jeudi 1 février 2018

#IranProtests: Les causes de la pauvreté et des manifestations populaires en Iran

Les causes de la pauvreté et des manifestations populaires en Iran
Le régime dépense des sommes considérables dans la belligérance, le terrorisme et la répression
Janvier 2018
Alors que l’irruption de la colère populaire dans les villes iraniennes a failli emporter le régime théocratique, les slogans des manifestants ont exprimé certains aspects des causes de ce mouvement. Notamment la vie chère qui pèse sur différentes couches sociales.

Cette situation vient essentiellement du fait que la dictature des mollahs a consacré la plupart des ressources humaines et économiques du pays dans la répression en interne et sa campagne de déstabilisation et d’expansion régionale, menant à des privations insoutenables pour la population iranienne.
Le coût de la guerre et du terrorisme : des dépenses non déclaré dans le budget de l’État
Selon l’examen mené par la Résistance iranienne et les experts internationaux, le Guide suprême Ali Khamenei a dépensé près de 15 à 20 milliards de dollars par an en Syrie depuis ces six dernières années . La belligérance du régime et l’intervention meurtrière a coûté aux Iraniens rien qu’en Syrie au moins 100 milliards de dollars entre le début de la guerre et fin 2017.
En plus de la Syrie, Téhéran a utilisé ses militaires et terroristes, les gardiens de la révolution (Pasdaran), pour s’ingérer dans les conflits en Irak, au Yémen, au Liban et en Afghanistan, tout en exportant le terrorisme à des dizaines d’autres pays sur les cinq continents.
Le coût de fabrication des armes de destruction massive et de missiles balistiques, et celui pour obtenir des matériaux et des équipements illicites pour le programme nucléaire peuvent également être intégrés dans les dépenses générales du régime. Un examen approfondi révèle que le régime dépense au moins 25 à 30 milliards de dollars dans ces domaines sans le déclarer dans le budget officiel annuel.
Afin de financer sa belligérance et sa répression en interne, le régime a créé un réseau privé en dehors des structures officielles de l’État. Notamment après 2005 (sous la présidence de Mahmoud Ahmadinejad), Khamenei a étendu considérablement son pouvoir économique en transférant l’appartenance des entreprises publiques, en prenant le contrôle des marchés financiers et en éliminant les subsides de l’État.
Avec l’aide de ces entreprises et organes, qui opèrent via des sociétés écrans pour dissimuler les sociétés privées, Khamenei a mis la main sur l’économie iranienne. C’est ainsi qu’il finance ces dépenses non déclarés et non officiels pour la guerre et la répression. Ces organes, dont les Pasdaran, contrôlent désormais 50 % du produit intérieur brut (PIB) de l’Iran. Les institutions étatiques n’ont aucun contrôle sur les sources de revenus ou les dépenses de ces entités. Ils sont également exempts de taxes ou ne les paient tout simplement pas.
Certaines de ces entités les plus importantes sont : Le QG des Pasdaran Khatam al-Anbia pour la construction, le Setad de Khamenei (le QG pour faire exécuter les ordres de l’Imam), la fondation Mostaz’afan (opprimée), Astan-e Qods Razavi (la fondation religieuse à Machhad), la fondation (du martyr) Shahid, la commission Emdad, la fondation coopérative des Pasdaran, la fondation coopérative des Bassidjis, la société d’investissement Qadir (lié au ministère de la Défense), l’organisation sociale pour la santé des forces armées (SATA), la base Khatam al-Osia (liée au ministère de la Défense), la fondation coopérative des forces de sécurité de l’État (NAJA) et la fondation coopérative de l’armée de la République islamique (BTAJA).
