L'ancien rédacteur en chef du magazine politique Sedaye Parsi (Persian Voice), Masoud Kazemi, a été arrêté le 22 mai 2019, car il était dans l’impossibilité de payer une caution, a appris le Centre pour les droits de l'homme en Iran (CDHI).
Lors de l'audience, le juge-président, Mohammad Moghiseh, a également insulté Kazemi et affiché un comportement « incroyablement étrange », selon son avocat.
« Lors de l'audience… devant la 28e chambre du tribunal révolutionnaire, la caution a été augmentée, passant de 100 millions de tomans [21 330 €] à un milliard de tomans [213 314 €]. Il a donc été placé en détention et envoyé à la prison d’Evine », a tweeté l'avocat de Kazemi, Ali Mojtahedzadeh.
Le tweet de Mojtahedzadeh a laissé entendre que son client n’était pas en mesure de verser le montant élevé de la caution.
« Le comportement affiché par le juge Moghiseh était absolument indigne d'un juge, en particulier d'un religieux », a déclaré Mojtahedzadeh dans un autre tweet. « Il a insulté Masoud Kazemi lors du procès et a eu une conduite incroyablement étrange ».
« Je n'ai jamais vu un tel comportement lors d'un procès », a-t-il déclaré lors d'un entretien avec l'Agence de presse islamique (IRNA), un média officiel. « À la fin du procès, quand on m'a autorisé à présenter une défense, j'ai déclaré que le tribunal s'était écarté de la justice ».
Le juge Moghiseh est connu pour sa soumission aux pressions des services du renseignement dans des affaires politiquement sensibles, suite aux plaintes des pasdarans ou du ministère du renseignement, portées contre des détenus pacifiques, y compris des journalistes, des militants et des dissidents.
Selon des témoignages cités par Justice for Iran, une organisation qui a mené des recherches approfondies sur l'exécution de milliers de prisonniers politiques en Iran dans les années 80, Moghiseh a également joué un rôle important dans la torture et la persécution des prisonniers politiques dans les prisons de Gohardasht, Evine et Ghezelhesar à cette époque.
Kazemi était initialement accusé de « publication de mensonges », « d'insulte du Guide suprême et responsables officiels » et de « propagande contre l'État », mais lors du procès, il a été informé d'une nouvelle accusation portée contre lui : « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale », selon Mojtahedzadeh.
Ancien journaliste ayant travaillé pour plusieurs grands journaux réformistes, dont Ghanoon et Shargh, Kazemi a été arrêté le 6 novembre 2018, en raison de ses tweets sur la corruption présumée au ministère de l’industrie, des mines et du commerce et pour avoir interrogé le conseiller du président Hassan Rouhani, Hesamoddin Ashena, à propos des meurtres de dissidents iraniens à la fin des années 1990.
Il a été libéré sous caution cinq jours plus tard.
L'avocat a également tweeté qu'il avait eu une semaine pour présenter une défense écrite, après quoi le tribunal rendrait un verdict.
Source : Le Centre pour les droits de l’homme en Iran
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