vendredi 22 janvier 2016

La visite controversée du Président iranien Hassan Rohani en France


La visite controversée du Président iranien Hassan Rohani en France
La visite controversée du Président iranien Hassan Rohani en France
Dans le blog des « Invités de Mediapart », Patrick Baudoin, Président d’Honneur de la Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme (FIDH), dénonce le bilan des droits humains sous le gouvernement D’Hassan Rohani à la veille de sa visite en France.
Mediapart : Au moment de la visite du Président Rohani en France, il n’est pas possible de passer sous silence la situation des violations massives et systématiques des droits de l’homme en Iran. Depuis sa prise de pouvoir, l’actuel régime a ainsi exécuté pour des motifs politiques plus de 120.000 personnes.
Selon Monsieur Ahmed Shaheed, rapporteur spécial des Nations Unies pour la question des droits de l’homme en Iran, ce pays «continue d’exécuter plus d’individus par habitant que l’ensemble des autres pays du monde ». L’arrivée à la présidence de Monsieur Rohani n’a permis aucune amélioration, et bien au contraire ce sont 2000 personnes, dont 57 femmes, qui ont été exécutées, pour certaines en public, à la seule fin de terroriser la population.
Amnesty International a rapporté qu’ont été enregistrées 694 exécutions au premier semestre 2015, brossant ainsi «un tableau sinistre de l’appareil étatique qui procède à des homicides judiciaires prémédités à grande échelle ».
La justice est entièrement aux ordres du pouvoir, et l’exercice des droits de la défense illusoire. Tout opposant ou dissident s’expose à de lourdes condamnations. Les libertés d’opinion et d’expression sont inexistantes, et la liberté de la presse est totalement restreinte. Les journalistes figurent d’ailleurs, au même titre que les avocats et les militants pour les droits humains, parmi les cibles privilégiées des persécutions.
La répression des minorités religieuses et ethniques se poursuit sans relâche. Les conditions de détention dans les prisons sont déplorables, avec pratique fréquente de mauvais traitements, ainsi que de refus de soins, jusqu’à la mort des prisonniers. Le recours à la torture, en toute impunité, est de pratique courante pour les autorités de police judiciaire et les services de sécurité.
La lapidation et l’amputation demeurent des formes de châtiment barbare couramment utilisées. Récemment, un cinéaste, Keywan Karimi, accusé de propagande et d’insulte envers le sacré, a ainsi été condamné à six ans de prison et à 223 coups de fouet. La reconnaissance des droits de l’enfant est inexistante, et la peine de mort est applicable aux délinquants mineurs. Les femmes sont quant à elles les premières victimes du régime, subissant violences et discriminations de tous ordres. Dernièrement, des dizaines d’iraniennes ont été la cible d’attaques à l’acide sous le prétexte d’être mal voilées.

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