Le coût de la guerre et du terrorisme dans le budget officiel de l’État (les organes militaires et de sécurité)
Une présentation du budget soumise au parlement (Majlis) en décembre 2017 par le gouvernement d’Hassan Rohani pour l’année iranienne (mars 2018 à mars 2019) indique un budget total de 425 000 milliards de tomans (121,5 milliards de dollars ). Dans cette somme, 93 937 milliards de tomans (soit 26,8 milliards de dollars ), ou 22 % du budget total a été alloués aux dépenses militaires et de sécurité, ainsi qu’à l’exportation du terrorisme et de l’intégrisme à l’étranger. Le détail des dépenses militaires et de sécurité du régime est le suivant :
- Affaires de sécurité (dont le ministère du Renseignement et de la Sécurité, les forces de sécurité de l’État, le tribunal spécial pour les religieux, etc.) : 19 745,9 milliards de tomans (5,641 milliards de dollars), soit 4,6 % du budget.
- Affaires militaires (Pasdaran, Bassidjis, armée, etc.) : 68 483 milliards de tomans (19,5 milliards de dollars), soit 16,17 % du budget.
- L’exportation du terrorisme : 5708 milliards de tomans (1,6 milliard de dollars), soit 1,34 % du budget.
Un examen des dépenses annuelles pour la belligérance et la répression
Les coûts minimums pour garder le régime théocratique en place en Iran grâce à la belligérance et à la répression nationale sont les suivants :
26,8 milliards de dollars de fonds alloués aux affaires militaires et de sécurité et à l’exportation du terrorisme dans le budget officiel.
27,5 milliards de dollars de fonds redirigés vers les activités militaires et liées à la sécurité et à l’exportation du terrorisme, financé par les revenus obtenus des institutions contrôlées par le Guide suprême et les Pasdaran.
Selon ces chiffres, le régime dépense au total au moins 55 milliards de dollars (sources officielles et non officielles de financement) afin de poursuivre la répression dans le pays, la belligérance et le terrorisme à l’étranger.
Il faut noter que le régime iranien dépense une somme qui est au moins proche du budget déclaré pour la guerre, le terrorisme et les armes de destruction massive grâce à des revenus générés par des entités liées au Guide suprême. Cette analyse révèle que la structure de la dictature a été façonnée de façon à permettre un avancement des objectifs du régime théocratique. En d’autres termes, les ressources des Iraniens sont utilisées pour soutenir la dictature.
Étude de cas : Comment le financement de la belligérance et de la répression s’en sort par rapport à d’autres dépenses de l’État
Afin de voir comment la belligérance et la répression du régime ont mis la main sur le système de santé des Iraniens, examinons quelques exemples :
Comparaison avec les coûts de la reconstruction après un tremblement de terre récent : En novembre 2017, un tremblement de terre a secoué la province occidentale de Kermanshah, faisant au moins 1000 morts, des milliers de blessés et plus de 100 000 sans-abris. Dans une étude préliminaire , le gouvernorat de la province de Kermanshah a déclaré que ce tremblement avait causé des dommages à hauteur de 5632 milliards de tomans (1,61 milliard de dollars). L’analyse ajoute que cette somme équivaut au budget de la province pour 11 ans (environ 140 millions de dollars par an) ; ceci implique que le coût de la belligérance et de la répression du régime théocratique pendant un an est 440 fois plus élevé que le budget annuel pour la province de Kermanshah.
Comparaison avec le budget pour la santé : Le budget de 2018 pour la santé pour 80 millions d’Iraniens est officiellement de 57 000 milliards de tomans (16,3 milliards de dollars). C’est un petit tiers des coûts de la belligérance et de la répression du régime. Ce qui veut dire que chaque année, la population entière est obligée de payer une somme qui est trois fois plus importante que le budget total de la santé pour le bellicisme et le terrorisme.
La santé des Iraniens comparée au salaire payé aux mercenaires du régime iranien en Syrie :
Selon une déclaration faite par les mercenaires afghans du régime iranien pendant une interview publique avec les médias de l’État, chacun d’entre eux est payé 2,5 millions de tomans (soit 600 à 700 dollars) par mois chaque mois. Près de 20 000 Afghans sont envoyés en Syrie par les Pasdaran. Ainsi, chaque mois, le régime dépense 12 millions à 14 millions de dollars pour ses mercenaires afghans en Syrie. Alors que le porte-parole du gouvernement Rohani, Mohammad Baqer Nobakht, a déclaré que le gouvernement planifiait de payer un salaire de 250 000 tomans soit 70 dollars à chaque Iranien vivant en dessous du seuil de pauvreté. Donc, un Afghan envoyé en Syrie est payé 10 fois plus qu’un Iranien vivant sous le seuil de pauvreté. Et les Afghans sont envoyés en Syrie par les Pasdaran, car ce sont des chaires à canon bon marché et leur salaire ne représente qu’une infime proportion des dépenses du régime en Syrie.
