Pour protester contre les frais de transport inchangés et la hausse des prix, les camionneurs iraniens viennent d'entamer une nouvelle série de grèves. Dans une interview accordée à l'agence de presse officielle ILNA le mercredi 25 juillet 2018, le président de l’Association des conducteurs de camion de l'Iran, 'Ahmad Karimi', a accusé le ministère de l'Industrie du régime des mollahs de ne pas remplir ses obligations, affirmant que « la plupart des insatisfactions sont liées à l’attitude du ministère de l'Industrie, des Mines et du Commerce, car le ministère n'a pas tenu ses engagements. »
La hausse des prix des pneus de camions et des pièces détachées est l'une des principales préoccupations des camionneurs en grève qui exigent des pneus de camions à des prix subventionnés.
Selon les conducteurs de camions, l'insuffisance de l'offre a conduit à un marché noir des pneus de camions, avec une pénurie de devises étrangères subventionnées pour l'importation de pneus de camions et/ou une distribution insuffisante de pneus importés à blâmer.
Lors d'une réunion de la commission de construction du parlement le mardi 24 juillet 2018, le vice-président, Abolfasl Mousav, a souligné les exigences des conducteurs de camions, affirmant que « sur les cinq millions de pneus de camions demandés chaque année dans le pays, seul un million et demi sont produits localement et le reste doit être importé ».
Le président de l’Association des conducteurs de camion croit que les pneus de camions subventionnés sont encore mal distribués, affirmant que « le ministère de l'Industrie, des mines et du commerce a dressé une liste montrant comment les pneus subventionnés ont été distribués. Selon cette liste, il devient évident que 95 % des pneus distribués appartiennent à des véhicules de tourisme, alors que les pneus de véhicules poids lourds ont été distribués de façon très limitée ».
Le président de l'Association des conducteurs de camions souligne les politiques non transparentes du ministère de l'Industrie en ce qui concerne le respect de ses engagements, affirmant que « le ministère n'a distribué des pneus de camions que dans quatre grands terminaux à travers le pays, en dépit de notre accord antérieur selon lequel chaque conducteur de camions était censé avoir un accès direct à des pneus subventionnés ». Karimi conclut alors que « considérant le fait que le ministère de l'Industrie n'a pas respecté ses engagements en matière de distribution de pneus et de pièces détachées pour véhicules poids lourds, il est fort probable qu'il y aura une augmentation du prix des pneus de camions, ce qui préoccupe beaucoup les conducteurs de camions. »
Le mardi 24 juillet 2018, l'agence de presse officielle ILNA a rapporté que les conducteurs de camions, dans de nombreux terminaux de grandes villes, ont cessé de travailler et refusent de charger leurs camions en signe de protestation. L’information a toutefois été retiré du site Web de l'agence de presse peu de temps après. Selon l'ILNA, les conducteurs de camions avaient stationné leurs camions sur le bord des routes, exhortant leurs collègues à se joindre aussi à la grève.
Toujours à cet égard, le Syndicat libre des travailleurs iraniens a rapporté mardi, par le biais de sa chaîne Telegram, que les conducteurs de camion de Farokhshahr -- Chaharmahal et de la province de Bakhtiari -- Marand, Qazvin et Ispahan avaient cessé de charger leurs camions. Selon le rapport, des pneus de camions subventionnés ont parallèlement été distribués dans le terminal de Machhad, une mesure visant à encourager les conducteurs de camions à briser leur grève.
Ali Bakhtiar, député des mollahs, a indiqué mardi que « l'augmentation des péages routiers, des prix des pièces détachées des camions, des primes d'assurance et des frais d'entretien des camions » est à l'origine des protestations des conducteurs de camions, affirmant que certains des problèmes ont déjà été résolus.
Outre l'augmentation des prix des pneus de camions et des pièces détachées, l'établissement de frais de transport basés sur la formule de mesure tonne-kilomètre est l'une des principales exigences des conducteurs de camions en grève.
L'agence de presse officielle ILNA a rapporté mardi qu' « une nouvelle série de grèves nationales des conducteurs de camions et des travailleurs du transport routier a été lancée après que les promesses faites par les députés, le chef de l'Organisation de la sécurité sociale et les représentants du gouvernement n'ont pas donné de résultats tangibles ».
La première étape de la grève des conducteurs de camion a commencé à la fin mai et a duré onze jours. La nouvelle série de grèves montre cependant que le gouvernement n'a pas été en mesure de satisfaire les préoccupations des conducteurs de camion.
Il était évident dès le début qu'une augmentation de 20 % des taux de fret appliqués par le gouvernement n'allait pas satisfaire les conducteurs de camion qui demandaient une augmentation de 40 à 50 %.
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