jeudi 9 mars 2017

Iran : La répression des personnes qui cherchent la vérité et la justice pour les assassinats des années 1980 doit cesser

 Les autorités iraniennes devraient mettre fin au harcèlement, à l'intimidation et à la poursuite des défenseurs des droits de l'homme (et de leurs familles) qui cherchent la vérité et la justice au nom des individus qui ont été sommairement exécutés ou qui ont disparus de force, pendant les années 1980. Au cours des derniers mois, plusieurs défenseurs des droits de l'homme, notamment Mansoureh Behkish, Maryam AkbariMonfared et Raheleh Rahemipour, ont été victimes de harcèlement, de représailles ou de poursuites pour de vagues accusations liées à la sécurité nationale pour leurs efforts pacifiques afin de connaître le sort et l’endroit où se trouvent leurs proches. La persécution indique les efforts renouvelés des autorités pour supprimer la lutte qui dure depuis plus de trois décennies pour révéler la vérité sur les graves violations des droits de l'homme perpétrées par les autorités iraniennes au cours des années 1980, y compris les exécutions extrajudiciaires de plusieurs milliers de personnes en 1988 et leur inhumation dans des charniers non banalisés.

La dernière vague de persécution de ceux qui recherchent la vérité et la justice semble avoir été déclenchée par la sortie en août 2016 de l’enregistrement audio d'une réunion datant de 1988 où des hauts fonctionnaires sont entendus en train de discuter et de défendre les détails de leurs plans pour effectuer la campagne des exécutions de masse, en 1988.
L'enregistrement audio a envoyé des ondes de choc à travers le pays et a incité les autorités à admettre pour la première fois que les meurtres de masse de 1988 ont été planifiés aux plus hauts niveaux du gouvernement. Ahmad Montazeri, le fils de l'ancien ayatollah, Hossein Ali Montazeri, qui était à ce moment-là l’adjoint du Guide suprême, a depuis été condamné à une peine d'emprisonnement pour avoir posté le fichier audio sur le site Internet de son père.
Les organisations de défense des droits de l'homme soussignées sont profondément préoccupées par ces évolutions et demandent aux autorités iraniennes d'annuler les condamnations et les peines prononcées contre Maryam Akbari-Monfared, Raheleh Rahemipour et Ahmad Montazeri ; de clore l'affaire criminelle ouverte contre Mansoureh Behkish ; de libérer immédiatement et inconditionnellement Maryam Akbari-Monfared. Les autorités devraient également veiller à ce que les défenseurs des droits de l'homme, y compris les membres de leur famille, puissent se renseigner sur les massacres, s'exprimer sans crainte de persécution et défendre le droit à la vérité, à la justice et à la réparation, comme première étape pour mettre fin à l'impunité en Iran.
Les organisations de défense des droits de l'homme soussignées exhortent les autorités iraniennes à cesser leurs tentatives de réduire au silence les défenseurs des droits de l'homme et des autres qui cherchent à faire la lumière sur les atrocités passées. Au lieu de cela, ils devraient respecter les obligations qui leur incombent en vertu du droit international relatif aux droits de l'homme pour mener des enquêtes approfondies et impartiales sur les graves violations des droits de l'homme commises dans les années 80, y compris les exécutions extrajudiciaires de 1988 et assurer les droits à la vérité, la justice et à des réparations pour les victimes et leurs familles.
Source : les Militants des droits de l’homme en Iran

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