sénateur Alain Néri
" On ne transige pas avec la démocratie, on le fait encore moins quand on est le pays des droits de l'homme, des valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité qui ont animés la Révolution française et qui se sont propagées à travers le monde", a déclaré le sénateur Alain Néri.
Il participait la semaine dernière à l'Assemblée nationale française à une réunion du Comité parlementaire pour un Iran démocratique (CPID) sur la crise iranienne et la politique de la France.
Dans son intervention, le sénateur Alain Néri a ajouté :
Merci à vous tous qui êtes là pour la défense d'un Iran démocratique, libre et laïque. Le monde a la preuve de la duplicité et des mensonges du mollah Rohani. Il n'a jamais tenu la moindre des promesses qu'il avait faites, et quand il se présente comme un président modéré, ses agissements depuis 2013 démentent ses affirmations. Il y a eu plus de 700 pendaisons depuis son arrivée au pouvoir. Ce qui est un triste record: deux fois plus que pendant le mandat de M. Ahmadinejad.
Son cabinet présidentiel est composé de personnes qui ont eu la haute main sur les activités les plus répressives depuis de nombreuses années, y compris l'assassinat en 1988 de plus de 30 000 prisonniers politiques. Le régime persévère dans une répression aveugle, cruel et même diabolique.
Aussi je tiens à condamner dans les termes les plus sévères, l'attaque le mois dernier sur les prisonniers politiques de la prison d'Evine. Quand on est prisonnier il nous reste quand même le droit et la dignité de l'homme, et là ils ont été une fois de plus complètement bafoués.
Certains nous disent oui il y a des progrès, le mollah Rohani est un modéré, maintenant nous n'avons plus affaire à une dictature en Iran, c'est une dictature modérée ! Mais enfin de qui se moque-t-on ? Est-ce qu'il existe des dictatures modérées ? Est-ce qu'il existe des dictateurs modérés ? Non ! Quand on prive un peuple des droits essentiels, de celui de la liberté, de penser, de la liberté d'être libre, de la dignité en un seul mot, je crois qu'on ne peut pas parler de dictature modérée. Simplement il y a une dictature, et à ce titre la dictature iranienne doit être condamnée.
Certains nous disent, mais il faut essayer de nouer des liens, des relations, parce que les liens et les relations entre les peuples peuvent permettre une évolution. Peut-être. Mais je crois que lorsqu'on manque de fermeté vis-à-vis des dictateurs, on sait où cela nous mène. Lorsqu'on a manqué de fermeté avec le régime nazis on sait où cela nous a mené. Et je crois qu’aujourd’hui nous ne pouvons pas accepter de transiger. On ne transige pas avec l'honneur, on ne transige pas avec la démocratie, on le fait encore moins quand on est le pays des droits de l'homme, des valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité qui ont animés la Révolution française et qui se sont propagées à travers le monde. Et aujourd'hui encore dans de nombreux pays on se bat et on meurt pour défendre sa liberté en chantant la Marseillaise. Et bien si ça nous donne des droits, ça nous donne aussi des devoirs à nous Français, et en particulier aux parlementaires français !
Alors je sais bien qu'on va dire : mais il faut nouer des relations diplomatiques ! et puis bien entendu pourquoi ne pas lier des relations économiques ? Mais certainement qu'on peut discuter, mais je pense qu'on ne peut pas sacrifier nos valeurs. On ne peut pas sacrifier nos principes, de celle qui sont essentielles - qui font ce qu'est la France - sur l'autel de profits financiers. Même si nous sommes dans une situation de crise financière qui fait que la France a effectivement besoin de trouver des marchés à l'étranger. Mais je crois que on perdrait notre âme. On ne peut pas perdre notre âme en allant se compromettre dans des marchés financiers en sacrifiant les valeurs de la république et les valeurs de la France.
Je voudrais vous dire Mme la présidente Radjavi que nous admirons votre courage. Et que dans cette salle Victor Hugo … Victor Hugo est un grand écrivain, il a dans ses écrits combattus pour les droits de l'homme, pour la liberté, pour soutenir les plus faibles, il a été aussi un grand parlementaire, et Mme il a connu comme vous l'exil. Comme vous il a été contraint à l'exil et je crois que c'est tout à fait symbolique qu'on soit aujourd’hui dans cette salle Victor Hugo à vos côtés. Nous parlons de combattants de la liberté que vous êtes pour l'Iran, vous êtes des résistants ! et parce que vous êtes des résistants nous serons à vos côtés pour défendre la liberté et les droits de l’homme.
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