mercredi 6 mai 2015

Maryam Radjavi dans un colloque au Sénat à Paris : Le régime iranien n’est pas un allié de l’Occident

 - Au lieu de lutter contre Daech, pour étendre son hégémonie en Irak et en Syrie, il mène une épuration des sunnites.
- Prolonger de six ou neuf mois la date butoir pour un régime qui a trompé et dissimulé pendant trente ans, n’est pas une solution. La seule garantie, c’est l’application complète des six résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, l’arrêt complet de l’enrichissement et la fermeture des sites nucléaires.
Dans un colloque organisé au Sénat à Paris le 5 mai, sur « L’intégrisme islamiste, du Moyen-Orient à nos communes, les défis, les solutions », Maryam Radjavi, Présidente élue de la Résistance iranienne, a déclaré : « La dictature religieuse en Iran est le principal facteur d’instabilité régionale. L’hypothèse de considérer le régime iranien comme un allié naturel de l’Occident en raison de la lutte contre Daech, est une erreur dangereuse. Car les mollahs veulent étendre leur hégémonie en Irak et en Syrie. Plutôt que de combattre Daech, ils ont mené une terrible épuration des sunnites. »
 Soulignant que la coalition arabe a renversé les calculs des mollahs pour s’emparer du Yémen, Mme Radjavi a indiqué qu’en Irak et en Syrie chasser le régime iranien, armer les tribus sunnites irakiennes pour combattre Daech et aider l’opposition modérée syrienne à écarter la dictature de Bachar-Assad permettront de porter des coups à l’intégrisme et à l’extrémisme. Comme elle l’a fait le 29 avril dans une audition à la Chambre des Représentants américaine, elle a précisé que « l’intégrisme islamiste et son terrorisme qui dominent la région depuis l’arrivée du régime des mollahs en Iran, disparaitront quand ce régime disparaitra ».
 Invitée par le Comité français pour un Iran démocratique (CFID), Mme Radjavi a expliqué que le régime de Téhéran est profondément instable et que par une propagande mensongère il veut se faire passer pour une super puissance régionale. Or, sans son ingérence et sans la bombe atomique, le pouvoir du guide suprême va fondre rapidement. De même il y a eu plus 1500 exécutions sous le mandat de Rohani et c’est pour cela que le régime se sent plus que jamais vulnérable devant la Résistance.
 Dans ce colloque qui se tenait sous la houlette du sénateur Alain Néri, président du CFID, et de son collègue Bernard Fournier, également membre de l’APCE, des personnalités politiques et sociales ont pris la parole, comme Sid Ahmed Ghozali, ancien Premier ministre algérien, Nadir Hakim, Secrétaire de la délégation politique de la Coalition nationale de la révolution syrienne, Jean-François Legaret, maire du 1er arrondissement de Paris, Jean-Pierre Bequet, ancien maire d'Auvers-sur-Oise, Aude du Thuin, fondatrice de Osons la France, ainsi que la philosophe Cynthia Fleury. Des sénateurs de diverses tendances politiques ainsi que l’ancien sénateur Jean-Pierre Michel et l’ancien député François Colcombet, comptant tous deux parmi les fondateurs du CFID, ont assisté à cette conférence.
 Concernant la question nucléaire, Mme Radjavi a détaillé le point de vue de la Résistance iranienne en huit points :
1-Les mollahs considèrent la bombe atomique comme une garantie de leur survie et un moyen pour dominer la région. La fatwa de Khamenei sur l’interdiction de l’arme nucléaire par l’islam est une tromperie. Khomeiny avait appris à Khamenei que pour les intérêts du régime « le guide suprême peut annuler les engagements religieux pris devant le peuple ».
2-Le projet nucléaire va à l’encontre des intérêts nationaux et le peuple iranien est profondément opposé à ce programme. Contrairement à ce régime, nous voulons un Iran démocratique et non-nucléaire.
3- La bombe atomique, les violations des droits de l’homme, l’exportation de l’intégrisme et du terrorisme sont les quatre piliers de la théocratie en Iran. Le respect des droits de l’homme en Iran et l’éviction des mollahs d’Irak, de Syrie, du Liban, du Yémen et d’Afghanistan sont de vrais critères démontrant que le régime a bien renoncé à la bombe. Toute autre chose, sous n’importe quel prétexte, est seulement un leurre et revient à accepter la catastrophe des mollahs armés de la bombe.
4- Prolonger de six ou neuf mois le "breakout time" (le temps nécessaire pour accéder à l'arme nucléaire) pour un régime qui a trompé et dissimulé pendant trente ans, n’est pas une solution. La seule garantie, c’est l’application complète des six résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et l’arrêt complet de l’enrichissement. Il faut aussi contraindre les mollahs à fermer les sites nucléaires et à arrêter les projets d’armes de destruction massive et de missiles.
5- Il faut des inspections inopinées de tous les sites militaires et civils.
6- Le régime doit répondre aux questions sur les dimensions militaires de ses projets atomiques, les experts nucléaires et les réseaux clandestins qui fournissent les équipements de son programme.
7- L’hypothèse qu’il est possible de rétablir les sanctions contre le régime en cas de violations de ses engagements n’est ni pratique, ni réelle, ni logique. Il ne faut pas lever les sanctions tant que les mollahs n’auront pas définitivement renoncé au nucléaire et leur ouvrir les mannes de l’argent avant la signature d’un accord. Car ils voudront dépenser cet argent pour acheter de l’armement, comme des armes sophistiqués à la Russie.
8- Trente-six ans d’expérience en Iran montrent que les mollahs comprennent seulement le langage de la fermeté et de la force.
 Le temps est venu pour les grandes puissances d’arrêter la politique de complaisance et de concessions avec ce régime tyrannique qui est le banquier central du terrorisme et le champion du monde des exécutions par tête d’habitant. Il faut reconnaitre le droit du peuple iranien à la Résistance et à la liberté.
Au moment de conclure, Maryam Radjavi a formé le vœu que la France, qui a joué un rôle dissuasif face à la politique de complaisance pendant les dernières négociations, prendra une initiative pour barrer la route de la bombe atomique aux mollahs.

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