« Il y a des gens qui ne veulent pas voir, en occident, qui ne veulent pas comprendre que la lutte des femmes iraniennes est une lutte contre un régime misogyne et meurtrier, et que soutenir la femme iranienne, c'est aller contre un régime qui s'est acheté des alliés dans le monde occidental, » a déclaré Ingrid Betancourt, ancienne candidate à la présidentielle colombienne.
Elle participait le 17 février à Paris à une conférence intitulée « Les Femmes, la forces du changement : soulèvement en Iran et le rôle des femmes », au cours de laquelle des défenseurs des droits des femmes de 23 pays ont rendu hommage aux combats des femmes du monde entier contre la dictature, l'intégrisme et la violence.
Dans son intervention, la femme politique colombo-française, a déclaré : « Je voudrais d'abord saluer les femmes d’Iran, les femmes courageuses d’Iran, les femmes qui sont soutenues par les hommes qui sont dans cette salle et par les femmes qui les représentent, en particulier par Mme Radjavi qui est la voix et le visage des femmes libres d’Iran dans le monde. Je voudrais aussi saluer les femmes extraordinaires et courageuses qui participent avec nous dans ce forum.
Alors que dans le monde, dans des pays à démocratie, à la liberté, nous voyons que les femmes se sont remuées, qu'elles ont pris la parole, qu’elles ont osé dénoncer les harcèlements dont elles ont été victimes, qu’il y a eu ce grand mouvement du #MeToo partout dans le monde, j'entends certains qui ne comprennent pas la participation de la femme iranienne dans la révolte des derniers mois.
Alors ce qui est très curieux, c'est qu’en général ces personnes qui ne comprennent pas sont les mêmes qui après avoir fait un voyage éclair en Iran, invitées par le gouvernement « réformateur » iranien, reviennent élogieux et plein d'enthousiasme pour nous dire que la femme iranienne est libre en Iran. Et qu'elle est si libre qu'elle s'habille comme elle veut, qu'elle peut même sortir une mèche de ses cheveux à travers le voile tellement elle est dans son émancipation.
Et ces personnes-là ne comprennent pas qu'il y ait des femmes comme Vida, qui toute jeune, debout sur un coffret électrique en plein milieu de Téhéran, ose se dévoiler. Et ils ne le comprennent pas parce que voyez-vous dans notre monde à nous dans l'occident, quand une femme harcelée, le coupable a un procès.
Mais pour Vida et pour toutes les jeunes filles et toutes les femmes iraniennes qui osent faire face à la dictature, c'est la prison qui les attend. Et c'est une prison qui n'est pas une prison avec avocat, en sécurité, dans la possibilité d'avoir un procès. C'est le trou de l'arbitraire où elles sont coupées de leurs familles, où elles n'ont pas le droit d'avoir une défense, pas le droit d'avoir un avocat, elles sont traitées comme des criminelles parce qu'elles ont osé s'habiller comme elles veulent. Parce qu'elles ont osé penser différemment, parce qu'elles ont osé finalement et c'est pour cela que ceux qui ne comprennent pas ne veulent pas comprendre.
Ils ne veulent pas comprendre que ces femmes, en fait c'est un mouvement, une lame de fond, qu'elles sont en train de faire trembler le régime des mollahs, la dictature iranienne, et elles la font trembler parce que quand elles se dévoilent, elles sont en train d'exiger le pain, le travail pour les jeunes, mais aussi les droits civiques basiques, les droits humains, l'abolition de la peine de mort, le non à l'arme nucléaire et le non au voile.
Tout se tient en Iran. Et c'est pour ça qu'il y a des gens qui ne veulent pas voir en occident, qui ne veulent pas comprendre que la lutte des femmes iraniennes est une lutte contre un régime misogyne mais contre un régime meurtrier, et que soutenir la femme iranienne, c'est aller contre un régime qui s'est acheté des alliés dans le monde occidental.
Alors je vous demande, nous qui sommes ici, femmes et hommes réunis, de nous mettre debout, accompagnez-moi, stand up, mettons-nous debout et reproduisons le geste de cette iranienne qui a eu le courage de faire face à travers le nuage de gaz lacrymogène, de faire face ces bourreaux en criant « Mort au dictateur. Vive la république libre d’Iran. Vive Maryam Radjavi. » Merci.
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