Forbes - À la suite de la Journée internationale de la femme, le 8 mars, le calvaire des femmes iraniennes pour obtenir enfin la liberté et les droits qu'elles méritent se poursuit. Cette lutte est celle de toutes les femmes iraniennes.
Les nouvelles concernant la mort de Rahele Zakaie ne signifient rien pour beaucoup de personnes. Un autre être humain parmi les 7,5 milliards maintenant errant sur terre. Elle est morte d'un cancer.
Cependant, sa perte a apporté beaucoup de peine aux femmes qui, ces dernières années, avaient été et ont été détenues dans la prison des prisonniers politiques : la célèbre prison d'Evine à Téhéran, celles qui ont partagé des moments de joie et de larmes avec Rahele.
Son histoire est étrange. Elle a passé de nombreuses années derrière les barreaux. Treize ans de sa courte vie, passés en prison pour vol et crimes liés à la drogue. Elle était toxicomane mais a fait plusieurs cures de désintoxication, et en dépit du fait qu’elle a passé de nombreuses années derrière les barreaux, l'affection des autres pour elle n'a jamais faiblie.
Rahele, une jeune fille de Mashhad dans le nord-ouest de l'Iran, a côtoyé les actes délictueux à un âge précoce en raison de la pauvreté et des antécédents de sa famille dans un tel mode de vie. Quand elle avait seulement 11 ans, ses oncles l'ont utilisée comme couverture pour effectuer un vol à main armée. À 13 ans, on l’a envoyée vivre avec un homme qui a été tué quelques temps plus tard au cours d'un vol à main armée, laissant derrière lui un petit garçon de 1 an. À 16 ans, Rahele a été envoyée derrière les barreaux accusée de vol et charges liées à la drogue.
Cela a été le début de sa douloureuse expérience carcérale par intermittence, d’une prison à l’autre, de cellules d’interrogatoire aux cellules d'isolement. Elle a même revendiqué la responsabilité des narcotiques trouvés dans les affaires de son amie pour la sauver de l’exécution. L'Iran est connu pour exécuter plusieurs centaines de personnes chaque année pour des accusations liées à la drogue, une pratique condamnée par Amnesty International. Ce que Rahele considérait comme le « prix de l'amitié » lui a coûté 10 années atroces derrière les barreaux.
Elle rêvait toujours de protéger son fils et s'inquiétait du sort de la fille de cinq ans de sa sœur, voulant une vie meilleure pour elle. Le père de la petite avait été exécuté et sa mère s'était suicidée. Rahele voulait prendre soin de ces enfants et aussi soutenir son jeune frère jumeau et sa sœur. Elle a été privée de toute visite et a travaillé de longues heures dans la boutique de poupée de la prison de Sari pour payer les frais de téléphone mobile de son fils.
Cependant, comme beaucoup d'autres, les événements de 2009 ont changé la vie de Rahele. Quand les prisons ont été remplies de prisonnières politiques sans moyen de téléphoner à leurs familles, Rahele appelait pour elles. Les autorités l'ont accusée d'avoir eu des contacts avec des détenus liés à l'opposition iranienne, l’Organisation des Moudjahedines du peuple d’Iran (OMPI).
Au cours de cette période, elle ne rêvait que d'apprendre et désirait devenir une défenderesse des droits humains. Elle a cessé de se droguer une fois de plus et a consacré son temps à lire des livres.
Elle aspirait vraiment à écrire son histoire et surtout celle de femmes dans diverses prisons à travers le pays. Une fois, elle a rédigé un rapport en deux parties sur la prison de Gharchak, située au sud-est de Téhéran, publié dans le Focus du Site web des Femmes Iraniennes.
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