Par Patrick Kennedy* - Un développement important est intervenu cette semaine dans la lutte contre Daech et les autres forces d'instabilité dans la région du Moyen-Orient. Le sous-comité des Affaires étrangères de la Chambre des représentants américains a tenu une audition intitulée «État islamique: définir l'ennemi», dans laquelle Maryam Radjavi, dirigeante du mouvement d'opposition iranien, Conseil national de la Résistance (CNRI), a témoigné pour la première fois.
C’est une évolution importante, en particulier au moment où le gouvernement américain se dirige la tête baissée dans un accord nucléaire avec Téhéran qui ne peut que contribuer à légitimer la théocratie iranienne, responsable en grande partie du chaos sectaire qui a alimenté l’émergence de Daech.
Dans ses observations, par vidéoconférence depuis Paris, Maryam Radjavi a présenté une perspective de ce que pourrait être un Iran laïque, non-nucléaire et démocratique. Cette nation pourrait contribuer non seulement à réduire les tensions dans la région, mais participer à drainer le marécage des supplétifs terroristes de l'Iran, tel que le Hezbollah, qui ont provoqué la réaction extrémiste sunnite dirigé par Al-Qaïda et Daech.
Cela fait des mouvements comme le CNRI des alliés prometteurs dans la lutte contre l'extrémisme islamiste. Nous devons encourager et aider les groupes musulmans progressistes et anti-fondamentalistes tels que le CNRI et je demande instamment à mes anciens collègues au Congrès de tenir compte des propositions de Mme Radjavi.
Téhéran s’est récemment lancé dans les efforts pour le renversement du gouvernement démocratiquement élu du Yémen. Les supplétifs terroristes de Téhéran ont cherché à combler le vide du pouvoir à Sana, ce qui a donné naissance à une contre-réaction tout à fait prévisible d'Al-Qaïda.
La propagation du chaos et de la menace islamiste au Yémen a ébranlé la région. La communauté internationale fait face à un choix grave. Soit nous pouvons continuer à ménager Téhéran, desserrer l’étau des sanctions, injecter de l'argent dans son économie chancelante et légitimer son leadership avec des victoires diplomatiques. Soit nous pouvons confronter la réalité d'un régime hégémonique, aux velléités nucléaires et animé par le zèle islamiste.
La participation du CNRI devant le Congrès cette semaine devrait nous donner de l'espoir de voir que la démocratie et la liberté ont toujours leur place dans les priorités de la politique étrangère américaine. L'organisation de Maryam Radjavi s'avère être le mouvement d'opposition le plus important et le plus efficace, appelant à un changement de régime en Iran. Il a fait notamment ses preuves en révélant, pour la première fois, les détails du programme nucléaire illicite des mollahs. C'est ce mouvement qui a également mis en garde pour la première fois, au début des années 1990, contre la menace mondiale de l'intégrisme islamiste.
La voix de Radjavi est d'autant plus importante aujourd'hui que l'administration Obama cherche à amadouer Téhéran, alors même que le Département d'Etat considère toujours le régime des mollahs comme le premier parrain du terrorisme dans le monde.
Si nous sommes sérieusement engagés à vaincre Daech, nous devons refuser d'accommoder Téhéran, une source d'instabilité et de promotion de l'islamisme. Or, la tendance du gouvernement américain d'opter pour des solutions à court terme et à rabais, a permis au régime iranien de laminer la résistance iranienne. Les membres du CNRI et les autres dissidents courageux ont été systématiquement pourchassés, emprisonnés et exécutés dans une escalade d’atrocités dénoncées par Human Rights Watch et d'autres organisations de défense des droits de l'homme.
Le fait qu'une femme iranienne, confiante et résolue, s’adresse à un comité important du Congrès américain est un développement important qui doit être reconnu à sa juste valeur. L'Iran continu d'être un pays où les femmes sont lapidées à mort pour une litanie de supposés délits contre la théocratie. C'est pourquoi les propos de Radjavi s'adresse autant à l'opinion américaine, qu’au peuple d'Iran.
Il est temps pour les États-Unis de considérer aider l'opposition iranienne comme une question urgente d'intérêt national. C’est une démarche à la fois essentielle pour vaincre l'extrémisme islamiste, et compatible avec nos valeurs les plus profondes.
* Patrick Kennedy a servi à la Chambre des représentants de 1995 à 2011. Il est le neveu du feu président JFK.
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