Boursorama - En 2017, dans certains coins de la planète, on exécute toujours publiquement des gens dans des stades de foot. Alertée, la FIFA sert un discours mou, et ne prévoit aucune sanction sportive pour les pays concernés.
En 2015, sur 969 exécutions, 57 se sont déroulées dans l'espace public (selon les chiffres officiels communiqués par l'État iranien, probablement en deçà de la réalité). Cette barbarie, l'association française Ensemble contre la peine de mort (ECPM) ne l'accepte pas. Et elle a décidé de le faire savoir à la FIFA, en adressant fin septembre un courrier à son président, Gianni Infantino. "Exécuter dans un stade, ce n'est pas anodin, explique Raphaël Chenuil-Hazan, le directeur d'ECPM. C'est dans ce sens que nous tentons d'alerter Infantino. La FIFA ne peut pas dire que cela ne la regarde pas. Si j'étais joueur, ce serait impossible de jouer là où un homme a été décapité ou pendu."
Une barbarie sans limite
Avec l'Arabie saoudite, la Corée du Nord et les territoires contrôlés par Daesh, l'Iran est l'un des derniers pays à pratiquer l'exécution publique, que ce soit sur des places ou dans des stades. La Chine et l'Afghanistan – qui s'y adonnait à l'époque des talibans – ont récemment abandonné. "C'est la théâtralisation de la mise à mort, dans le seul but de faire peur à la population, pose Chenuil-Hazan. Le stade est ouvert. Hommes, femmes, enfants, vieillards, tout le monde est incité par la police à venir assister au "spectacle". En Iran, la peine de mort a toujours été un outil politique. La majorité des condamnés à mort sont coupables de trafic de drogue ou d'homosexualité, et sont souvent issus de minorités ethniques ou religieuses.
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