Le géant pétrolier français Total s'est officiellement désengagé de ses projets d'investissements de plusieurs milliards de dollars en Iran, une conséquence directe du rétablissement des sanctions américaines contre ce pays et de l'incapacité de grands groupes européens à s'y soustraire.
"Total a officiellement mis fin à l'accord pour le développement de la phase 11 du (gisement gazier) South Pars", a dit lundi le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zanghaneh, à l'agence Icana, liée au Parlement.
"Cela fait plus de deux mois qu'il avait annoncé qu'il mettrait fin au contrat", a-t-il ajouté.
Devant le Parlement, M. Zanghaneh a par ailleurs souligné l'état désastreux, selon lui, des infrastructures pétrolières et gazières, nécessitant une rénovation que l'Iran ne peut financer.
Dans une réaction à l'AFP, Total a de son côté déclaré avoir "notifié aux autorités iraniennes son retrait du contrat, au bout du délai de 60 jours prévu pour obtenir une éventuelle dérogation des autorités américaines".
Celle-ci "n’a pas pu être obtenue malgré le soutien des autorités françaises et européennes", a-t-il poursuivi.
Après son retrait en mai de l'accord nucléaire conclu en 2015 entre Téhéran et les grandes puissances, Washington a rétabli le 6 août une première série de sanctions contre Téhéran, suivie d'une deuxième en novembre qui ciblera le secteur pétrolier.
Les autres signataires de l'accord (Grande-Bretagne, France, Allemagne, Chine et Russie) ont émis le souhait de ne pas s'en retirer, mais leurs entreprises risquent de lourdes sanctions si elles restent.
Total avait déjà prévenu qu'il lui serait impossible de rester en Iran sans une dérogation de la part des autorités américaines.
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