lundi 9 janvier 2017

Les filles d'un prisonnier politique iranien disparu en Iran : « Nous ne savons pas si notre père est mort ou encore vivant »

 International Business Times - Exclusif : Hejrat et Forough Moezzi demandent à la communauté internationale d'agir maintenant pour retrouver leur père.
La page iranienne du site Internet d'Amnesty International raconte que de nombreux prisonniers politiques, des hommes et des femmes disparus, des militants en grève de la faim - des centaines de personnes anonymes souffrent de violations des droits de l'homme en Iran.

Mais pour les filles du prisonnier politique iranien Ali Moezzi, il n'y a rien d'anonyme dans leur situation, car elles attendent les nouvelles de leur père, qui cette semaine a disparu de la célèbre prison de Gohardasht sans laisser de traces.
S’exprimant de façon exclisive au site web britannique, IBTimes Hejrat et Forough Moezzi, qui sont membres de l'organisation iranienne les Moudjahidines du peuple d'Iran (PMOI) et qui ont fui l'Iran il y a dix ans, vivent avec la réelle possibilité que leur père a été mis à mort par le régime iranien.
« Mercredi 4 janvier, j'ai entendu dire qu'ils sont allés chercher mon père en prison et nous n'avons aucune nouvelle de lui, ils l'ont emmené dans un autre endroit », a expliqué Hejrat, 29 ans, qui a dit que son père avait rencontré des membres de sa famille en prison. Et qu’il n’est jamais retourné dans sa cellule après la fin de la visite.
« Je suis vraiment inquiète pour lui, ils ont exécuté beaucoup de prisonniers politiques, ils ont tué beaucoup d'entre eux en prison et j’ai peur, je ne sais pas s'il est encore vivant ».
Ali, 65 ans, qui a été diagnostiqué comme ayant un cancer, a été emprisonné plusieurs fois pendant les années 80, et il a été par la suite arrêté en 2008 et a purgé une peine de deux ans pour avoir rendu visite à ses deux filles au camp Ashraf, le lieu de résidence irakien des membres de l’OMPI.
Après avoir purgé sa peine, Ali a été de nouveau arrêté en 2011 et condamné à quatre ans de prison pour avoir participé aux funérailles d'un membre de l'OMPI décédé en prison, avec une année supplémentaire ajoutée à sa peine tandis qu'il était en prison, sans en expliquer la raison, a dit sa famille.
Étant donné son opposition ferme au régime en prison, il existe une sérieuse crainte qu'il soit en danger imminent.
Dans une lettre demandant l'aide de la communauté internationale, ses deux filles, qui vivent maintenant dans un lieu non divulgué, prétendent que le seul crime de leur père est lié aux membres de l'OMPI et demandent de l'aide pour savoir ce qui est arrivé lui.
Bien qu'Ali ait disparu il y a quelques jours, le manque de nouvelles et d’informations sur le sort des autres prisonniers politiques dans le pays les a plongées dans une crainte pour sa vie.
Dans une lettre, le Comité parlementaire britannique sur l'Iran a écrit : « L’affaire de M. Moezzi est un autre exemple de l’intensification de la répression nationale de la part des autorités iraniennes contre les prisonniers politiques, les militants, les dissidents et les citoyens possédant une double nationalité en Iran ».
La lettre faisait référence à la libération temporaire de prison de l'activiste et écrivain iranien, Golrokh Ebrahimi Iraee, suite aux pressions intérieures et internationales la soutenant elle et son époux, Arash Sadeghi, un autre prisonnier d'opinion qui a fait une grève de la faim de 71 jours pour protester contre la condamnation de son épouse.
Les filles d'Ali espèrent que des pressions similaires forceront les autorités iraniennes à leur dire où se trouve leur père, et le libéreront si possible.
Au cours des cinq dernières années de prison, les proches d'Ali prétendent avoir été battus et torturés et affirment que les gardes lui ont promis qu’il ne quitterait pas la prison en vie.
« Je suis très inquiète parce que je sais que le régime iranien est ignoble avec les défenseurs des droits de l'homme, et je ne sais pas s'il est encore vivant ou pas », a ajouté Forough, 27 ans.
« C'est une situation difficile - c'est une question de vie ou de mort. Nous voulons que la communauté internationale agisse.
« Mon père est dans une mauvaise situation - les Iraniens sont victimes du silence. Je veux que vous demandiez aux communautés des droits humains et à l'ONU de condamner le régime iranien et de prendre des mesures ».
L'ambassade iranienne n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire