par écrit.
« Le premier tribunal a condamné Ehsan à sept ans de prison et ensuite lui et son avocat ont été informés que la cour d'appel avait réduit la peine à deux ans de prison », a déclaré Hosseini au CHRI. « Mais quand Ehsan a reçu la véritable décision du tribunal, il a dit qu'il avait été condamné à un an, un mois et 12 jours ».
« Ehsan a correspondu deux fois avec Mme Fattaneh Fattahi, le greffier de la cour, et il a dit que la décision était différente de ce qui lui avait été dit auparavant », a ajouté Hosseini. « Elle a répondu que la décision était ce qu’elle était ».
Avant son arrestation en novembre 2015, Mazandarani était rédacteur en chef du journal réformiste Farhikhtegan. Il n’a pas repris son travail après sa libération, a déclaré Hosseini au CHRI.
Mazandarani a été libéré de la prison d'Evine le 11 février 2017 après avoir purgé un peu plus de 13 mois pour « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale » et « propagande contre l'état ». On lui a également interdit de travailler comme journaliste pendant deux ans.
En 2016, Mazandarani a été hospitalisé à deux reprises au moins pour recevoir un traitement d'urgence en raison des conséquences de la grève de la faim qu’il avait entamé pour protester contre sa condamnation injuste et qui avait mis sa vie en danger.
Lorsque les agents de l'organisation des renseignements de l'IRGC ont arrêté Mazandarani, le 2 novembre 2015, ils ont également arrêté trois autres journalistes: Issa Saharkhiz, Ehsan (Saman) Safarzaei et Afarin Chitsaz lors de la plus grande vague d'arrestations menée par les Pasdarans, depuis 2009.
Le directeur du marketing Davoud Assadi, le frère du journaliste dissident de Paris Houshang Assadi, a également été arrêté ce jour-là.
Source : Le Centre pour les droits de l’homme en Iran
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