vendredi 29 juillet 2016

Une prisonnière politique révèle les restrictions et les pressions d’une prison iranienne

Une prisonnière politique iranienne, qui était jusqu'à une époque récente en grève de la faim à la prison d'Evin à Téhéran, a publié une déclaration dans laquelle elle a détaillé la nature oppressive des prisons iraniennes.
Narges Mohammadi, âgée de 44 ans, a mis en relief le fait que les tribunaux fantoches du régime imposent des peines sévères aux prisonniers politiques; en séparant les familles, en infligeant un isolement cellulaire, et en offrant des conditions de vie inadéquates.

Son message, publié le 23 Juillet, dit : « Je proteste contre l'oppression et les limitations imposées aux prisonniers. Ces contraintes et cette pression sans relâche sont mises en œuvre dès que la personne accusée est emprisonné en isolement cellulaire. Ceci est l'exemple typique de la torture psychologique.»
Elle révèle que les prisonnières politiques ne sont pas autorisées à utiliser le téléphone dans leur quartier, malgré le fait que les deux tiers des 27 détenues soient des mères, et explique comment elle pleure ses enfants, qui ont maintenant fui l'Iran, et comment elle aurait souhaité pouvoir leur parler à nouveau.
La lettre dit : « Mes chers enfants, Kiana et Ali, ont quitté l'Iran le 16 Juillet 2015.»
Elle a ajouté qu'elle a commencé une grève de la faim le 27 Juin 2016, car elle a été empêchée de parler à ses enfants au téléphone.
Sa grève de la faim était également pour protester contre les violations des droits humains subies par les prisonniers politiques et la double oppression des femmes et des mères.
Au sein du quartier des prisonniers politiques de la sinistre prison d’Evin, Mohammadi explique que certains parents purgent leur peine au même moment, ce qui laisse leurs enfants sans tuteurs.
Elle a ajouté: « Entre-temps, la rigueur totale exercée sur les prisonniers politico-idéologiques est manifestement vue dans tout le pays. »
Elle a mis fin à sa grève de la faim après qu'elle ait finalement été autorisée à téléphoner à ses enfants, mais elle a affirmé qu'elle n’arrêtera jamais ses manifestations pour les droits de l'Homme en Iran.
Elle a affirmé: « Les autorités iraniennes sont bien conscientes que la reconnaissance des droits de l'Homme en Iran est une demande sérieuse... Les droits de l'Homme ne sont pas des concepts abstraits ; ils sont plutôt inextricablement liés aux idéaux de la nation iranienne et, en cas de violation ou de négligence, les gens expriment leur mécontentement. »
En Septembre 2011, Mohammadi, avocate de profession, a d'abord été condamnée à 11 ans de prison pour « agissement contre la sécurité nationale» et «propagande contre l'État», entre autres charges. En Mars 2012, sa peine été réduite à six ans, et elle a été libérée sous caution trois mois plus tard.
En mai 2015, elle a été de nouveau arrêtée, en dépit des inquiétudes au sujet de la détérioration de sa santé, pour purger le reste de sa peine.
En mai 2016, alors qu’elle était en prison, le soi-disant «tribunal révolutionnaire» du régime de Téhéran a condamné Mohammadi à une nouvelle peine de 16 ans derrière les barreaux.
Le tribunal fantoche des mollahs a inculpé Mohammadi pour la mise en place et la direction d'un mouvement des droits de l’Homme qui milite pour l'abolition de la peine de mort.

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