Une chanteuse iranienne a été poursuivie pour avoir chanté au cours d'une visite guidée dans le village d'Abyaneh, dans le centre de l'Iran.
Dans les commentaires rapportés par l'agence de presse officielle Tasnim, Ali Isfahani, procureur d'Ispahan, a déclaré : « L'affaire préliminaire concernant cet incident a été classée dans le rapport du service du renseignement pour la sécurité publique et le procureur de Natanz en assure le suivi ».
La chanteuse, Neghar Moazzam, s'était rendue à Abyaneh, le vendredi 17 mai 2019, pour une visite guidée. Elle a chanté en solo dans ce village historique et continue de chanter dans cette région. Un clip vidéo du chant en solo de cette personne lors du rassemblement des habitants de ce village a été publié sur les médias sociaux.
Fereydoon Allahyari, directeur général du patrimoine culturel de la province d'Ispahan, a déclaré à ce sujet : « Les guides touristiques sont agréés et ils sont informés des règles et réglementations professionnelles afin que les normes islamiques soient respectées. Ils sont tenus pour responsables des incidents survenus lors de ces visites ».
Le responsable de la prière de vendredi de Natanz, Ruhollah Amini, a également réagi à cette nouvelle. Il a déclaré : « Je condamne cette mesure éhontée et j'ai suivi cette question par les voies appropriées. Les responsables effectuent le suivi de cet incident ... Les services judiciaires, le département du renseignement et les forces de sécurité officielles sont obligés de faire face à de tels incidents irrespectueux. Le chef du village et les responsables d’Abyaneh sont tenus d'empêcher cette mesure éhontée. La principale personne impliquée fait actuellement l'objet de poursuites ». (Agence de presse officielle Fararu - 21 mai 2019)
Les chanteuses iraniennes ont toujours été censurées.
Le 31 Mars, 2019, chanteuse, Soheila Golestani a publié une déclaration sur sa page privée, informant le public de sa poursuite. Elle a déclaré avoir été convoquée par la 16e chambre du tribunal d’Isfahan pour interrogatoire. Elle a été accusée d'avoir violé une interdiction religieuse, en public. Mme Golestani a répété que la raison de sa persécution était d’avoir chanté et d'avoir affiché sa voix sur Internet.
Le 3 février 2019, la division de la musique du ministère de l'orientation a suspendu les activités d'un groupe pop dirigé par Hamid Asgari, simplement parce qu'une chanteuse chantait en solo pendant quelques secondes, a rapporté Al Arabiya Farsi, le 3 février 2019.
En janvier 2019, le metteur en scène et dramaturge iranien Mohammad Rahmanian a été accusé de « propagande contre l'État » à la suite d'une plainte déposée par les pasdarans pour avoir prétendument mis en scène une soliste féminine dans sa pièce.
Il a également été arrêté et libéré plus tard dans la journée après avoir été convoqué devant un tribunal de Téhéran, le 6 janvier 2018, afin de répondre à des questions concernant la pièce « Old Songs : Paykan Javanan ».
Depuis le début du régime clérical, les femmes n’ont pas été autorisées à chanter en solo devant un public mixte. La pratique n'est pas spécifiquement dictée par la loi iranienne, mais pourrait être considérée par les autorités comme un affichage public d'immoralité, qui peut être puni par une peine de prison.
Le Guide suprême du régime, Ali Khamenei, affirme que la voix des femmes ne doit pas susciter de plaisir chez ceux qui écoutent et qu’elle ne doit être liée à aucune forme de corruption. Les femmes n’ont pas le droit de chanter si leur chant mène à la corruption et à la convoitise.
Source : Les droits de l’homme en Iran
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