mercredi 21 mars 2018

#IranProtestes; Une déclaration de près de 200 eurodéputés en soutien au soulèvement du peuple Iranien pour la démocratie


Une déclaration signée par près de deux cents eurodéputés en soutien au "soulèvement du peuple iranien pour un changement démocratique" a été rendu publique au Parlement européen. Le président du groupe interparlementaire des « Amis d'un Iran libre » au Parlement européen, Gérard Deprez, a souligné l’insistance des eurodéputés pour que l’Union Européenne prenne « des décisions contraignantes pour obliger Téhéran à libérer les manifestants arrêtés, à respecter la liberté d'expression et d'association des Iraniens, à mettre fin à la répression et la discrimination contre les femmes et abolir le voile obligatoire pour elles ».
Voici le texte de la déclaration :

« Nous sommes profondément préoccupés par la répression des manifestations antigouvernementales en Iran, déclenchées le 28 décembre 2017. La réponse de la "République islamique" a été violente. Des dizaines de manifestants ont été tués à bout portant et au moins treize sont morts sous la torture. Amnesty International a demandé une enquête sur les nombreuses morts en détention. Un responsable de l'Organisation pénitentiaire iranienne a confirmé l'arrestation d’au moins « 5 000 manifestants ».
La situation générale des droits de l'homme en Iran s'est détériorée à la suite des récentes manifestations, alors que le pays continue de détenir le palmarès mondial du nombre d'exécutions par habitant.
Le peuple iranien, en particulier la jeune génération, a clairement fait savoir qu'il rejette le pouvoir fondamentaliste islamiste et aspire à un changement démocratique. Les nombreux manifestants ont scandé « à bas la dictature », « à bas Khamenei » et « à bas Rohani ». Il faut noter que les femmes ont joué un rôle remarquable dans ces manifestations.
Selon l'AFP, Rohani a appelé le 2 janvier son homologue français, Emmanuel Macron, pour lui demander de sévir contre l'opposition iranienne basée à Paris, l’accusant d'avoir été derrière les récentes manifestations. Le 9 janvier, l'ayatollah Ali Khamenei, le guide suprême des mollahs, a pour sa part affirmé que l'OMPI avait joué un rôle déterminant dans le soulèvement et a implicitement menacé les manifestants de la peine de mort. Un responsable judiciaire a de son côté appelé publiquement à l'exécution des manifestants pour « guerre contre Dieu ».
Nous condamnons le recours à la force contre les manifestants iraniens sans défense et appelons l'Union européenne et les gouvernements européens à prendre des décisions contraignantes pour obliger Téhéran à libérer les manifestants arrêtés, à respecter la liberté d'expression et d'association des Iraniens, à mettre fin à la répression et la discrimination contre les femmes et abolir le voile obligatoire pour elles.
Nous appelons le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme à mettre sur pied une mission d'enquête sur la situation des prisonniers politiques iraniens, en particulier ceux arrêtés durant le récent soulèvement, ainsi que les manifestants morts en détention.
L'Union européenne doit agir. Le silence des responsables européens est inacceptable.
Les droits de l'homme ne peuvent pas être compromises ou marginalisés sous prétexte de considérations politiques, commerciales ou d'accords nucléaires. Tout élargissement des relations politiques et économiques avec Téhéran doit êtresubordonné à des progrès tangibles en matière des droits de l'homme, de la situation des femmes et l'arrêt des exécutions arbitraires. »

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