La célèbre avocate iranienne des droits de l'homme et ancienne prisonnière politique Nasrine Sotoudeh, a fermement critiqué la candidature d'Ebrahim Raïssi à l'élection présidentielle en Iran qui aura lieu le 19 mai 2017.
« La qualification de ce candidat ne devrait en aucune façon être approuvée avant que les événements de 1988 ne soient examinés et qu’il soit prouvé qu'il n'était pas complice », a-t-elle déclaré au Centre pour les Droits de l’Homme en Iran (CHRI). « En attendant, nous possédons un fichier audio ... qui montre qu'il a participé à ces événements ».
En 1988, Raïssi faisait partie d'une commission de quatre hommes, plus tard connue sous le nom de « comité de la mort », qui a mis en œuvre les exécutions extrajudiciaires de milliers de prisonniers politiques.
Les victimes, qui avaient déjà été jugées et qui purgeaient des peines d'emprisonnement, ne savaient pas qu'elles étaient confrontées à la mort alors qu'elles étaient en pleine procédure d'enquête.
À cette époque, le grand ayatollah Hossein Ali Montazeri, qui était lee successeur du Guide Suprême Khomeiny, avait condamné les meurtres, en disant aux membresde la commission : « Je crois que c'est le plus grand crime commis en République islamique depuis la révolution de 1979 et l'histoire nous condamnera pour cela ... L'histoire se souviendra de vous comme des criminels ».
Le fils de Montazeri, Ahmad, a dévoilé l'enregistrement de cette conversation (qui se trouvait sur un fichier audio) en le publiant en ligne en août 2016, plaçant le massacre au premier rang de la mémoire publique.
Ce mois-là, il a été condamné à six ans de prison par le Tribunal spécial du clergé pour avoir publié le fichier audio.
Bien qu'il n'ait pas personnellement condamné Ahmad Montazeri, Raisi était le procureur général du tribunal au moment de la condamnation de Montazeri.
« Lorsque vous ajoutez tout cela, le CV de Raïssi semble très mauvais ... Si la véracité des preuves n'est pas infirmée et que son innocence n'est pas prouvée, nous ne pouvons pas feindre que rien n’est arrivé et permettre à cet homme d'être candidat à la présidence », a dit Sotoudeh au CHRI.
Raisi et le tribunal spécial du clergé
Le tribunal spécial de l'Iran du clergé s'est avéré « beaucoup plus dur » dans des affaires politiquement motivées comparé aux tribunaux révolutionnaires et viole manifestement les normes relatives aux droits humains, a déclaré, Sotoudeh, qui a défendu d'innombrables militants politiques, au CHRI.
« Naturellement, le travail de ce tribunal porte sur le CV de M. Raïssi- le genre de travail qu'il a pu faire, caché dans l'obscurité, loin des yeux du public », a-t-elle déclaré.
« Aucun avocat ne s'est jamais présenté pour critiquer et réexaminer les décisions de cette cour parce que, essentiellement, aucun avocat indépendant n'a jamais assisté à ses procès », a-t-elle ajouté.
Sotoudeh était un membre éminent du Centre des défenseurs des droits de l'homme lorsqu'elle a été condamnée à 11 ans de prison en 2011 à cause de sa défense pacifique des droits de l'homme en Iran.
« Le tribunal spécial pour le clergé est bien pire que le tribunal révolutionnaire quand il s’agit de violer les droits de ses membres légitimes », a-t-elle déclaré au CHRI. « Les délibérations au tribunal spécial pour le clergé ont souvent lieu à huis clos ».
« Au moins dans les tribunaux révolutionnaires, grâce aux 40 ans d'efforts constants des militants des droits de l'homme, les familles peuvent assister aux audiences et suivre les affaires de leurs proches », a-t-elle déclaré. « Mais vous ne pouvez rien faire dans le tribunal spécial du clergé ».
« Les familles sont confrontées à de nombreuses et sévères restrictions lorsqu'elles ont affaire à ce tribunal et souvent elles n'ont pas accès à ce qu’il se passe », a-t-elle ajouté.
Après avoir passé près de trois ans de prison, Sotoudeh a été libérée le 18 septembre 2013.
« Seules certaines catégories d'avocats sont acceptées par le Tribunal spécial du clergé », a déclaré Sotoudeh. « Ils doivent être membres du clergé [chiite musulman] et sont choisis par le tribunal lui-même ».
« Les décisions rendues par le tribunal ont été publiées à huis clos et les accusés sont généralement condamnés à des peines féroces, comme celles émises contre Hassan Youssefi Eshkevari, Hossein Kazemeini Boroujerdi et, récemment, Ahmad Montazeri », a-t-elle ajouté.
Sotoudeh a poursuivi : « C'est le CV de M. Raïssi. Maintenant, il y a aussi la question de ce qu'il a fait dans les années 80, qu'il n'a jamais voulu aborder. Mais, après la sortie de l'enregistrement de M. Montazeri, M. Raïssi est réapparu sur la scène publique et a défendu ses actes et n'a en aucune façon nié son rôle (dans les massacres de 1988) ».
