Les récents propos d’Hassan Rohani, avertissant les États-Unis de ne pas jouer avec la queue du lion, ont suscité de nombreuses réactions, tant à l’échelle nationale qu'internationale, certains suggérant que les propos indiquent la double stratégie de Rohani. Mais existe-t-il vraiment une stratégie ?
Quelle stratégie ?
Embourbé dans une multitude de crises nationales et internationales, le régime est totalement incapable de formuler une stratégie ou d'une feuille pour s’en sortir. Une réalité que même les experts politiques et économiques du régime sont obligés de reconnaitre à présent. Selon les responsables du régime, cela fait 40 ans que la question de la reprise des relations politiques avec les États-Unis est sur la table comme une impasse irrésolue. D'une part, le régime a désespérément besoin de tenir des pourparlers et d'établir des relations avec les USA, mais d'autre part, il est pris en otage par ses propres slogans, notamment « A bas l'Amérique ». Avec la résurgence de la question, une confusion stratégique totale règne au sein du régime.
Embourbé dans une multitude de crises nationales et internationales, le régime est totalement incapable de formuler une stratégie ou d'une feuille pour s’en sortir. Une réalité que même les experts politiques et économiques du régime sont obligés de reconnaitre à présent. Selon les responsables du régime, cela fait 40 ans que la question de la reprise des relations politiques avec les États-Unis est sur la table comme une impasse irrésolue. D'une part, le régime a désespérément besoin de tenir des pourparlers et d'établir des relations avec les USA, mais d'autre part, il est pris en otage par ses propres slogans, notamment « A bas l'Amérique ». Avec la résurgence de la question, une confusion stratégique totale règne au sein du régime.
L'enchevêtrement d'une stratégie
Le site de la diplomatie iranienne (irdiplomacy.ir) a écrit, le 17 juillet 2018, dans un article intitulé « Un chemin difficile vers la paix » : « Les responsables iraniens souffrent d'une confusion stratégique. Les 40 années passées à scander « A bas l'Amérique » ont été vaines. L'aversion que l'on constate dans les relations américano-iraniennes est le résultat d'une approche noir-blanc de la politique, et maintenant nous avons besoin d'une approche grise pour nous en débarrasser. S'il a été décidé de tenir des pourparlers, ce qui semble être à l'ordre du jour, alors ne compliquons pas les choses. Nous ferions mieux de ne pas tenir des pourparlers de dernière minute, sinon nous serons une fois de plus obligés d'accéder à une diplomatie d’urgence. Nous devons entrer directement dans des négociations gagnant-gagnant au lieu de compter sur des médiateurs qui demandent leur propre part. »
Le site de la diplomatie iranienne (irdiplomacy.ir) a écrit, le 17 juillet 2018, dans un article intitulé « Un chemin difficile vers la paix » : « Les responsables iraniens souffrent d'une confusion stratégique. Les 40 années passées à scander « A bas l'Amérique » ont été vaines. L'aversion que l'on constate dans les relations américano-iraniennes est le résultat d'une approche noir-blanc de la politique, et maintenant nous avons besoin d'une approche grise pour nous en débarrasser. S'il a été décidé de tenir des pourparlers, ce qui semble être à l'ordre du jour, alors ne compliquons pas les choses. Nous ferions mieux de ne pas tenir des pourparlers de dernière minute, sinon nous serons une fois de plus obligés d'accéder à une diplomatie d’urgence. Nous devons entrer directement dans des négociations gagnant-gagnant au lieu de compter sur des médiateurs qui demandent leur propre part. »
Les propos de Rohani et de Khamenei doivent être interprétés à la lumière du climat qui règne en Iran. Alors que Rohani parle de bloquer le détroit d'Ormuz pour obtenir les faveurs des forces du régime et remonter leur moral, quelques jours plus tard il est obligé de ravaler ses mots avec des propos ridicules : « Par bloquer le détroit, je ne voulais pas signifier bloquer le détroit d'Ormuz, car il y a beaucoup de détroits et Ormuz n'en est qu'un parmi tant d’autres ! »
Le 22 juillet 2018, Rohani a une fois de plus menacé les États-Unis, le mettant en garde de « ne pas jouer avec la queue du lion ». Des propos qui ont suscité une réaction rapide de la part du président américain et des intimes de Rohani, le critiquant d’avoir tenu des propos provocateurs dans une pareille situation.
Il semble que les responsables du régime n'ont pas pleinement pris conscience de la page qui a été tournée et qu'ils ne peuvent plus intimider les autres pays. Alors que la politique de complaisance de l'Occident a cessé, les mollahs commencent à comprendre que de tels propos couteront dorénavant chers pour le régime.
Les médias affiliés à Khamenei se félicitent des propos de Rohani
Les médias affiliés à Khamenei ont applaudi Rohani pour sa récente prise de position, affirmant que c'est la bonne voie à suivre. Cela pourrait être interprété comme la stratégie adoptée au sein du régime, surtout si l'on considère que Khamenei avait également recommandé, dans son discours du 21 juillet, de ne pas mettre fin aux pourparlers avec l'Europe, tout en ne liant pas l'économie du pays à ces pourparlers. Des propos qui suggèrent avant tout une stratégie incertaine découlant, selon les experts du régime, de la confusion stratégique du pouvoir iranien.
Que disent les experts du régime ?
« Bien que nous ne soyons pas autorisés à vendre du pétrole et à importer les produits nécessaires, nous devrions être reconnaissants à la Russie de nous fournir des biens pour que nous ne mourions pas de faim. En ce moment, nous sommes dans une situation où nous devons choisir entre le mauvais et le pire. C'est pourquoi nous devons donner notre pétrole à la Russie et importer en retour les produits nécessaires », a déclaré ironiquement le membre du Parlement des mollahs, Hedayatollah Khademi, le 16 juillet 2018.
Le même jour, le député pro-Khamenei Gholamali Jafarzadeh a déclaré : « ceux qui encouragent la tenue de pourparlers avec les États-Unis devraient garder à l'esprit que l'éviction des pasdaran et du vilayat-e-faqih (Guide Suprême), qui sont les acquis de la révolution depuis 40 ans, sont les premières des 12 conditions exigées par l'ennemi ».
Il n'est donc pas exagéré d’affirmer que le régime n'est pas en mesure de revendiquer une stratégie ou une feuille de route.
Le régime dispose-t-il d'une autre option ?
Outre ce qui a déjà été évoqué, il y a une autre option en cours de discussion au sein du régime. Proposée par le président du Parlement des mollahs, Ali Larijani, la solution suggère de mettre de côté les différents et de se tourner vers le développement du pays. Comme si les factions rivales peuvent effectivement mettre de côté leurs luttes intestines pour adopter une politique commune face aux crises qui ébranlent les fondements du pouvoir.
Il n'est pas nécessaire de faire beaucoup d'efforts pour prouver qu'une telle formule ne peut fonctionner pour les factions du régime qui se déchirent pour une plus grande part du pouvoir. Larijani explique toutefois les obstacles de la mise en œuvre de sa proposition : « Pour réussir dans de telles conditions, il faut d'abord parvenir à une compréhension commune de la situation, de sorte qu'au lieu de nous employer à des jeux politiques superficiels et immatures, nous mettions tous nos efforts dans le développement intérieur. »
En d'autres termes, cela signifie que même si le régime arrive à surmonter sans dommage les obstacles, il sera toujours confronté à un conflit d'intérêts des factions rivales qui empêche tout progrès. Une triste réalité pour les mollahs qui se voient empêtré dans d’inextricables impasses successives.
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