Safoura Sadidi est une jeune militante iranienne, pleine d’enthousiasme dans le combat qu’elle mène pour la liberté de son pays. Elle est intervenu à l’occasion de la Journée mondiale des femmesà une conférence intitulée « Engagement pour la parité : les femmes unies contre l’intégrisme islamiste ». Celle qui fait partie d’une nouvelle génération de femmes de la Résistance iranienne, s’est adressé à une assistance composée de nombreuses personnalités politiques, d’intellectuels, figures éminentes et des activistes du mouvement pour l’égalité venus d’Iran et de 26 pays de quatre continents, au Grand Arche de la défense le 27 février.
Voici le texte de l’intervention de ce jeune membre du Conseil central des Moudjahidine du peuple d’Iran :
Mon nom est Safoura et je suis membre de la Résistance iranienne. En ce jour de la Journée internationale de la femme, je tiens à vous exprimer mes salutations à toutes les femmes à travers le monde, et surtout aux femmes et aux filles de mon pays, l'Iran, qui souffrent sous le régime des mollahs où la Journée internationale de la femme, le 8 mars, a été supprimée des calendriers.
Il y a quelques instants vous avez entendu diffuser les paroles de mon père, qui a perdu la vie dans la lutte contre la dictature religieuse au pouvoir en Iran. A l'époque j'avais 6 ans, mais maintenant que je regarde en arrière, j'ai l'impression qu'il décrivait mon avenir avec ses mots. Il avait l'habitude de dire :
"Safoura, dans la vie, nous sommes comme un petit ruisseau essayant d'atteindre une rivière, puis l'océan".
J'ai donc décidé de prendre ce chemin en me joignant à la Résistance et en devenant une goutte dans cette mer, sur le chemin vers la liberté.
Mon beau pays a malheureusement été pris en otage par les fondamentalistes et a été transformé en prison, notamment pour les femmes et les jeunes.
Dans cette prison que nous appelons l'Iran, mes sœurs ont été privées de leurs droits les plus élémentaires et des libertés les plus fondamentales : la liberté d’expression, de religion, d'association, et même de choisir ses vêtements. Elles sont sans défense devant les brutalités de ce régime, la torture, les exécutions, les harcèlements au quotidien dans les rues.
Depuis que je suis enfant, je suis passionnée par le Droit. « Que la justice prévale » était un idéal pour moi. Cependant, les études de droit ne m'ont pas permis d'éliminer l'injustice dans mon pays. Je suis arrivée à un carrefour où j'ai dû faire un choix : je me suis rendue compte que si je voulais vraiment l'égalité et la liberté pour tous, je devais en assumer la responsabilité. Comme cela a été également la responsabilité des générations qui nous ont précédées, telle que celle de mes parents depuis plus de 30 ans.
Maintenant, des années après cette décision, je suis heureuse de me tenir en face à vous et d'être en mesure de vous dire que ce flambeau se transmet de génération en génération et que les jeunes d'aujourd'hui sont désormais porteurs de cette flamme.
C'est un chemin qui se poursuivra jusqu'à l'aube de la liberté, jusqu'à ce que le fondamentalisme soit déraciné de mon pays, l'Iran et du monde entier.
Le chemin n'a pas été facile, et personne ne m'avait promis qu'il le serait! Mais une phrase m'a donné la force de surmonter tous les obstacles « Nous pouvons et nous devons ! ». Une phrase que j'apprise de Maryam Radjavi, non seulement par ses paroles mais à travers chacune de ses actions.
Ce qui a attiré mon attention quand j'ai rejoint la résistance, c'était ce nouveau phénomène, la relation entre les individus dans la résistance. Grandir dans la démocratie européenne et dans l'égalité ne sont pas des termes nouveaux pour moi, mais ce dont j'étais témoin, c'était la démocratie et l'émancipation à un autre niveau. Le facteur le plus fascinant ; c’était de le voir dans la pratique. Tout d'un coup je faisais partie des gens qui avaient consacré toute leur vie à la liberté de leur peuple. Ils ne voulaient rien pour eux-mêmes, ils étaient toujours les premiers à se sacrifier pour l'autre.
Ils n'ont jamais abandonné ou cédé ! Elles savent que c'est seulement par le travail en équipe et l'unité qu'ils peuvent avancer vers leur objectif commun.
J'ai vu l'épanouissement de nouveaux idéaux ; les femmes qui ont acquis une riche expérience dans la lutte quotidienne contre la tyrannie des mollahs, sont les premières à faire place à la nouvelle génération et elles leur tiennent la main à chaque étape de sorte qu'elles réussissent dans leurs nouvelles responsabilités. Elles excellent à l’écoute des autres et sont ouvertes aux nouvelles idées et à la créativité. A travers elles, il y a ce à cette préfiguration de ce que sera l’Iran libre de demain, un Iran démocratique, avec l'égalité pour tous et toutes.
Le régime iranien cherche à diminuer le rôle d'avant-garde des femmes et des filles dans la lutte pour la liberté, par la répression et la persécution. Cependant, nous sommes unis, et nous avons juré de renverser l’extrémisme religieux. Et nous allons réussir.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire