vendredi 2 juin 2017

Ahmad Montazeri : Ceux qui faisaient partie de la «Commission de la mort » doivent dire la vérité et s’excuser auprès de la population

 CNRI - Ahmad Montazeri, fils d'Hossein-Ali Montazeri, ancien héritier de Khomeiny, a déclaré, le 29 mai dans une interview, qu'il espérait que Mostafa Pour-Mohammadi ne comptera pas parmi les membres du futur cabinet d’Hassan Rohani par respect pour le peuple iranien. Ahmad Montazeri a divulgué en aout 2016 un enregistrement audio choquant datant d’il y a 28 ans, dans lequel son père affirmait aux membres de la « Commission de la mort », qu'ils commettent le plus grand crime de la République islamique.

Mostafa Pour-Mohammadi est le ministre de la Justice du cabinet d’Hassan Rohani. De 2005 à 2008, il a été le ministre de l'Intérieur au sein du premier cabinet de Mahmoud Ahmadinejad et de 1987 à 1998, il a été vice-ministre des Renseignements. Lors des exécutions de masse des prisonniers politiques en 1988, il était membre de la « Commission de la mort », décidant de la mise à mort massive des opposants.
Ahmad Montazeri avait précédemment décrit la désignation d'Ebrahim Raïssi (un autre membre de ladite commission) pour l'élection présidentielle comme une insulte au peuple iranien.
À propos de la présence de Mostafa Pour-Mohammadi au sein du cabinet en tant que ministre de la Justice, il a déclaré : « Lors de l'élection présidentielle, le choix était entre deux personnes et entre deux mentalités. Raïssi voulait prendre le contrôle de l'ensemble du cabinet. Alors que Pour-Mohammadi représente une unité du cabinet. Mais le message de la population au sujet des problèmes liés au rival de Rohani était très clair, et Rohani lui- a critiqué à plusieurs reprises les méthodes de pression, les exclusions et exécutions, alors je pense que Rohani n’intègrera pas Pour-Mohammadi cette fois-ci. »
Il convient de noter que lors de la lutte pour le pouvoir au sujet de la présidence du régime, Hassan Rohani s’en est pris à Ebrahim Raïssi et le 18 avril il a déclaré à Hamadan : « La population n’accepte pas ceux qui, pendant 38 ans, n’ont su pratiquer que la prison et les exécutions. »
Le fils d'Hossein-Ali Montazeri a ajouté : « Bien qu'il soit vrai que c'est le dernier mandat présidentiel de M. Rohani (...) il doit respecter ses promesses faites à la population afin de lui donner de l'espoir. Si la population est déçue, un grand dommage national sera causé (...) Pour-Mohammadi était l'un des quatre membres de la délégation (commission de la mort) et cela est également clair sur le fichier publié. J'espère qu’il ne sera pas intégré dans le prochain gouvernement, en respect à l’honorable population iranienne. »
Le site internet et la chaîne Telegram de Montazeri ont publié, le 9 août 2016, un fichier audio lié à la réunion du 15 août 1988 d'Hossein Ali Montazeri, successeur d’alors de Khomeiny, avec les responsables judiciaires et de sécurité connus sous le nom de « Commission de la mort. »
Sur ce fichier audio, Montazeri a qualifié les exécutions de 1988 de crimes et a déclaré : « ... vous êtes en train de commettre le plus grand des crimes sous la République islamique et pour lequel l'histoire nous condamnera. À l'avenir, vos noms seront gravés dans les annales de l'histoire en tant que criminels. » Lors de la réunion, quatre autorités judiciaires étaient présents : Ali Nayeri, Morteza Eshraghi, Mostafa Pour-Mohammadi et Ebrahim Raïssi.
Ahmad Montazeri a confié : « La vérité doit être dite, mais malheureusement, les autorités cachent la vérité et cette dissimulation est au détriment de tous. Tout d'abord, on empêche la population de connaître la vérité historique de son pays. Ces événements historiques, qui ont occasionné beaucoup de dommages, doivent être considérés comme une expérience, pour que dans le futur ils ne se reproduisent plus. La population doit savoir ce qui s'est passé dans son pays. En outre, si les quatre hommes qui étaient impliqués dans cette affaire disent la vérité, ils peuvent se défendre et venir expliquer quelle était la forme de la peine au départ et sur qui elle devait être appliquée, et combien cela était inapproprié de l’applique contre ceux qui étaient captifs et emprisonnés. C’est l'occasion de s'excuser auprès de la population. De toute façon, la transparence est la meilleure manière (...) »

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