lundi 10 avril 2017

Maryam Radjavi : le renversement du régime iranien est incontestable et indispensable - commémoration des martyrs de l’épopée du 8 avril 2011 d’Achraf

 À l’occasion de l’anniversaire du 8 avril 2011, le deuxième massacre des forces irakiennes inféodées à Téhéran contre les résistants iraniens du camp d’Achraf, Maryam Radjavi est intervenu lors d’un rassemblement qui s'est tenue à Tirana, en Albanie. Voici le texte de son intervention :
Mes chers compatriotes, mes chers sœurs et frères,
Nous sommes réunis pour commémorer le sixième anniversaire de l’épopée du 8 avril 2011 d’Achraf. Une persévérance qui suscite l’étonnement. Un combat glorieux. Une confrontation inégale entre d’une part des mains nues, mais des cœurs et des âmes passionnées et de l’autre, les forces armées jusqu’aux dents du gouvernement irakien fantoche, sous influence du Guide suprême.

Ce jour-là, les blindés et les Humwees sont passés sur les corps meurtris des Moudjahidine du peuple. Les balles ont déchiré les poitrines et brisés les têtes, et 36 Modjahed du Peuple ont sacrifié leur vie pour la liberté de l’Iran. Mais à la fin du combat, le camp démuni, le camp dérouté était celui de Khamenei et de Maliki qui ont échoué à occuper Achraf. Malgré les douleurs, les blessures, les martyrs, les Moudjahidine du peuple sont sortis victorieux et ont pu maintenir hissé l’étendard de la liberté.
Je rends hommage à mes chères sœurs martyrs…Assieh Rakhchani, Fatemeh Massih, Marzieh Pourtaghi, Nastarane Azimi, Faezeh Rajabi, Mahdieh Madadzadeh, Chahnaz Pahlevani, Saba Haftbaradaran, des héroïnes qui, ce jour-là, se sont battues au premier rang d’un millier de femmes audacieuses et ont fondé l’édifice imposante du nouveau Conseil central de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran.
Je rends aussi hommage à mes chers frères martyrs…Hassan Avani, Jafar Bardji, Mohammad-Reza Yazdane-Douste, Gholamreza Talghori, Ahmad Aghaï, Morteza behechti, Ali-Akbar Madadzadeh, ghassem Etemadi, Nasser Sepag-Pour, Mohammad-reza Pirzadi, Ami-Massoud Fazlollahi, hossein Ahmadi, Zoheir Zakeri, Hanif Kafaï, Mohammad Ghayoumi, Khalil Kaabi, Saïd tchavochi, Massoud Hajilouï, Saïd-reza Pourhachemi, Vargha Soleymani, Behrouz Sabet, Fereidoun Eyni, Ziaollah Pournader, Mehdi Barzegar, Madjid Ebadian, Alireza Taherlou, Bahman Aghighi et Mansour Hadjian.
Des héros qui ont raffermi la volonté de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran et ont hissé l’étendard de la « lumière éternelle » à Achraf.
Je voudrais répéter à ces martyrs la parole de Massoud qui leur dit : « gloire à vous qui de la manière la plus éblouissante avez été fidèles à vos sermons dans une lutte sans fois plus vive…Salut à vous qui avez donné des leçons inédites à l’humanité contemporaine. Des leçons qui sont exemplaires dans l’histoire des luttes nationales, patriotiques et révolutionnaires. Des leçons que l’Iran et chaque Iranien, même avec le corps meurtri, pourront en être fiers. Des leçons qui ont bouleversé le peuple iranien, le peuple irakien et la conscience humaine et l’a éveillé… Cela représente notre grand sacrifice sur le chemin de la liberté de l’Iran. »
Je voudrais en mon nom et au nom des Moudjahidine et de tout Iranien épris de liberté, vous dire que nous allons maintenir ravivé la flamme de chacun de vos noms et de vos mémoires et le feu que vous avez animé dans les corps et les esprits sera vive jusqu’à ce que votre peuple puisse atteindre la liberté.
Du point de vue du Guide suprême, l’attaque contre Achraf, le 8 avril 2011, comme celle effectuée en 2009, était une réplique à l’insurrection populaire. Pris dans l’engrenage de l’insurrections, des effets du poison que représentait pour lui l’accord (sur le nucléaire), et de son enlisement en Syrie, Khamenei a toujours privilégié l’attaque contre les Moudjahidine du peuple dans un Irak qu’il avait occupé par une domination rampante.
Mes chers compatriotes,
L’attaque barbare lancée le 8 avril contre les Moudjahidine du peuple par Khamenei et Maleki, ainsi que six autres massacres perpétrés contre les camps d’Achraf et de Liberty, le transfert de la protection d’Achraf aux forces du gouvernement fantoche installé par les mollahs en Irak, font partie des conséquences désastreuses de la politique occidentale, notamment américaine, agissant totalement en faveur des mollahs au cours de ces16 dernières années.
