mercredi 26 avril 2017

Récit de la répression contre la liberté de l'information en Iran depuis le 1er janvier 2017

 REPORTERS SANS FRONTIERES - 19.04.2017 – Narges Mohammadi commence sa deuxième peine de dix ans de prison.
Alors qu’elle a terminé de purger une première peine de six ans de prison, Narges Mohammadi doit désormais subir une 2e peine de prison ferme cette fois-ci de 10 ans. Reporters sans frontières (RSF) exprime sa profonde indignation face au sort qui est réservé à cette journaliste et proche collaboratrice de Shirin Ebadi.

Arrêtée le 5 mai 2015, elle a été condamnée à 10 ans de prison ferme un an plus tard. Narges Mohammadi porte à son actif un lourd historique de harcèlements judiciaires. Elle avait été arrêtée à plusieurs reprises, notamment dans la soirée du 10 juin 2010, à son domicile. Deux mois plus tard, elle avait été condamnée à onze ans de prison ferme pour “réunion et complot contre la République islamique”, “publicité contre le régime” et “collaboration avec le Centre des défenseurs des droits de l’homme”. Le 4 mars 2011, cette condamnation avait été réduite à six ans de prison ferme par la cour d’appel. A la suite de pressions subies durant les interrogatoires, la journaliste avait été victime d’une paralysie musculaires. Le 31 juillet 2012, Narges Mohammadi avait bénéficiée d’une permission de sortie de prison pour traitement médical.
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17.03.2017 - Plusieurs journalistes arrêtés en Iran
Reporters sans frontières (RSF) condamne une nouvelle fois la répression exercée par les autorités iraniennes à l’encontre des journalistes. En moins d’une semaine, au moins trois journalistes ont été arrêtés.
Le 16 mars 2016, Morad Saghafi, directeur de la revue goft o gu ( dialogue en persan) a été arrêté à son domicile de Téhéran et transféré dans un lieu inconnu. Hamed Zargar, son avocat, a déclaré que ni la famille ni lui n’avaient été informés du motif de cette arrestation.
Le même jour, Ali Motahari, le vice-président du Parlement iranien, a demandé au ministre des Renseignements de s’expliquer sur l'arrestation récente de 12 responsables des pages d'information réformateurs sur la messagerie Telegram par un organe militaire. Ce député a également protesté contre l'arrestation de l'ancien directeur du quotidien Farhikhteghan, Ehsan Mazandarani. Ce journaliste a arrêté de s'alimenter afin de protester contre son arrestation. Son épouse, Malieh Hosseini, également journaliste pour le quotidien Farhikhteghana a été licenciée un jour après l’arrestation de son mari.
Malgré leur interdiction, les réseaux et applications tels que Telegram, Facebook ou Twitter jouent actuellement un rôle important dans la diffusion d'informations dans le pays. Selon le chiffre officiel de Telegram, l’Iran a plus de 15 millions d’utilisateurs. Selon le site d’information Kalameh, le 14 mars, Ali Ahmadinia l’administrateur du canal Eslahat News ( réforme news) sur Telegram a été arrêté et transféré dans un lieu inconnu.
RSF est inquiète de l'état de santé de Henghameh Shahidi et Ehssan Mazandarani, les deux journalistes arrêtés les 9 et 12 mars, en grève de la faim depuis leur arrestation.
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28.02.2017 – Suspension d’un quotidien dans ville sainte de Qom
Reporters sans frontières (RSF) dénonce la décision du procureur de la ville de Qom de suspendre, le 26 février 2017, le quotidien ShakhehSabz (la branche verte en persan). Cette décision fait suite à l'avertissement des 136 députés déposée au Parlement pour «insulte envers la population de la ville sainte de Qom ». Le journal a publié dans son numéro du 25 février, un article critique sur l’insécurité dans un quartier populaire et défavorisé de la ville le comparant à une jungle.
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23.02.2017– Renvoi en prison d'Ahmad Montazeri
Reporters sans frontières (RSF) condamne fermement l'arrestation le 22 février 2017 d'Ahmad Montazeri. Le responsable du site de l'ayatollah Hossein Ali Montazeri a été renvoyé en prison à la suite de sa convocation par le tribunal spécial du clergé.
Ce théologien progressiste avait été jugé à huis clos et sans avocat le 19 octobre et condamné, le 27 novembre 2016, en somme à 21 ans de prison, donc dix ans pour «atteinte à la sécurité de l'Etat», dix ans de prison pour avoir rendu publics «des enregistrements audio classés secrets» et à un an supplémentaire pour «propagande contre le régime.» Il avait fait d'appel de cette décision.
Ahmad Montazeri avait publié le 9 août 2016 sur le site un enregistrement audio témoignant de la vague de condamnations à mort de prisonniers politiques dans les années 80.
Pour plus d'information : En condamnant Ahmad Montazeri à 21 ans de prison, la justice iranienne veut effacer l'Histoire
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17.02.2017 - Libération conditionnelle d’Ehsan Mazndarani au terme d’une peine de deux ans de prison
Reporters sans frontières (RSF) a appris la libération, le 9 février 2017 du journaliste Ehssan Mazndarani. Selon son avocat, le journaliste a été libéré après avoir purgé une peine de deux ans de prison. Le directeur du quotidien Farhikhteghan est l’une des victimes de la vague d'arrestations du 2 novembre 2015. Condamné à sept ans de prison ferme, il a vu sa peine réduite à deux ans par le tribunal d’appel. Ehssan Mazndarani avait été plusieurs fois hospitalisé pour des problèmes pulmonaires et cardiaques après plus de trois semaines de grève de la faim.
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10.01.2017- Un journaliste a reçu 40 coups de fouet pour la publication “des fausses informations”
Reporters sans frontières (RSF) exprime son indignation après l’application d’une peine inhumaine et moyen-âgeuse de 40 coups de fouet à l’égard de Hossien Movahedi, journaliste du site d’information Najafabad News dans la ville de Najafabad (centre du pays).
Le journaliste avait publié, le 14 juin 2016, une information sur la confiscation de 35 motocyclettes de lycéennes d’un lycée technologique de la ville par la police. Malgré la publication d'un droit de réponse par le média et l’excuse du journaliste pour avoir publié un mauvais chiffre (apparemment le nombre exact de motocyclettes s’élevaient à huit), la police a maintenu sa plainte contre ce dernier. Le tribunal de la ville de Najafabad a condamné le journaliste pour “publication de fausses informations” et sa peine a été appliquée le 4 janvier 2017.
L’Iran n’a toujours pas ratifié la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
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06.01.2016- Libération d'une journaliste après avoir purgé sa peine de un an de prison
Reporters sans frontières (RSF) a appris la libération, le 05 janvier 2017, de Rihaneh Tabatabai, journaliste travaillant pour plusieurs journaux réformateurs, après avoir purgé la totalité de sa peine. Elle avait été renvoyée en prison le 12 janvier 2016, condamnée à un an de détention ferme. La journaliste a été jugée le 30 novembre 2014 pour “atteinte à la sécurité nationale” et « publicité contre le régime », et condamnée à un an de prison assorti de deux ans d’interdiction d’activités politiques et professionnelles dans les médias et sur la Toile. Une peine confirmée par la chambre du tribunal d’appel de Téhéran.
Rihaneh Tabatabai avait déjà été emprisonnée à quatre reprises depuis 2010 pour ses activités journalistiques.

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