The Times – Par Struan Stevenson* - Les informations selon lesquelles des agents du ministère iranien du Renseignement pourraient opérer à Glasgow ne devraient pas surprendre les observateurs du régime des mollahs. En 2013, le gouvernement américain a publié un rapport intitulé « Ministère iranien du Renseignement et de la Sécurité : un profil » après des recherches exhaustives menées par le Pentagone et la Bibliothèque du Congrès.
Il a constaté que la tâche principale des agents du ministère du Renseignement (Vevak) était d'identifier et d'éliminer les opposants au régime dans le pays et à l'étranger, la première cible étant le principal mouvement d'opposition démocratique, les Moudjahidine du peuple d'Iran (OMPI) et sa dirigeante charismatique basée à Paris, Maryam Radjavi.
Les Etats-Unis ont identifié deux agents du Vevak au Royaume-Uni qui, selon eux, espionnaient les camps de l'OMPI en Irak et en Albanie.
La même année, le rapport du ministère allemand de l'Intérieur sur la protection de la Constitution déclarait que la priorité du renseignement iranien était « de combattre l'opposition dans le pays et à l'étranger ».
En juin dernier, la police allemande a arrêté un diplomate de l'ambassade d'Iran à Vienne. Deux présumés kamikazes iraniens ont affirmé qu’il leur avait donné un dispositif et leur avait dit de le faire exploser lors d'un rassemblement de l'opposition iranienne près de Paris, auquel participaient des hommes politiques, comme Rudy Giuliani et Newt Gingrich. En tant qu'opposant de longue date au régime fasciste en Iran, j'y étais moi-même aussi.
Les auteurs présumés des attentats ont été inculpés de terrorisme et attendent d'être jugés. Des mesures similaires ont été prises contre les complots terroristes iraniens aux États-Unis, au Danemark, en Bulgarie, aux Pays-Bas et dans d'autres pays européens, qui ont imposé leurs propres sanctions au régime iranien et mis certains de ses agents sur liste noire.
Quand je présidais la délégation du Parlement européen pour les relations avec l'Irak et l'intergroupe des Amis d'un Iran libre de 2009 à 2014, la police de Strathclyde [en Ecosse] m'avait averti que je pouvais être une cible. Après avoir publié des articles accusant les mollahs de faire la guerre cybernétique en Occident, j'ai retrouvé mon site web effacé, avec 20 années d'archives perdues. Cela a été identifié comme une attaque malveillante.
Il est tout à fait plausible que le Vevak ait des agents qui poursuivent des opposants au régime en Écosse. Mike Pompeo, le secrétaire d'État américain, qualifie le régime iranien de « commanditaire du terrorisme international ». L'administration Trump vient d'ajouter le Corps des gardiens de la révolution (pasdaran), l'équivalent de la Gestapo de ce régime, à sa liste noire terroriste.
Les pasdaran contrôlent presque tous les aspects de l'économie iranienne et son inscriptions sur la liste noire pourrait être fatale au régime. Pour autant, en Écosse, les partisans du mouvement d'opposition doivent se tenir en état d'alerte maximal.
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* Struan Stevenson est le coordinateur de la Campagne pour le changement en Iran et un conférencier sur le Moyen-Orient. Il a été député européen écossais de 1999 à 2014.
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