Les dirigeants de journaux iraniens sont mécontents de la cherté du papier et du manque qui en résulte dans le pays. Ils avertissent que les journaux devront soit réduire leur nombre de pages, ou pire encore, les fermer complètement parce qu'en deux mois le prix du papier a augmenté de 4000 tomans par kilo.
De nombreux organes d'information, en particulier ceux qui ne sont pas gérés par l'Etat, sont maintenant au bord de la faillite ; par exemple, « Hambastegi » a dû fermer en raison de problèmes financiers ; « Hamshahri » et « Sazandegi » ont dû retirer 8 pages de leurs publications en raison des problèmes économiques en cours ; « Sharq » a dû fermer complètement ; et « Haft-e-Sobh » a dû augmenter ses prix pour compenser les coûts élevés.
De nos jours, il est très rare de trouver des papiers qui correspondent à la monnaie nationale, sur les marchés iraniens. Les médias non gouvernementaux sont tous à une croisée des chemins : arrêter leurs publications, ou augmenter leurs prix ; avec les conditions difficiles qui tournent autour du papier d'une part, et le manque de confiance quant à sa gestion d'autre part, la plupart des médias optent pour la première option (c'est-à-dire pour la fermeture).
Il y a deux mois, le prix du papier était de 2200 tomans ; il y a quelques jours, il était de 4370 tomans ; et maintenant, il vaut 6200 tomans la rondelette !
Compte tenu de ces chiffres, « Kar-o-Karegar »’ n'a pas non plus été en mesure de publier quoi que ce soit le mercredi 25 juillet. Esrafil Ebadati, directeur général de ce journal, déclare : « Nous n'avons pas pu trouver de journaux sur le marché ces deux derniers jours. Même les points de vente qui ont du papier en stock ont décidé de les conserver pour le moment. De plus, les entreprises dans lesquelles nous achetons souvent nos papiers en monnaie nationale ne fournissent plus à personne un kilo de papier. »
Le directeur général de « Sharq », Mehdi Rahmanian, estime que le problème vient de la corruption : « Un nombre limité de personnes ont reçu de la monnaie nationale pour l'importation de papier, mais soit elles n'en importent pas du tout, soit elles les vendent à des prix plus élevés. Avec une telle corruption et l'absence de contrôle, de telles questions surgissent non seulement en ce qui concerne le papier, mais aussi dans bien d'autres domaines.
Mansour Mozafari, directeur de « Afrab-e-Yazd », condamne le gouvernement ainsi qu'un système corrompu derrière la plupart des organes d'information : « Malheureusement, nos monnaies de 4200 et 3800 tomans circulent entre les mains de courtiers corrompus qui importent tout un tas de documents pour les stocker dans des endroits inconnus, ce qui nous empêche de publier notre matériel. Ceci, parmi d'autres questions, provient principalement du ministère de la Culture et de l'orientation islamique qui dépense le budget national pour de nombreuses dépenses inconnues. »
Une fin prématurée
Mozafari estime que la persistance de la situation entraînera la fermeture de nombreux journaux, en plus de ceux gérés par les marchands corrompus : « Les points de vente qui sont indépendants, efficaces et à l’adresse de la population ne pourront pas survivre cette année ; les seuls qui le pourront, sont ceux qui sont gérés par des courtiers en publicité qui continuent d’arnaquer la population avec le soutien du ministère de la Culture et de l'orientation islamique. »
Selon le journal « Mehr », le directeur de « Kar-o-Karegar » croit que : « La crise du papier a été créée parce que le gouvernement donne sa monnaie à toutes sortes d'acheteurs qui ne réfléchissent pas et n'ont pas de plan. »
Rahmanian (directeur général de 'Sharq") souligne que le papier est un produit essentiel pour le marché, et nous rappelle que le gouvernement est bien conscient des montants nécessaires pour les agences de presse, et qu'il peut donc facilement subvenir à leurs besoins s'il le veut vraiment. Il prédit qu'avec la négligence du gouvernement à l'égard des journaux non gouvernementaux, seulement 4-5 survivront à cette crise : « Nous nous dirigeons vers une fin prématurée de nos journaux dans ce pays, en particulier les journaux indépendants. »
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