Les dépenses en Syrie comparées à l’aide financière attribuée aux Iraniens vivant en dessous du seuil de pauvreté : Le 17 septembre 2017 , le président de la commission Emdad Khomeiny (commission d’aide), Seyyed Parviz Fattah Qarebaghi , a déclaré qu’on estimait le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté en Iran entre 16 et 20 millions. En supposant que ces personnes reçoivent une aide d’environ 70 dollars par mois, le régime devrait trouver 1,4 milliard de dollars par mois soit un total annuel de 17 milliards de dollars. Ce que dépense le régime en Syrie (non pas le total des coûts de la belligérance et de la répression qui est bien plus élevé) aurait pu être alloué aux aides mensuelles pour 20 millions de personnes en Iran.
C’est pour cette raison que pendant le soulèvement récent en Iran, les manifestants ont entonné des slogans tels que : « Quittez la Syrie, pensez à nous » et « Ni Gaza, ni le Liban, je donnerai ma vie à l’Iran. » Ils ont aussi visé le régime dans son ensemble, demandant sa chute : « Mort à Khamenei » et « Khamenei, honte à toi, quitte le pays. » La population a réalisé que le seul moyen d’obtenir leurs droits est de renverser le régime théocratique dans son ensemble.
Conclusions :
1. Le régime de Khamenei a alloué les revenus officiels et non officiels de l’Iran à la belligérance et au terrorisme à l’étranger, ainsi qu’à la répression pour assurer sa survie. C’est la première cause de pauvreté dans le pays.
2. En tant qu’entité armée du régime, les Pasdaran ont touché la plus grande partie des ressources volées au pays. Une grande portion de l’économie est constituée d’industries clés telles que le pétrole et le gaz qui appartiennent aux Pasdaran. En plus du pillage, les Pasdaran allouent leurs revenus à la belligérance et à la répression de la population.
3. Tout accord avec le régime iranien renforce la dictature et son organe armé, les Pasdaran, menant ainsi à l’intensification de la répression des manifestations populaires en Iran et de menaces à la paix et la stabilité dans la région.
4. Afin de contrer la machine de guerre et de répression de Téhéran, les dirigeants, les Pasdaran et les organes économiques du régime doivent faire l’objet de sanctions internationales sévères.
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1. Selon les estimations de Bloomberg citant Steven Heydemann à l’institut américain de la paix ; et « Comment l’Iran alimente la guerre en Syrie : les détails du QG du commandement des Pasdaran et des officiers en Syrie », CNRI – U.S., bureau du représentant, novembre 2015.
2. cf. « L’émergence de l’empire financer des gardiens de la révolution : comment le Guide suprême et les Pasdaran volent les Iraniens pour financer le terrorisme international », CNRI – U.S., bureau du représentant, mars 2017. Les détails de l’étude montrent comment la propriété de plusieurs sphères économiques a basculé de la population vers une minorité d’élite au pouvoir, notamment le bureau du Guide suprême et les Pasdaran, en utilisant 14 moteurs économiques.
3. 425 000 000 000 000 tomans : convertis en dollars sur la base du taux de change : 1 dollar = 3500 tomans. Ce taux de change est également utilisé par les dirigeants du régime pour le budget d’État.
4. Soit 93 937 000 000 000 tomans.
5.cf. « Les dommages causés par le tremblement de terre équivalent à 11 ans de budget pour Kermanshah », le quotidien d’État Entekhab daily, le 25 novembre 2017 (en farci). 
6. cf. le site web de Fars News affilié aux Pasdaran, le 17 septembre 2017 (en farci).
7. M. Qarebaghi est un brigadier général des Pasdaran qui contrôle la commission Emdad, une entité affiliée au Guide suprême iranien.

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