lundi 25 mai 2020

Eligible à la grâce, un prisonnier politique reste pourtant en prison


Barzan MohammadiCSDHI - Le prisonnier politique Barzan Mohammadi est privé de permission de sortie alors qu'il a purgé plus de la moitié de sa longue peine de 42 mois. Les autorités ont également refusé sa libération conditionnelle ou anticipée.

Barzan Mohammadi et sa famille ont été informés le 13 mars 2020 qu'il pouvait partir en permission à condition de verser une caution de 200 millions de tomans (42 700 €).
Mais Amin Vaziri, le procureur adjoint chargé de la surveillance des prisonniers politiques, s'est finalement opposé à l'octroi d'une permission de sortie à M. Mohammadi après que sa famille se soit rendue trois fois à Téhéran pour suivre cette affaire.
Sa famille et son avocat ont par la suite découvert que le nom de Barzan figurait sur la liste des personnes pouvant prétendre à la grâce depuis le 24 mars, mais aucune mesure n’a été prise pour sa libération. On ignore quelle agence de renseignement ou qui a entravé la procédure.
Barzan Mohammadi, âgé de 41 ans et originaire de Sarvabad dans la province du Kurdistan, a été arrêté lors des manifestations à l'échelle nationale en août 2018 pour ses activités dans le cyberespace. Le tribunal de première instance l'a reconnu coupable « d'association et de collusion en vue de porter atteinte à la sécurité nationale » et de « propagande contre l'État », et l'a condamné à six ans de prison.
La Cour d'appel s'est réunie le 25 février 2019 et a commué sa peine en 3 ans et six mois.
Barzan Mohammadi et Alireza Shir-Mohammadi ont été transférés au pénitencier du Grand Téhéran en violation du principe de la catégorisation des détenus en fonction de leurs délits. Pour protester contre les conditions carcérales inadaptées et pour rejeter leur demande de transfert à Evine, les deux détenus ont entamé une grève de la faim.
Alireza Shir-Mohammadali n'a pas répondu à sa demande car il a été assassiné en prison l'année dernière par deux détenus dangereux reconnus coupables de crimes violents. M. Mohammadi avait précédemment publié une lettre ouverte expliquant les détails du meurtre de M. Shir-Mohammadali.
Il a ensuite été transféré du pénitencier du Grand Téhéran à la prison d'Evine.
En février 2020, M. Mohammadi et trois autres détenus d'Evin ont entamé une grève de la faim pour protester contre le fait que les autorités ne leur accordent pas de libération conditionnelle, ignorent les demandes des prisonniers politiques, ne séparent pas les prisonniers en fonction de la catégorie de leurs crimes, prononcent de lourdes peines de prison, confirment les décisions des tribunaux de première instance sans qu'elles soient examinées par la Cour d'appel, etc.
Barzan Mohammadi est actuellement détenu dans le quartier 4 de la prison d'Evine.
Source : Iran HRM

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