La Commission des femmes du Conseil National de la Résistance iranienne a organisé une conférence à Paris le 17 février sur le rôle des femmes iraniennes dans le mouvement pour le changement en Iran et la récente populaire qui a ébranlée le régime.
Les participantes ont souligné la nécessité de lutter pour l'abolition des discriminations des femmes, y compris le port obligatoire du voile, et pour la libération immédiate de toutes les prisonnières politiques iraniennes. Elles ont exhorté à la garantie de la liberté d’expression et de rassemblement en Iran. Plusieurs orateurs ont souligné le rôle des femmes dans les manifestations en Iran déclenchées à la fin du mois de décembre dernier. Maryam Radjavi, présidente du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), a rendu hommage à ces femmes et salué tous ceux dans le monde qui soutiennent le peuple iranien et a rappelé que les femmes syriennes qui ont fait preuve d'une extrême bravoure ne doivent pas être oubliées.
Mme Radjavi a déclaré : « Le jour où les femmes iraniennes détruiront la bastion de l'intégrisme en Iran, la liberté et l'égalité feront un bond en avant dans le monde entier. Par conséquent, soutenir le soulèvement du peuple iranien, particulièrement celui des femmes, contre le fondamentalisme, est le plus grand projet de notre temps pour les militants des droits des femmes. Toute activité dans la défense de la femme, tout effort visant à dénoncer la torture des prisonniers, et tout ce que vous pouvez faire pour inciter vos gouvernements à rompre leurs relations avec le régime des mollahs, aura un grand impact sur ce combat. »
Durant la révolution française, en 1791, Olympe de Gouges a rédigé la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne sur le modèle de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. A cette époque, elle a déclaré : « la femme a le droit de monter sur l’échafaud, elle doit avoir également celui de monter à la tribune. » Nous aussi nous disons aux mollahs : vous avez torturé et exécuté des dizaines de milliers de femmes iraniennes, vous avez pris leurs droits les plus élémentaires, alors les Iraniennes ont le droit de renverser la dictature religieuse. Et ce droit, elles le prendront !
L’insurrection est un droit des femmes iraniennes et en même temps, c’est la seule voie pour la liberté et l’égalité. Sur la base de l’expérience des 39 dernières années, ce régime n’a laissé aucune autre possibilité. Est-ce que le jeu des réformateurs et des modérés a apporté quelque chose aux femmes en Iran ? Non absolument rien. Est-ce que les efforts déployés pour réformer des détails des lois pleines de discrimination ont servi à quelque chose ? Non absolument pas. Est-ce que d’année en année, le nombre de lois misogynes n’a pas augmenté ? Est-ce que d’année en année, le marché du travail pour les femmes ne s’est pas réduit ? Est-ce que d’année en année, les femmes en Iran ne sont pas davantage au chômage, davantage licenciées et encore plus humiliées ?
Rashida Manjoo, Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la violence contre les femmes jusqu'en juillet 2015, a déclaré que malgré la violence dont les iraniennes sont victimes, elles luttent toujours pour l'égalité ainsi que pour les droits sociaux et humains. « L'incarcération des femmes en Iran est arbitraire et que le viol des prisonnières politiques, le mariage forcé, les coups et la torture sont monnaie courante dans le pays. Des prisonniers aient été brûlées par des cigarettes et se voient refuser des dortoirs et des toilettes comme moyens de torture ». Elle a également déclaré que c'était une violation pure et simple des droits de l'homme d'utiliser la violence psychologique pour extorquer de faux aveux et que le régime n'avait aucune justification pour ses actes.
Manjoo a déclaré que le silence de la communauté internationale constitue l'un des plus grands défis. Le silence ou la complicité de la communauté internationale favorise la perpétuation de ces violations des droits de l'homme.
Rañjana Kumari, une académicienne de renom et une activiste sociale qui a remporté de nombreux prix pour ses efforts en faveur de l'autonomisation des femmes et des filles, a déclaré que « lorsque les femmes se soulèvent, les nations se soulèvent ». Kumari a souligné le rôle des médias sociaux, en déclarant qu'il y a 47 millions de personnes en Iran qui utilisent des réseaux sociaux. « C’est un pouvoir crucial que la communauté internationale peut utiliser pour aider les Iraniennes à vaincre le régime des mollahs. »
La baronnes Verma, membre de la Chambre hautes britannique et sous-secrétaire d'État parlementaire au développement international et championne ministérielle de la lutte contre la violence faite aux femmes et aux filles à l'étranger, a déclaré qu'elle ferait de gros efforts pour s’assurer que son gouvernement prenne des mesures en ce qui concerne les violations des droits de l'homme en Iran.
La Baronne Verma a souligné qu'il n'y a aucun endroit sur terre où les violations devraient être acceptées et elle a exhorté les parlementaires du monde entier à demander à leurs gouvernements quelles actions ils vont entreprendre pour lutter contre ce qui se passe en Iran. Elle a déclaré que les violations des droits de l'homme en Iran sont graves. « Les droits de l'homme sont un droit pour chaque personne sur cette terre et personne ne mérite rien de plus ou de moins qu’une autre personne. Pourquoi les manifestants sont arrêtés et pourquoi les Iraniens disparaissent. » Pour finir, elle a déclaré : « Ne nous contentons pas d’une Madame Radjavi, faisons en sorte d’en avoir des millions. »
Linda Chavez, ancien membre de l’Administration américaine, a exhorté les gouvernements internationaux à cesser de laisser le régime poursuivre ses crimes. « La répression en Iran est inacceptable. Si la moitié de la population est réprimée, toute la société est réprimée. »
Susana Medina, présidente de l'Association internationale des femmes juges, et juge à la Cour suprême d'Argentine, a déclaré : « Nous devrions construire des ponts de connaissances et de solidarité dans le monde entier contre l'injustice en Iran. » Medina a déclaré que les violations des droits des femmes en Iran doivent cesser et a souligné que le monde devrait les protéger.
Maria Candida Almeida, Procureur général adjoint au Portugal, a parlé de la bravoure des Iraniennes qui ont tout risqué pour descendre dans la rue et manifester pour leurs droits. Elle a remercié Mme Radjavi pour son leadership, sa ténacité et sa détermination et a affirmé que « rien n'arrêtera les iraniennes ». « Aux femmes iraniennes, nous vous soutenons dans votre légitime requête pour restaurer la liberté et la démocratie. Nous serons votre voix au sein des organisations internationales. Un jour, le peuple iranien sera libre et justice sera rendue pour tous ceux qui ont été maltraités et violentés. »
L'ancienne candidate à l’élection présidentielle en Colombie, Ingrid Betancourt, a déclaré que les femmes en Iran risquaient tout pour défier le régime des mollahs. « En fait c'est un mouvement, une lame de fond, qu'elles sont en train de faire trembler le régime des mollahs, la dictature iranienne, et elles la font trembler parce que quand elles se dévoilent, elles sont en train d'exiger le pain, le travail pour les jeunes, mais aussi les droits civiques basiques, les droits humains, l'abolition de la peine de mort, le non à l'arme nucléaire et le non au voile. »
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