mercredi 8 mars 2017

Iran : Le maître spirituel emprisonné, Ali Taheri, pourrait être condamné à mort pour ses croyances personnelles

 Mohammad Ali Taheri, le maître spirituel emprisonné, a de nouveau été jugé pour « corruption sur terre », malgré le fait qu’il avait été innocenté de cette même accusation en 2015, a déclaré sa sœur, Azardokht Taheri, au Centre pour les Droits de l'Homme en Iran (CHRI). S'il était reconnu coupable, le fondateur du groupe spirituel Erfan-e Halgheh (interdit en Iran) pourrait être condamné à mort.
« Nous sommes très inquiets. Les autorités ne respectent pas leurs propres décisions. Mon frère a été acquitté de cette accusation de « corruption sur terre », mais selon son avocat (Mahmoud Alizadeh Tabatabaee), celle-ci a de nouveau été soulevée par le tribunal, le 27 février 2017, même si le procès était censé se concentrer sur l'accusation d’« engagement dans les pratiques médicales », a déclaré Azardokht Taheri, à CHRI, le 2 mars 2017.
Le lendemain de son procès, la station de télévision de la République islamique d'Iran (IRIB) a diffusé une vidéo de propagande avec de prétendus anciens étudiants de Taheri appelant à son exécution pour sa soi-disante promotion d’opinions "anti-islamiques".
"Ce programme a été montré pour tromper le public", a déclaré Azardokht Taheri. "M. Taheri a beaucoup d'étudiants et ils ont toujours dit qu'ils ont obtenu de bons résultats grâce à ses cours. Pourquoi n'ont-ils pas été interrogés ?
"Nulle part (dans la vidéo), M. Taheri a dit qu'il a fait quelque chose de mal", a-t-elle ajouté. "Ils ont diffusé seulement des morceaux de ses déclarations. Nous craignons que cette vidéo ait été diffusée pour de sinistres raisons ".
Dans des entrevues fortement publiées, les « étudiants » de Taheri affirment qu'il a enseigné des idées anti-islamiques et les a encouragés à s'éloigner de Dieu et de l'islam. Une femme a dit que sa fille avait cessé de prier après avoir assisté à ses cours.
La vidéo comprenait également des extraits des conférences de Taheri, qui ne comportaient aucune déclaration contre l'islam.
Certaines scènes semblent également être prises de ses séances d'interrogatoire enregistrées, dans lequel il refuse d'exprimer son regret pour ses croyances personnelles.
Mohammad Ali Taheri, âgé de 60 ans, devait être libéré en mai 2016 après avoir purgé sa peine de cinq ans de prison pour « insulte envers le sacré » et « contact immoral avec les femmes ».
En février 2015, il a de nouveau été interrogé au sujet de l’ hérésie présumée dans ses livres et condamné à mort pour avoir répandu « la corruption sur terre », mais la Cour suprême a rejeté le verdict en décembre et a rouvert son dossier en vue d'un réexamen.
Son dernier procès a eu lieu dans la branche 28 du tribunal révolutionnaire présidé par le juge Mashallah Ahmadzadeh.
Le département de la sécurité iranienne a vivement condamné Taheri et les partisans du groupe spirituel Erfan-e Halgheh, le considérant, ainsi que tout autre système de croyances alternatives, en particulier ceux qui cherchent à se convertir, comme une menace pour l’ordre chiite dominant.
Source : Le Centre pour les droits de l’homme en Iran

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