Dans une entrevue datant d'avril 2017 avec le CHRI, Ahmad Montazeri a également fortement critiqué la candidature aux élections présidentielles de Raïssi. « La participation directe et indéniable de Raïssi aux massacres de l'été 1988 est très importante », a-t-il déclaré. « Si l'un des candidats avait attaqué une personne avec un couteau, il aurait eu un casier judiciaire et n'aurait pas obtenu l'autorisation des autorités, ne faites pas attention à M. Raïssi, dont le dossier est très clair ».
Ahmad Montazeri a également déclaré au CHRI qu'il attendait de divulguer d’autres enregistrements.
« Lorsque les circonstances seront correctes et que les responsables du pays seront plus tolérants, le reste des fichiers audio sera publié », a-t-il déclaré. « Déjà, davantage de transparence a été obtenue grâce à la sortie du premier fichier ».
Ahmad Montazeri a été placé en détention le 21 février 2017 pour commencer à purger sa peine de prison de six ans, mais une permission lui a été accordée et il fut libéré le lendemain.
Le tribunal spécial de l'Iran du clergé s'est avéré « beaucoup plus dur » dans des affaires politiquement motivées comparé aux tribunaux révolutionnaires et viole manifestement les normes relatives aux droits humains, a déclaré, Sotoudeh, qui a défendu d'innombrables militants politiques, au CHRI.
« Naturellement, le travail de ce tribunal porte sur le CV de M. Raïssi- le genre de travail qu'il a pu faire, caché dans l'obscurité, loin des yeux du public », a-t-elle déclaré.
« Aucun avocat ne s'est jamais présenté pour critiquer et réexaminer les décisions de cette cour parce que, essentiellement, aucun avocat indépendant n'a jamais assisté à ses procès », a-t-elle ajouté.
Sotoudeh était un membre éminent du Centre des défenseurs des droits de l'homme lorsqu'elle a été condamnée à 11 ans de prison en 2011 à cause de sa défense pacifique des droits de l'homme en Iran.
« Le tribunal spécial pour le clergé est bien pire que le tribunal révolutionnaire quand il s’agit de violer les droits de ses membres légitimes », a-t-elle déclaré au CHRI. « Les délibérations au tribunal spécial pour le clergé ont souvent lieu à huis clos ».
« Au moins dans les tribunaux révolutionnaires, grâce aux 40 ans d'efforts constants des militants des droits de l'homme, les familles peuvent assister aux audiences et suivre les affaires de leurs proches », a-t-elle déclaré. « Mais vous ne pouvez rien faire dans le tribunal spécial du clergé ».
« Les familles sont confrontées à de nombreuses et sévères restrictions lorsqu'elles ont affaire à ce tribunal et souvent elles n'ont pas accès à ce qu’il se passe », a-t-elle ajouté.
Après avoir passé près de trois ans de prison, Sotoudeh a été libérée le 18 septembre 2013.
« Seules certaines catégories d'avocats sont acceptées par le Tribunal spécial du clergé », a déclaré Sotoudeh. « Ils doivent être membres du clergé [chiite musulman] et sont choisis par le tribunal lui-même ».
« Les décisions rendues par le tribunal ont été publiées à huis clos et les accusés sont généralement condamnés à des peines féroces, comme celles émises contre Hassan Youssefi Eshkevari, Hossein Kazemeini Boroujerdi et, récemment, Ahmad Montazeri », a-t-elle ajouté.
Sotoudeh a poursuivi : « C'est le CV de M. Raïssi. Maintenant, il y a aussi la question de ce qu'il a fait dans les années 80, qu'il n'a jamais voulu aborder. Mais, après la sortie de l'enregistrement de M. Montazeri, M. Raïssi est réapparu sur la scène publique et a défendu ses actes et n'a en aucune façon nié son rôle (dans les massacres de 1988) ».
Dans une entrevue datant d'avril 2017 avec le CHRI, Ahmad Montazeri a également fortement critiqué la candidature aux élections présidentielles de Raïssi. « La participation directe et indéniable de Raïssi aux massacres de l'été 1988 est très importante », a-t-il déclaré. « Si l'un des candidats avait attaqué une personne avec un couteau, il aurait eu un casier judiciaire et n'aurait pas obtenu l'autorisation des autorités, ne faites pas attention à M. Raïssi, dont le dossier est très clair ».
Ahmad Montazeri a également déclaré au CHRI qu'il attendait de divulguer d’autres enregistrements.
« Lorsque les circonstances seront correctes et que les responsables du pays seront plus tolérants, le reste des fichiers audio sera publié », a-t-il déclaré. « Déjà, davantage de transparence a été obtenue grâce à la sortie du premier fichier ».
Ahmad Montazeri a été placé en détention le 21 février 2017 pour commencer à purger sa peine de prison de six ans, mais une permission lui a été accordée et il fut libéré le lendemain.
Source : Les droits de l'homme en Iran
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