“Les dirigeants qui décident du salaire minimum devraient essayer de survivre une semaine avec un tel salaire.»
Alors que les fluctuations économiques en Iran et la réévaluation substantielle de la valeur des devises étrangères pèsent sur les salaires du pays, il n’y a eu qu’une augmentation de 10 et 20 pour cent du salaire des enseignants et des ouvriers respectivement. Cependant, dans une situation où le coût de la vie a grimpé en flèche, de telles augmentations sont insuffisantes pour survivre.
Le 17 juillet 2018, l’agence de presse ILNA a attiré l’attention sur la campagne en ligne « dites non à votre paie » lancée par les enseignants. Elle a cité Reza Moslemi, un membre du syndicat des enseignants d’Hamedan : « Cet acte spontané est la réaction rationnelle des enseignants suite à la baisse significative de leur pouvoir d’achat de ces derniers mois. »
Alors que les enseignants attendent du gouvernement qu’il essaie au moins de maintenir leurs conditions de vie au même niveau, ils doivent tout à coup faire face à une situation où le gouvernement, qui s’était vanté d’avoir maintenu le taux d’inflation à un seul chiffre, a perdu le contrôle de l’économie. Par conséquent, les salaires les plus bas, dont ceux des enseignants et des ouvriers, qui étaient déjà sous le seuil de pauvreté, tombent encore plus bas et sont au bord de la indigence. »
Moslemi a souligné que maintenir le pouvoir d’achat était bien plus important qu’augmenter les salaires. Il a affirmé : « Même les promesses d’une augmentation de salaire n’ont pas été tenues. Alors que les salaires des employés du gouvernement devaient être augmentés de six à vingt pour cent, les enseignants n’ont eu droit qu’à dix pour cent d’augmentation. Cela ne leur permettra en aucun cas de subvenir à leurs besoins. »
Moslemi a ensuite expliqué pourquoi cette récente augmentation est insuffisante : « Selon la loi des services d’État sur la gestion, les salaires des employés du gouvernement devaient être augmentés proportionnellement au taux d’inflation dans le pays. La question maintenant est de savoir comment un petit 10 pour cent d’augmentation de salaire pour les enseignants peut être proportionnel au taux d’inflation dans le pays. Combien cette augmentation va-t-elle couvrir du coût de la vie, coût qui a été multiplié sur une courte durée ? Cette petite augmentation sera-t-elle suffisante ? Et plus important, est-ce que les dirigeants qui ont pris cette décision pourraient vivre une semaine avec un tel salaire ? Pourquoi devraient-ils toujours profiter des bénéfices alors que la population souffre de l’austérité ? »
Moslemi a ensuite souligné l’inefficacité du système budgétaire du pays : « Pendant des années, le système de gestion du ministère de l’Éducation a essayé en vain de convaincre le gouvernement d’allouer une somme équitable et juste du budget du pays au ministère. Cela fait des années que des entités quasi gouvernementales « spéciales », qui ne sont d’aucune utilité pour le pays, sont financées à un niveau bien plus élevé que le ministère de l’Éducation. Et ce, malgré le fait que la plupart des sociologues et des politiques pensent que le ministère de l’Éducation est le plus important et une entité fondamentale dans n’importe quel pays. »
« Donc, de combien a baissé le pouvoir d’achat des enseignants dans de telles circonstances ? Pour répondre à cette question, nous devons mettre de côté l’augmentation récente et descendre dans la rue pour comprendre comment les enseignants se sentent vraiment concernant leur moyen de subsistance. »
Moslemi compare le pouvoir d’achat actuel des enseignants à celui de 2011 : « 2011 est l’année où les fluctuations des devises ont commencé, avec le dollar américain qui est passé de 10 000 à 20 000 rials iraniens. Néanmoins, le salaire moyen des enseignants à cette époque était de 900 dollars par mois. Aujourd’hui, pourtant, le salaire des enseignants est de 300 dollars par mois, même s’il reçoit trois millions de tomans par mois. »
« La baisse significative du pouvoir d’achat est économiquement non-conventionnel, il fait l’effet d’un tremblement de terre important qui bouscule tous les aspects de la vie des Iraniens. »
« Tous les salaires, dont ceux des enseignants, souffrent de ces évènements soudains dans l’économie du pays et personne n’en prend la responsabilité. Alors que le gouvernement blâme les retraités, les députés pointent du doigt le gouvernement. Nous, les salariés, sommes ceux qui en souffrent. »
« Il faut résoudre les problèmes économiques, sans quoi, les autres problèmes ne seront pas résolus non plus, même si les salaires des enseignants sont de nouveau augmentés de dix pour cent. »
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