Le prisonnier politique irano-américain Reza (Robin) Shahini est détenu dans des conditions particulièrement difficiles avec des criminels dangereux dans la prison de Gorgan, à 186 km au nord-est de Téhéran dans la province de Golestan, a appris la Campagne internationale pour les droits de l'homme en Iran. "Reza est confronté à beaucoup de discrimination et à des difficultés et les responsables de la prison justifient cet état de fait parce qu'il est accusé de crimes de sécurité nationale", a déclaré une source bien informée à la Campagne. "Il est gardé dans une salle avec des meurtriers présumés et des trafiquants de drogue. Ses compagnons de cellule l'appellent par des noms comme « l’étranger » et « l’espion » et ils lui ont conseillé de ne pas leur parler. Donc, en fait, il est complètement isolé et il est devenu très faible.
Selon l'article 1 des règlements sur la séparation et la classification des détenus, les détenus devraient être placés dans des salles séparées en se fondant sur le sexe, le type de crime, le statut juridique (suspect ou condamné) et la santé pour « préserver les droits et la dignité des prisonniers et maximiser la sécurité » dans les prisons ».
Né en Iran, Shahini, 47 ans, a immigré aux États-Unis en 2000 et s'est installé à San Diego, en Californie. Il s'est rendu en Iran pour rendre visite à sa famille, fin de mai 2016 et il a été arrêté le 11 juillet, neuf jours avant son retour au pays.
Le 15 octobre 2016, le tribunal révolutionnaire de Gorgan l'a condamné à 18 ans de prison pour « agissement contre la sécurité nationale », « participation à des rassemblements de protestation en 2009 », « collaboration avec Voice of America (VOA) » et « insulte du sacré sur Facebook ».
"L'appel contre la peine d'emprisonnement n'a pas encore été soumis à la cour, mais son nouvel avocat va le faire dans les prochains jours", a déclaré la source à la Campagne.
"Reza a demandé à maintes reprises d'être transféré dans la prison d'Evine parce qu'il n'y a pas d'autres prisonniers politiques dans la prison de Gorgan", a ajouté la source. "Mais malheureusement, cela lui a été refusé à chaque fois. Il n'a même pas la permission d'emprunter un livre dans la bibliothèque et quand il se rend dans la clinique de la prison pour prendre ses médicaments pour son asthme sévère, ils ne le traitent pas correctement.
Les prisonniers politiques en Iran sont traités de façon sévère, ce qui inclut souvent le déni de soins médicaux.
En mai 2016, Shahini a terminé ses études à l'Université d'État de San Diego avec une licence en sécurité internationale et résolution de conflits et il a été accepté au programme diplômant en sécurité intérieure à l'université.
"Toutes les accusations contre Reza ont été basées sur ses écrits et photos publiés sur sa page Facebook, ainsi que ses entretiens avec Voice of America, il y a plusieurs années, et quelques autres articles dans les sites IranGlobal et Khodnevis", a déclaré une source à la Campagne en octobre.
« Par exemple, il a posté des photos sur Facebook montrant la célébration et la protestation du peuple avant et après l'élection présidentielle de 2009 », a ajouté la source. « Il a également posté des photos de personnes comme [l'ancien prince héritier] Reza Pahlavi, [l'ancien président] Abolhassan Banisadr et [le commentateur politique en exil] Akbar Ganji ... Mais après 2011, il n'avait pas d'activités politiques et après avoir entendu les discours de Rouhani, il a pensé qu’il pourrait retourner en Iran et rendre visite à sa famille sans aucun problème ».
Un certain nombre d'autres doubles ressortissants qui étaient initialement détenus par l'Organisation des renseignements des gardiens de la révolution sont actuellement emprisonnés en Iran sans avoir accès à un procès équitable, notamment Nazanin Zaghari-Ratcliffe, Siamak Namazi et son père Bagher Namazi âgé de 80 ans, Kamal Foroughi et Karan Vafadari.
Le nombre croissant d'arrestations reflète les efforts des radicaux pour empêcher l'engagement avec l'Occident que le président Hassan Rouhani, qui se présentera pour un second mandat en mai 2017, a cherché à encourager.
Source : Campagne Internationale pour les droits de l’homme en Iran
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