Des représentants de l'opposition iranienne en exil, réunis samedi à Paris, ont accusé la communauté internationale, et les pays occidentaux en particulier, de "complaisance" à l'égard de l'Iran sur la peine de mort, dénonçant une aggravation du nombre d'exécutions dans ce pays, a écrit une dépêche d’AFP.
"Je ne comprends pas pourquoi dans les négociations que le monde entier a eu avec ce régime, jamais on n'a parlé des exécutions qui ont lieu alors que toutes les sept heures, il y a une personne qui est exécutée", a déclaré à l'AFP Parisa Kohandel, fille d'un opposant condamné à 10 ans de prison en 2006 et "menacé à plusieurs reprises d'être exécuté" par ses geôliers.
"Jusqu'où va-t-on continuer à être complaisant avec ce régime ?", a interrogé la jeune fille âgée de 18 ans, qui a fui clandestinement son pays au cours de l'été, en marge d'une conférence organisée dans la capitale à l'occasion de la Journée internationale contre la peine de mort.
"Il faut que les pays occidentaux ouvrent les yeux sur ce qui se passe. Il faut punir les responsables de ces crimes devant les tribunaux internationaux", a renchéri Farzad Maddazadeh, un autre opposant réfugié depuis août en Europe après avoir passé cinq ans en prison entre 2009 et 2014.
Selon des chiffres avancés dans un rapport du Comité de soutien aux droits de l'homme en Iran (CSDHI), proche de l'opposition en exil, 1.869 exécutions ont eu lieu dans le pays depuis l'arrivée au pouvoir du président Hassan Rohani en 2013, dont 1.270 tenues secrètes.
"La moyenne annuelle des exécutions sous son mandat a triplé par rapport à son prédécesseur (ndlr, Mahmoud Ahmadinejad)", a affirmé Maryam Radjavi, président du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), devant quelques centaines de participants à la conférence.
En juillet dernier, Amnesty International avait dénoncé ce qu'elle avait qualifié de "frénésie d'exécutions" en Iran, évoquant un nombre de 700 depuis le début 2015.
Le CNRI, basée en région parisienne, est une coalition politique de groupes d'opposants iraniens, dont les plus connus sont les Moudjahidine du peuple (OMPI). C'est ce mouvement qui avait révélé en 2002 l'existence du programme nucléaire iranien.
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