Un directeur au sein du bureau du gouverneur de Qazvin, en Iran, a demandé à ses amis en ligne de soutenir Narges Mohammadi.
Alireza Rahmani, directeur des relations publiques pour le bureau du gouverneur à Qazvine, à 143 kilomètres au nord-ouest de Téhéran, a été arrêté le 29 novembre pour avoir invité des amis en ligne à soutenir la libération de Narguesse Mohammadi, une militante des droits humains emprisonnée.
Il a été relâché quelques heures plus tard après avoir payé une caution de 4400 euros.
Le procureur de Qazvine, Esmail Sadeghi Niaraki, a déclaré à l'agence de presse Fars que le responsable avait invité le public sur les médias sociaux à se joindre à une campagne de soutien en faveur d'une "provocatrice".
"Suite aux protestations de nombreux membres des médias et du public contre un responsable des relations publiques de Qazvin pour avoir soutenu une provocatrice, nous avons pris des mesures et nous avons arrêté l'individu", a-t-il ajouté.
Le procureur n'a fait référence à Rahmani que par ses initiales "A. R.", mais une enquête menée par la Campagne internationale pour les droits de l'homme en Iran a révélé que c'est en fait Alireza Rahmani.
Rahmani a récemment partagé un courrier sur un canal du réseau Telegram consacré aux résidents de Qazvin et a demandé à ses amis de signer une pétition pour la libération de Mohammadi.
Narges Mohammadi a été condamnée à 16 ans de prison, dont dix qu'elle doit purger et auxquelle elle a été condamnée en mai 2016 pour son activisme pacifique en faveur des droits de l'homme, une sentence qui a été confirmée par la cour d'appel en septembre 2016.
La copie d'écran de Qazvin Khabar du courrier d'Alireza Rahmani soutenant Narges Mohammadi sur Telegram est utilisée comme preuve criminelle.
La copie d'écran de Qazvin Khabar du courrier d'Alireza Rahmani soutenant Narges Mohammadi sur Telegram est utilisée comme preuve criminelle.
Dans une défense sans précédent d'un dissident, plus d'une douzaine de membres du Parlement iranien, y compris Hamideh Zarabadi, un député de Qazvin, a appelé le pouvoir judiciaire en octobre 2016 à faire preuve de "sa miséricorde islamique" et à revoir la peine d'emprisonnement contre Mohammadi.
"Nous vous demandons de faire preuve de miséricorde islamique et d'annuler la sentence et d'ordonner un nouveau procès", ont déclaré les députés dans une lettre adressée au chef de la magistrature, l'ayatollah Sadegh Larijani, le 16 octobre 2016. «Votre Excellence a conscience qu'en prononçant de telles peines contre des détracteurs, cela ne fait qu'augmenter le coût de la critique constructive, isoler les critiques et conduire la société à la stagnation".
"Il n'y a que deux manières de changer la condamnation de ma cliente", a déclaré l'avocat de Mohammadi, Mahmoud Behzadi, dans une interview à la Campagne internationale pour les droits de l'homme en Iran. "La première serait que le chef de la magistrature (Sadegh Larijani) réponde positivement à la lettre des députés et intervienne dans cette affaire. Si M. Larijani trouve que la peine prononcée est en violation de la loi et la renvoie devant un nouveau tribunal pour examen, nous pouvons espérer que la peine sera rejetée. Une autre façon serait que notre équipe de défense fasse appel devant la cour suprême.
Une semaine avant l'annonce du procureur de l'arrestation du responsable des relations publiques, Qazvin Khabar, un site d'information conservateur, a publié une capture d'écran du poste de Rahmani sur Telegram avec son nom complet, le critiquant d'avoir "pris parti pour des individus engagés dans des crimes liés à la sécurité".
Source : Campagne Internationale pour les droits de l'homme en Iran
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