À la veille de la Journée internationale de la femme, les membres des partis issus des deux chambres du Parlement ont pris part à une conférence intitulée « Le soulèvement en Iran : les femmes, force motrice du changement », le mardi 27 février 2018.
D'éminents militants britanniques des droits des femmes, des chercheurs et des représentants de différentes associations anglo-iraniennes se sont joints aux députés.
Les intervenants ont exhorté le gouvernement à travailler avec les alliés de l'ONU et de l'UE pour faire pression sur le régime iranien, en prenant notamment des mesures punitives pour libérer immédiatement tous les prisonniers politiques, en particulier les millitantes Maryam Akbari Monfared, Atena Daemi et Golrokh Ebrahimi Iraii ainsi que des milliers de manifestants qui ont été emprisonnés depuis que les manifestations à l'échelle nationale ont commencé le 28 décembre.
Des orateurs ont également critiqué la participation du ministre iranien de la Justice, Alireza Avaee, à la session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève. Il est l'un des auteurs du massacre de 1988 en Iran et a été sanctionné par l'UE et le Royaume-Uni depuis 2011 pour de graves violations des droits de l'homme.
Dans son allocution d'ouverture, la députée Theresa Villiers a déclaré : « Notre objectif ce matin est de nous unir pour exprimer notre solidarité et notre soutien aux courageuses femmes iraniennes qui défient le régime théocratique oppressif dans leur pays. »
« En Iran, les femmes qui se sont insurgées contre les mollahs ont pour exemple la présidente de l'opposition iranienne, Maryam Radjavi », a ajouté l'ancien Secrétaire d'Etat de l'Irlande du Nord, qui a co-présidé la conférence.
Dans un message vidéo, la dirigeante du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) a déclaré : « ... Les femmes et les jeunes sont violemment opprimés. Selon les responsables du régime des mollahs, au moins 2 000 femmes sont arrêtées chaque jour dans les rues pour non-respect du port obligatoire du voile. Plus de 80 femmes ont été exécutées sous le mandat présidentiel d’Hassan Rohani. C’est la personne qui porte le masque de la modération. »
« En dépit de tout cela, les femmes et les jeunes iraniens ont pu étendre le soulèvement à 142 villes. Ils ont un rôle fondamental dans la propagation des manifestations et des grèves. La situation se retourne contre les mollahs en Iran », a-t-elle ajouté.
« Ils veulent une république basée sur la séparation de la religion et de l'Etat. Ils sont en quête de l'établissement de la liberté et de la démocratie ainsi que de l'égalité des femmes ... Je voudrais exhorter les membres des chambres du Parlement britannique à soutenir ces demandes », a-t-elle ajouté, réitérant l’aspiration du peuple iranien à un changement démocratique.
La Baronne Lister de Burtersett CBE, a déclaré : « Je soutiens les recommandations exhortant le gouvernement à utiliser sa voix au sein de l'ONU pour soutenir les aspirations démocratiques et la lutte des Iraniens ainsi que le plan en 10 points de Maryam Radjavi basé sur les principes des droits de l'homme. »
« Au cours des 39 dernières années, 120.000 membres du principal mouvement d'opposition iranien ont été exécutés par le régime des mollahs. 30% parmi eux étaient des femmes ... Nous soutenons les femmes qui se sont insurgées pour libérer toute la nation [iranienne] », a souligné la Baronne Harris de Richmond DL.
Dr Jocelynne A. Scutt, avocate et défenseuse des droits de l'homme et conseillère du comté de Cambridgeshire, a ajouté : « Les femmes en Iran n'ont pas profité du jeu des soi-disant réformistes contre les radicaux. Le changement de régime est le droit de la femme iranienne et le seul moyen d'atteindre la liberté et l'égalité. Je répète ces propos de Maryam Radjavi qui mène cette lutte si fermement et qui dirige le CNRI et canalise l'effort national pour obtenir la démocratie pour l'Iran. »
Dans son allocution, Kirsty Brimelow QC, présidente du Comité des droits de l'homme d'Angleterre et du Pays de Galles, a souligné la torture permanente dans les prisons du régime et le massacre en 1988 de 30.000 prisonniers politiques en Iran, parmi lesquels des jeunes filles et des femmes enceintes.
« La communauté internationale doit faire davantage pour trouver les moyens d’agir. Trente ans et aucun compte n’a encore été demandé à ceux qui ont été identifiés, qui ont ordonné, exécuté ou participé d'une manière ou d'une autre au massacre de 1988, qui était le plus grand crime en République islamique, selon le défunt Ayatollah Montazeri. Nous devons aller de l'avant pour obtenir justice non seulement pour les femmes mais aussi pour les victimes de ce massacre », a ajouté Kirsty Brimelow, QC
Parmi les autres participants et conférenciers, il y a : la Baronne Masham d'Ilton DL ; Rt Hon Lord Dholakia OBE DL ; la député Anna McMorrin; Margaret Owen OBE, Directrice du WPD et avocate défenseuse des droits de l'homme ; Dr Ayla Gol, directrice des études supérieures en politique internationale à l'Université Aberystwyth ; Ahlam Akram, fondateur et directeur du « British Arab Supporting Universal Women’s Rights » ; et Malcolm Fowler, ancien membre du Comité des droits de l'homme du Barreau d'Angleterre et du Pays de Galles.
Comité parlementaire britannique pour la liberté en Iran
Le 27 février 2018
Le 27 février 2018
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