mercredi 12 avril 2017

« Je préfèrerais mourir que de céder à l'oppression », écrit une courageuse prisonnière politique en Iran

 La défenseuse des droits de l'homme emprisonnée, « Atena Daemi », a entamé une grève de la faim à la prison d'Evin pour protester contre la condamnation de ses deux sœurs Hanieh et Ensieh. Indiquant la façon dont les familles de prisonniers politiques sont prises en otage, la prisonnière politique écrit dans sa lettre sa détermination à poursuivre sa grève de sa faim jusqu'à ce que ses revendications soient satisfaites.

« En Iran, contrairement à partout ailleurs dans le monde, ce sont les représentants de la loi qui prennent les gens, leurs propriétés et les familles des prisonniers politiques en otage pour créer un climat de terreur et de répression au sein de la société, pour atteindre ainsi leur objectif, qui n’est rien d’autre que de rester au pouvoir. »
Elle a ajouté : « ils ont fait une descente dans notre maison en se couvrant de masques et de chapeaux, sans montrer de mandat d'arrestation ou de cartes d'identité. Insultant et menaçant, ils m'ont battu et ont filmé une vidéo secrète et non autorisée. »
« Ils se sont également portés plainte contre mes sœurs et moi, pour qu’une nouvelle dossier soit ouverte, mes sœurs Hanieh et Ensieh, en plus de moi-même avons été reconnues coupables d'avoir « insulté les officiers en service », la même accusation pour laquelle un sursis à statuer avait été émis auparavant. J'ai écopé d’une peine de trois mois et un jour, qui sera ajoutée à ma précédente peine d’emprisonnement de cinq ans et chacune de mes sœurs ont également été condamnées à 3 mois d’emprisonnement. »
« Durant les mois qui ont suivi mon arrestation, j’ai porté plainte contre les responsables de « Sepah Sarallah » (la milice des psdaran), mais un sursis à statuer a été émis pour eux ! », écrit Daemi dans une autre partie de sa lettre, « je me suis plains contre le verdict mais ma plainte n’a pas abouti puisque ma lettre de plainte avait disparu par le biais du responsable pénitencier. Puisque la loi est une voie unidirectionnelle en Iran, et étant donné que je n’ai jamais cédé face à l'oppression et que je ne le ferai jamais, j'ai décidé de protester contre cet acte flagrant de prises d'otages. Donc, j'ai annoncé que je siègerai dans le bureau du gardien du pavillon des femmes pendant quelques jours, afin de leur donner le temps nécessaire pour satisfaire mes revendications et mettre fin aux violations et corriger le verdict illégal dans mon cas, et que je ferai une grève de la faim si mes demandes demeurent non satisfaites d'ici à la fin de l’échéance.
J'ai passé quatre jours et trois nuits dans le bureau, à partir du mardi 4 avril 2017. J'y ai même passé la nuit ! Ce qu'ils ont fait au sujet de mes demandes, cependant, était de m'accuser et d'ouvrir un nouveau dossier contre moi à cause de mon sit-in dans le bureau. Ils ont ensuite menacé mes compagnonnes de pavillon venues me rendre visite dans le bureau, avec des mesures nouvelles, strictes et punitives pour empêcher d'autres prisonniers de me soutenir. Ils ont envoyé le secrétaire du responsable pénitencier au pavillon pour, en plus d'insulter et de menacer, faire un discours sur ses positions politiques et se vanter des capacités des pasdaran. Et tous ces incidents ont été organisés par le responsable pénitencier.
Je leur ai dit que je ferais une grève de la faim là partir du 9 avril à moins que mes demandes ne soient satisfaites. Ces demandes étaient : rencontrer mes sœurs, obtenir leur acquittement pur et simple et le remboursement de la caution.
Je ne vais pas arrêter ma grève de la faim jusqu'à ce que mes demandes soient satisfaites, avec le responsable pénitencier, les agents des pasdaran et le procureur étant responsables si quoi que ce soit arrivait. Je défendrai de toutes mes forces les droits légitimes de mes sœurs et ne permettrai pas aux organes de sécurité de violer la loi qu'ils ont eux-mêmes légiférée, en utilisant nos familles comme moyen de torture psychologique pour créer un climat de répression au sein de la société.
Je préfèrerais mourir que de céder à l'oppression
Atena Daemi
Pavillon des femmes, prison d'Evin
Le 9 Avril 2017

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