Il serait intéressant que vous sachiez que le soir de cette attaque, l’unité militaire américaine basée à Achraf quittait les lieux, sans informer personne. Quoi qu’on en dise, Maleki et ses bourreaux ont interprété ce mouvement comme une sorte du feu vert. A exactement 23h02, M. Boumedra, responsable des questions des droits de l’homme auprès de l’UNAMI (mission d’Assistance de l’ONU en Irak), envoyait un message à Achraf émanant de l’ambassade américaine et du responsable du dossier d’Achraf au Département d’Etat américain, qui disait :
« Le général Ali Gheidan, le chef de l’armée de terre de Maleki, a donné l’ordre aux forces de sécurité de prendre uniquement possession des terres inhabitées d’Achraf sans inquiéter les résidents. » Ce message était explicite sur le fait que selon l’ordre donné par Maleki, les forces de sécurité devaient éviter le recours à tout acte violent.
Ce mail qui fait aujourd’hui partie des documents concernant Achraf et a été déposé auprès du Tribunal national de l’Espagne, soulignait que le premier ministre (Maleki) avait précisé que le but de son gouvernement était de trouver une solution pacifique et qu’il espérait qu’une solution humaine pourrait enfin être trouvée pour cette situation…
Mais moins de 6 heures après, lorsque l’attaque commençait avec les mitraillettes et véhicules blindés ouvrant le feu, il est devenu clair que le message de Maleki n’était que des mensonges et des tromperies pour persuader le commandant américain d’évacuer ses troupes d’Achraf, levant ainsi tout obstacle pour commettre un massacre.
Alors la politique qui consistait à garder le silence face à la tuerie à Achraf et poursuivre le chemin de la complaisance, a ouvert la voie au régime des mollahs et préparé le terrain pour leur politique belliciste, à l’occupation et à la violation de la souveraineté des pays de la région.
Qui pourrait ignorer aujourd’hui que si ce n’était pour l’action de Khomeiny, son califat et son idéologie de la suprématie du guide suprême (velayat-e faqih) au nom et sous le prétexte du chiisme, le monde n’aurait jamais connu et n’aurait jamais fait face à un phénomène aussi funeste que Daech et un califat sunnite. Ceci n’est-il pas une conséquence directe du fascisme religieux dont Khomeiny fut l’initiateur et le fondateur ?
La réalité est que la plupart des drames, destructions et misère dans lesquels le Moyen-Orient est aujourd’hui plongé, a pour origine les concessions et autres gages que les gouvernements occidentaux et plus particulièrement les Etats-Unis, ont accordé au régime des mollahs.
Imaginez un instant que si la riposte récente et les frappes qui ont eu lieu en réponse à l’attaque chimique commise par le régime d’Assad – attaque chimique causant le massacre des personnes sans défense et les enfants innocents -, avait eu lieu il y a quatre ans en Syrie, la configuration et le paysage de la région qui compte aujourd’hui 11 millions de syriens déplacés et des millions de réfugiés, seraient bien différents ?
S’il n’y avait pas eu ce retard de quatre années pour riposter aux attaques chimiques, comment les pasdaran auraient pu étendre leurs actions guerrières et destructrices en Syrie ? Et aurait-on eu affaire aujourd’hui à plus de 500 000 morts parmi une population sans défense ?
C’est pour ces raisons que le peuple et l’opposition syrienne ont salué les frappes par des missiles visant les centres de préparation des attaques chimiques de la dictature d’Assad. En revanche, le régime des mollahs a condamné vigoureusement cette riposte s’efforçant par la même de nier l’attaque chimique lancée par Bachar Assad.
On peut se demander si le régime du guide suprême n’a pas été lui-même impliqué dans ce crime contre l’humanité ou n’a pas poussé le régime syrien à le commettre, quel motif ou besoin a-t-il pour essayer de le masquer ?
C’est pourquoi nous disons qu’au bout de plusieurs années d’une politique de complaisance à l’égard des régimes syrien et iranien, qui n’a eu pour résultat que la multiplication des crimes de guerre et crimes contre l’humanité, la mise hors d’état de nuire des bases militaires, et des centres de préparation des attaques chimiques, ainsi que la destruction de la machine de guerre et de répression en Syrie, devront forcément être complété en évinçant le fascisme religieux au pouvoir en Iran ainsi que ses pasdaran et leurs mercenaires de la Syrie, de l’Irak et du Yémen.
C’est pourquoi nous disons que la mise à l’écart totale du parrain et du soutien principal du terrorisme dans la région et dans le monde d’aujourd’hui est la condition sine quoi non du retour de la paix, de la tranquillité et de la disparition du fondamentalisme et du terrorisme de la région et du monde.
Oui il faut mettre fin à ce maelström du sang et de la terreur.

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